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Shiharu est une orpheline de seize ans qui désire devenir puéricultrice. Pour réaliser son rêve, elle travaille à mi-temps dans une garderie, tout en suivant ses cours au lycée. Sa vie prend une nouvelle tournure le jour où un client de la crèche lui propose de devenir baby-sitter à domicile des jumeaux dont il a la garde. La jeune fille accepte, ignorant que celui-ci est une grande star de la télé...
Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un shojo manga dont je n'avais jamais entendu parler avant de tomber dessus par hasard en médiathèque, j'ai nommé Love so life de la mangaka Kaede Kouchi. Malgré le fait que je ne connaissais ce titre ni d'Eve ni d'Adam et que je n'avais ainsi pas d'avis/arguments concrets sur lesquels me baser pour me décider à lui laisser ou non sa chance, j'ai été d'emblée convaincue que ce premier tome de la série devait repartir avec moi sans plus de discussion. La raison à cela est on-ne-peut-plus simple : dès que j'ai vu la couverture de ce premier volume, j'ai littéralement fondu. Vous voyez la Méchante Sorcière de l'Ouest qui se liquéfie à la fin du Magicien d'Oz ? Bah, c'était moi à ce moment-là. Et après avoir contemplé et bavé face à cette magnifique illustration pendant 1 poignée de secondes (je vous l'ai dit, ça a été du rapide), je me suis in fine décidée à emprunter ce tome 1 et à le ramener illico presto chez moi. Et pour une fois, je suis bien contente d'avoir cédé à mon penchant pour le kawaii à outrance (non mais vous avez vu ces deux bouilles d'amour qu'ont les jumeaux ?! Je suis désolée, moi, je vois ça, je craque !) car Love so life m'a assurément séduite !
Vous l'aurez compris, ce qui m'a tout d'abord conquise avec ce titre, c'est son graphisme. Certes criant de simplicité, il ne paye pas forcément de mine mais personnellement, j'ai trouvé que cela servait l'intrigue de la meilleure des manières. En effet, cette dernière nous parle essentiellement de la vie quotidienne, de personnages qui souhaitent tous simplement aller de l'avant, surmonter leur chagrin et être heureux, donc il n'y avait pas besoin à mon sens de fioritures dans les planches ou d'un trait de crayon particulièrement singulier. Au contraire, j'ai grandement apprécié le fait que l'on reste au plus proche du réel, de sa banalité qui est à mon sens d'une immense et lumineuse beauté. Par ailleurs, les protagonistes, de même que la façon dont ils sont dessinés reflètent à merveille cela : ils sont comme tout le monde, ils ont leurs rêves, leurs faiblesses, leurs défauts et leurs moments de découragement et cela ne les rend que plus rayonnants. Enfants comme adultes doivent pourtant souvent porter des masques pour mieux dissimuler leurs espoirs déçus et leur douleur incommensurable, béante, et ce "costume", ce sont justement ces cases de bande dessinée en noir et blanc que l'on pourrait aisément imaginer parées de couleurs pastels des plus "fifilles" et naïves. En réalité, ces illustrations sont tout ce qu'il y a de plus trompeuses car elles cachent une profondeur et une intelligence insoupçonnées au premier abord.
Cependant, si l'on y regarde d'un peu plus près, celles-ci se révèlent rapidement à leur maximum d'éclat. Pour vous donner un exemple de cette double-lecture que l'on peut faire du graphisme vichy du manga, je peux citer tout naturellement les jumeaux, tellement mignons que cela en est à proprement parler étourdissant comme le dirait si bien notre héroïne principale. Paraissant limite "trop beau pour être vrai" et répondre à une superficialité artistique et avant tout marketing ayant pour volonté de faire couiner dans les chaumières, le chara design de nos petits bouts de choux a tout simplement pour visée de nous rappeler la beauté et l'innocence tout bonnement indescriptibles des enfants. C'est à tout le moins comme cela que j'ai perçu et interprété les choses en lisant ce manga qui nous rappelle avec une franchise et un naturel désarmants de ne pas prendre la magnificence des choses élémentaires (la sincérité du coeur d'un pitchoune, la douceur d'une étreinte maternelle/féminine...) pour acquise.
L'ingéniosité et la puissante humanité et sagesse du manga sont également représentées par le caractère de nos protagonistes, doués d'indéniables qualités et d'un charme purement et simplement ravageur. C'est tout spécialement par leur façon d'agir entre eux et de percevoir le monde qui a un savant goût de miracle que ces formidables personnages m'ont le plus touchée et marquée. En écrivant ces lignes, je pense notamment à Shiharu, notre héroïne, cette admirable jeune fille tout ce qu'il y a de plus mature et réfléchie à son âge ingrat (ne m'en voulez pas les teenagers, on est tous passés par là - et puis, qui aime bien châtie bien après tout) dont la relation avec les jumeaux Aoi et Akane est purement et simplement exceptionnelle et émouvante, magnifique. Notre baby-sitter au grand cœur cache comme tout un chacun sa part de noirceur, elle qui a vécu des choses extrêmement difficiles mais elle continue envers et contre tout à se battre pour mériter chaque petit instant de bonheur qu'elle expérimente au quotidien. C'est cette leçon de vie que je retiens de ce manga : celle de rester digne et fidèle à vous-même malgré toutes les épreuves que la vie peut vous envoyer.
Vous l'aurez sans doute compris, la dernière chose à faire est de juger ce manga d'après ses apparences extrêmement girly et mièvres... et son appellation aussi. Le titre a effectivement l'air peu recherché et même incorrect grammaticalement parlant (à moins que ce ne soit I love so life mais là encore, ça sonne faux) mais qu'importe, c'est le contenu qui compte et autant vous dire que ce dernier est tout bonnement incroyable. En même temps, Love so life rassemble tous les bons ingrédients pour séduire : la paire de jumeaux (je n'ai pas pu résister à ce pléonasme) la plus adorable et attachante du monde + une héroïne qui est, sans mentir, la gentillesse incarnée et qui a définitivement le cœur sur la main + un séduisant et très touchant protagoniste masculin loin du stéréotype du beau gosse du shojo manga classique (contrairement à ce que l'on pourrait une fois encore penser) qui fait clairement de son mieux (pauvre chou) + une ribambelle d'autres personnages profondément humains et émouvants + une intrigue qui nous rappelle la préciosité de chaque petit instant = que demande le peuple ? J'ose même affirmer que ce manga pétillant et chaleureux m'a beaucoup rappelé mon manga favori de tous les temps, Fruits Basket, avec son humour décapant et sa sensibilité à fleur de peau, dans un style très différent cependant. En bref, je ne pouvais qu'adorer de toutes mes forces Love so life et c'est avec un plaisir non dissimulé que je vais me jeter sur la suite !
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