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Beaucoup a été dit sur la royauté en Égypte ancienne, mais on n'avait jamais insisté sur son mode d'apparition, sur ce qui s'était passé la « Première fois », ce que les Égyptiens eux-mêmes appelaient « Sep tepi ». Pour ces derniers, cette « Première fois » devait être régulièrement répétée. Si tel fut le cas, nous devons nous attendre à la voir consignée sur le matériel archéologique. Et en effet, les artefacts disponibles et les rites funéraires montrent que ce qui fut toujours répété dans la liturgie royale jusqu'à la fin de l'Ancien Empire, est l'évocation de la descente de quelque chose venue du ciel et sa remontée ou ascension céleste symbolisée par le dieu faucon Horus, dont le roi était l'incarnation. Ce quelque chose était une lumière ineffable. Et le faucon avait été utilisé comme métaphore pour exprimer cette descente et remontée à cause de sa capacité à aller très haut dans le ciel et à redescendre en vol plané.
L'illustration la plus parfaite de la répétition de ces deux événements sont les pyramides. Il n'est pas possible que celles-ci aient été à l'origine l'illustration d'une butte primordiale ou encore la matérialisation d'un faisceau des rayons solaires, comme le suggèrent les égyptologues. L'intérieur des pyramides, avec leurs toits en encorbellement, est toujours l'illustration de la descente d'une lumière venue du ciel et de son déversement sur le roi défunt dans son sarcophage et ceci en tant que réitération de ce qui s'était passé la « Première fois » avec le premier roi Horus. L'extérieur des pyramides, qui était quasi systématiquement recouvert de calcaire blanc, était aussi la matérialisation de l'ascension céleste lumineuse du ka du roi défunt et ceci toujours en tant que réitération de ce qui fut vécu à l'origine de la royauté par le premier roi Horus. À l'origine de cette royauté divine égyptienne, il y avait eu une expérience du sacré qui avait mis aux prises une lumière et un roi.
À la dix-huitième dynastie, lorsque va se faire la révolution religieuse axée sur la lumière et le roi Akhénaton, ainsi que l'invention du monothéisme, ce dernier, à la suite de son père Amenhotep III, ne faisait que répéter à grande échelle ce qui s'était fait « la Première fois », qui avait également tourné autour d'une lumière et d'un roi. La prétendue révolution religieuse d'Akhénaton n'était qu'une oeuvre de restauration de la royauté divine qui visait le retour à ce qui s'était fait initialement. Et cette oeuvre avait commencé bien avant Akhénaton.
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