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L'original de Laura ; c'est plutôt drôle de mourir

Couverture du livre « L'original de Laura ; c'est plutôt drôle de mourir » de Vladimir Nabokov aux éditions Gallimard
  • Date de parution :
  • Editeur : Gallimard
  • EAN : 9782070125791
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Ce roman, comme presque tous les autres, Nabokov l'avait entièrement visualisé. Cette technique lui permettait d'écrire dans l'ordre ou le désordre, selon les aléas de la composition. Pour Laura, dès 1976, à en croire son éditeur américain, tout était là : personnages, scènes, détails. Il ne... Voir plus

Ce roman, comme presque tous les autres, Nabokov l'avait entièrement visualisé. Cette technique lui permettait d'écrire dans l'ordre ou le désordre, selon les aléas de la composition. Pour Laura, dès 1976, à en croire son éditeur américain, tout était là : personnages, scènes, détails. Il ne restait plus à Nabokov qu'à écrire, à battre les fiches comme des cartes à jouer, pour se les distribuer à lui-même sous la forme d'un roman. Mais la mort le prit de vitesse.
Puis il y eut les discussions homériques pour savoir si, selon le souhait de Nabokov, il fallait brûler ces fiches. Après des années d'incertitude, Dmitri, son fils, décida de les publier. Mais comment ? Fiches bristol minutieusement noircies au crayon à papier, brève succession de chapitres s'effilochant parfois en séquences rhapsodiques, paragraphes écourtés à l'improviste : Laura se présentait comme un vertigineux puzzle littéraire.
L'intrigue ? Le personnage principal, Philip Wild, est un brillant neurologue, effroyablement gros et terriblement laid. Il est tourmenté par sa jeune épouse, Flora, coquette aux moeurs volages et aux « fesses étroites d'un charme ambigu et irrésistible ». Or Flora sert de modèle à l'un de ses amants, auteur d'un super-bestseller intitulé My Laura dans lequel l'héroïne trouve la mort « de la façon la plus folle du monde ».
Le sous-titre de L'Original de Laura est « mourir est amusant ». Nabokov sentait l'approche de sa propre mort et s'était jeté à corps perdu dans une oeuvre aux tonalités tout à la fois sombres et drolatiques. Mais l'insoutenable extase était-elle bien la sienne ? « Je ne peux pas pardonner la censure de la mort », avait-il un jour écrit. Et dans une annexe destinée à son plus grand roman russe, Le Don, il avait déjà postulé que « la tristesse d'une vie interrompue n'est rien par comparaison à la tristesse d'une étude interrompue ».

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