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Ce roman publié en 1955 à Paris fut tout d’abord refusé par six éditeurs américains qui craignaient des poursuites judiciaires. Ce fut finalement la maison d’édition de Maurice Girodias qui le publia. Ce qu’ignorait à l’époque Nabokov, c’est que Girodias était spécialisé dans l’édition d’œuvres sulfureuses.
Sans l’avoir lu, qui n’a pas entendu parler de ce roman, à tel point que le terme « Lolita » est aujourd’hui un synonyme de nymphette dans le sens de « fillette aguicheuse ».
Ce récit écrit à la première personne est la longue confession d’Humbert Humbert, un homme de trente sept ans au début du roman qui se décrit comme nympholepte et relate la relation qu’il a eu durant deux ans avec Dolorès Haze, jeune fille de douze ans et demi. Humbert Humbert a irrémédiablement une obsession pour les très jeunes filles âgées de neuf à douze ans. Mais pour Lolita, cette obsession devient délirante et se transforme en ce qu’il qualifie comme une passion amoureuse et sexuelle.
Dolorès « Lolita » est la fille de Charlotte Haze, sa logeuse. Pour avoir la fille, il va épouser la mère qui ne lui inspire que dégoût. Par un « malheureux » hasard, Charlotte meurt accidentellement après seulement cinquante jours de mariage. Lolita est enfin à lui. Le prédateur peut maintenant tisser sa toile autour de cette enfant tant désirée. Nous assistons alors à un road trip de deux ans durant lequel Humbert Humbert « consomme » à volonté sa nymphette sans jamais se remettre en question. Par un odieux chantage, menaces de terminer en foyer ou par quelques dollars, il s’assure de sa docilité.
Par quelques mots égarés dans ce récit on ressent l’atroce quotidien qu’est devenu celui de Lolita qui ne peut que subir les assauts de celui qui se dit son père.
Tout à sa passion, Humbert Humbert refuse de voir que Lolita est pleine de dégoût pour ses épanchements amoureux d’autant plus qu’il pense se dédouaner en lui offrant, garde-robe, séances de cinéma, cours de tennis, qui selon lui devraient satisfaire et rendre heureuse toute enfant de cet âge.
Ce roman aujourd’hui reconnu comme un chef d’œuvre de la littérature moderne provoqua à sa sortie scandale et censure. Il est l’une des œuvres les plus marquantes du XXème siècle. Nabokov y explore les thèmes de la pédophilie et de l’inceste mais également ceux de l’errance et de la dualité.
Cette œuvre est incontournable et se doit de trôner dans toute bibliothèque digne de ce nom, mais pas uniquement comme décoration. Elle mérite une lecture attentive et ô combien dérangeante.
Un livre à la construction magistrale qui évoque avec une précision inégalée en de purs petits instantanés la beauté de scènes du quotidien. Ah ! Lolita l'adolescente évoquée en train de pédaler sur son vélo avec toute la vigueur de sa jeunesse sous le regard à la fois malade et pétri d'une autodérision et d'intelligence de son beau père abusif. Le point de vue adopté nous glace et nous ravit à la fois tant il y a de justesse dans ces lignes. Ames sensibles s'abstenir.... mais c'est un réel chef d'oeuvre qui se termine en apothéose tragique après un road movie
haletant dans l' Amérique profonde des années 50.
Vladimir Nabokov n'est pas considéré comme l'un des auteurs les plus importants de la littérature du 20e siècle par hasard. Je n'ai pas du tout aimé Lolita, mais quel talent concernant ces nouvelles. Des petits récits de vie qui nous transportent dans la bourgeoisie des hôtels russes. Notamment.
Rire dans la nuit – Vladimir Nabokov
Un mélodrame à œillère.
L’incipit résume le livre : il était une fois à Berlin, en Allemagne, un homme qui s’appelait Albinus. Il était riche, respectable et heureux ; un jour il abandonna sa femme pour une jeune maîtresse ; il aimait ; n’était pas aimé ; et sa vie s’acheva en catastrophe.
L’amour est-il aveugle ? Incontestablement oui, et la variation de l’adultère ici décrite avec non sans une certaine comédie forcée dans l’aveuglement d’Albinus démontre à quel point la cécité doit nous ouvrir les yeux.
Son premier titre « Chambre obscure » a été modifié par le titre de « Rire dans la nuit » pour démontrer que la lecture après coup est plus risible dans la complexité de la situation.
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