En quarante ans à peine, entre 1818 et 1861, Lola Montes traverse Londres, Paris, Madrid, Dresde, Munich, l'Australie, la Louisiane et la Sierra Nevada ; elle est tour à tour danseuse, hétaïre, fausse maîtresse, phénomène de foire, cow-girl solitaire, et dame patronnesse ; elle est l'amante de Liszt, renverse sans ciller une monarchie, se retire dans une ferme du Far West et finit dans le dénuement le plus total à New York. La biographie d'une femme d'exception ne pouvait que fasciner Louise de Vilmorin, qui connut elle aussi les déserts du Nouveau-Mexique, les forêts hongroises et l'urbanité extrême de Londres, Paris et Verrières. En «Lolette», ce sont les événements à peine crédibles de cette existence, son extrême liberté, la façon dont Lola Montes utilise et détourne la puissance des hommes qui la fascinent. Mais c'est aussi et surtout l'histoire d'un tour ou revers de fortune, et la façon dont une femme qui sut si bien s'affirmer dans un monde contraire, finit par n'être plus que «la comtesse d'une heure» et s'employa obstinément à prendre les décisions qu'il ne fallait pas, à jouer contre elle-même, restant dans l'histoire comme «le plus bel ornement des nuits des hommes célèbres».
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