Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
« Lille doit beaucoup à Vauban.
Pendant quarante ans, de 1667 à 1707, de sa réunion à la France jusqu'à la mort du maréchal, l'existence de la cité est intimement liée à celle de l'ingénieur. À l'étroit dans ses murs avant la conquête, Lille se voit agrandie par lui d'un vaste quartier aux rues larges et bordées d'habitations magnifiques. Forteresse défectueuse, elle se transforme par son inspiration féconde en une place de guerre de premier ordre, et l'ingénieur ne cesse de perfectionner ses remparts et d'y accumuler toutes les ressources de son art si varié. Il la dote d'une puissante citadelle qui est sa première grande oeuvre et demeure son oeuvre de prédilection.
Une secrète reconnaissance attache Vauban à cette création de son génie qui lui a permis d'affirmer hautement sa supériorité sur tous ses rivaux et lui a conquis pour jamais la confiance de Louvois. C'est là, d'ailleurs, dans les trop courts instants que lui laissent ses immenses travaux et la visite de nos frontières, qu'il aime particulièrement à venir se reposer, au milieu de ces Flamands qu'il a appris à connaître et à estimer. Il se fait le défenseur de leurs institutions, et, dans son ardent patriotisme, il s'efforce de leur faire aimer la France et aussi de travailler à leur prospérité par l'extension des voies navigables destinées à relier Lille à la mer et à l'Escaut.
Enfin, comme s'il avait prévu l'avenir, il meurt en laissant, pour la défense de cette ville, une instruction admirable, vrai modèle du genre, où éclate au grand jour l'excellence de sa doctrine et de ses enseignements.
Au mois d'août 1667, alors que Lille ouvrait ses portes au roi de France, Vauban avait 34 ans. Sa famille, dévouée aux intérêts de Gondé, l'avait fait entrer à 17 ans, en 1651, dans l'armée rebelle de ce prince. Il y avait fait ses premières armes comme cadet. "Il possédait alors, dit-il lui-même dans l'Abrégé de ses services, une assez bonne teinture des mathématiques et des fortifications, et ne dessinait d'ailleurs pas mal". En 1653, il était fait prisonnier par un parti de l'armée royale. Le cardinal Mazarin, apprenant qu'il avait quelque intelligence des fortifications, se faisait amener le jeune officier, et, après l'avoir "converti", l'envoyait au siège de Sainte-Menehould où Vauban servait en second sous le chevalier de Clerville, qui passait à cette époque pour le meilleur des ingénieurs du Roi.
Longtemps "diacre de M. de Clerville", ainsi qu'il s'intitule lui-même, Vauban, capitaine au régiment de Picardie, venait de diriger en chef, et de main de maître, les travaux d'approche aux sièges de Tournai, de Douai et de Lille, pendant la campagne de 1667. Louis XIV s'était montré si content de la conduite du jeune ingénieur à ce dernier siège, qu'il l'avait gratifié d'une lieutenance aux gardes et d'une pension de 2,400 livres. En outre, comme si la fortune voulait mettre le comble à ses faveurs, Louvois avait, à la même heure, formé le projet de s'attacher personnellement Vauban, dont il n'avait point tardé, sous les murs de Lille, à distinguer le mérite et l'habileté.
Désireux de s'assurer une conquête aussi précieuse que celle de la capitale de la Flandre, le Roi avait pris aussitôt la résolution d'en réparer les fortifications et d'y construire une citadelle. Il avait nommé, pour commander dans Lille, le marquis de Bellefonds. Gomme le chevalier de Clerville, qui accompagnait le Roi, était demeuré dans cette ville, ce fut à lui que le marquis de Bellefonds s'adressa pour dresser le plan de la nouvelle citadelle. Le 7 septembre 1667, le gouverneur de Lille écrivait à Louvois : "Je pensais vous envoyer aujourd'hui le projet de la citadelle de Lille auquel M. le chevalier de Clerville a travaillé avec beaucoup de soin. Il a passé en tant de formes différentes qu'hier au soir seulement nous achevâmes de nous déterminer, et, en cette matière, je crois que l'on ne peut rien trouver de mieux... Plus on voit cette ville et plus on la considère comme une place pour laquelle il ne faut pas plaindre la dépense, et sans doute qu'il l'y faut hasarder quand elle devrait être perdue par le malheur d'une paix".
Clerville adressait, le 17 septembre, à Louvois, son projet d'une citadelle de 4 bastions, et, dans les derniers jours du mois, le Ministre le convoquait à Péronne. Il priait aussi Vauban de se rendre au rendez-vous. Le dessin de Clerville n'avait plu ni au Roi ni aux personnes de son entourage. Louvois ordonna à Clerville et à Vauban de se mettre à l'oeuvre sans retard et de lui présenter un nouveau projet. »
L'Oeuvre de Vauban à Lille , par Maurice Sautai,...
Date de l'édition originale : 1911
Sujet de l'ouvrage : Lille (France)
Appartient à l'ensemble documentaire : NordPdeC1
Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.
Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.
Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.
Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.hachettebnf.fr
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...