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Premier janvier 2095. Les Puissances - ces grands empires industriels qui règnent sur l'économie mondiale - rassemblent leurs forces. Demain, à New York, le Sénat des Nations Unies ouvre ses portes... Une conspiration est en marche - si vaste qu'elle pourrait bien faire basculer le destin de l'humanité.
De l'autre côté de l'Atlantique, un groupe de scientifiques, d'intellectuels, de diplomates et d'espions prépare la riposte. Ils n'ont pas de nom, pas d'argent, pas de statut... Mais leur détermination est digne des utopistes de la Renaissance.
Tout d'abord je présente toutes mes excuses à Lecteurs.com pour le retard donné à cette chronique et à une autre, ceci pour des raisons personnelles.
Maintenant place aux remerciements non pas d'usage mais sincères pour m'avoir donné l'occasion de découvrir cet intégral qui est pour moi le premier roman d'anticipation que je lis et je n'ai pas du tout été déçu. Merci donc à Lecteurs.com et aux éditions " Au Diable Vauvert ".
Cet ouvrage conséquent et pour cause, il réunit deux nouvelles " Nulle part à Liverion et Wonderland " ainsi que les trois tomes de " F.A.U.S.T. ", donc plus de 800 pages dans un univers totalement différent de mes lectures habituelles. Et pourtant pas de lassitude, tout juste un peu déconcerté et c'est naturel, pas de déception mais captivé de bout en bout.
Je ne détaillerai pas mes chroniques car l'ensemble de l'oeuvre a un lien plus ou moins lointain.
Paul Corey, chercheur, celui par qui tout commence, les B-men, les Puissances, soif de pouvoir, la Fédération qui s'efforcera de combattre les Puissances, le F.A.U.S.T., le wonderland, le Village, Darwin Alley, le Veld tout ces noms font partie de ce voyage dans un monde imaginé par Serge LEHMAN et qui résume à eux seuls le paysage dans lequel nos différents personnages vont évoluer. Je ne dis pas héros car comme dans tout conflit ils seront tous soit des héros, soit des traîtres, soit des lâches.
Là, où je rends un hommage à l'auteur, pour ce livre écrit en 1996, c'est sa capacité à avoir imaginé un contexte vraisemblable et tout cela avant notre période actuelle et au moment où l'informatique, le virtuel, prenait tout juste son envol dans les foyers, dans notre société. Son imaginaire, je ne le souhaite ardemment pas, rattrapera t'elle notre réalité? Tout bien considéré nous n'en sommes pas loin vu les années que l'écrivain indique dans cet ouvrage.
Dans ces pages, la terre est divisée en deux, le Village et le Veld ou Wonderland, l'un représente la force des Puissances, des pseudo-privilégiés, l'autre les laissés pour compte qui vivent dans les détritus, les déchets en tout genre, survivent plus qu'ils n'y vivent. L'espace est colonisé, autour de la terre une hyper route boucle son diamètre.
Où je suis un peu déçu, c'est de ne pas avoir vu ce livre en librairie, étonnant, étrange!!! parce que franchement c'est bluffant.
Lorsque cet énorme pavé a fait son apparition dans la boite aux lettres, en lieu et place de l’un des quatre petits ouvrages de moins de 200 pages que j’avais sélectionnés, autant vous dire que j’ai ressenti une bonne vague de panique : entre ses 800 pages, sa minuscule police d’écriture et la renommée de son auteur, je ne me sentais clairement pas à la hauteur pour tenir les délais demandés par lecteurs.com pour cette opération « Explorateurs de l’imaginaire » ! Fort heureusement pour moi, cette imposante intégrale – regroupant la trilogie F.A.U.S.T. et deux novellas se déroulant dans le même univers – s’est avérée bien plus agréable et facile à lire que prévu : bien sûr, c’est écrit tout petit (une galère pour la grande myope que je suis), bien sûr, c’est un des plus gros pavés de ma bibliothèque (il pèse son poids), bien sûr, c’est un classique de la science-fiction française (moi qui jusqu’à présent me cantonnait à la science-fiction jeunesse) … mais tout cela n’est rien face au haut potentiel romanesque de cette saga !
2095. Après des dizaines d’années de recherches et de manigances, les Puissances économiques mondiales vont enfin faire passer au Sénat des Nations-Unies la loi la plus audacieuse de l’histoire de l’humanité … Mais également la plus dangereuse. Après s’être accaparé le contrôle de toutes les prérogatives auparavant dévolues aux Etats – sécurité, santé, éducation, communications, énergie … tout passe désormais par elles –, voici que les Puissances s’approprient ce qui jusqu’à présent n’appartenait à personne : le monde, et les hommes qui y grouillent. Mais la Fédération européenne n’a pas dit son dernier mot : sur l’impulsion de la présidente est créé le Square, qui doit lutter coute que coute contre la prise de pouvoir de l’Instance, qui règne désormais en maitre sur le Village comme sur le Veld … La résistance est en marche.
Difficile de vous résumer le contenu de cinq ouvrages en quelques lignes. Plus difficile encore de vous parler de cette incroyable intégrale sans trop vous en dévoiler. Et cela d’autant plus que j’aurai grandement besoin d’une deuxième lecture pour en saisir toutes les subtilités, tous les messages. Car ce que je peux dire sans problème, c’est que Serge Lehman nous offre ici un récit incroyablement dense. Il nous plonge dans un futur qui peut sembler effroyable, effrayant, mais qui pourrait bien être le nôtre un jour au rythme où vont les choses : déjà l’économie prend le pas sur la politique, déjà nous assistons à une uniformisation mondiale qui trouve chez Serge Lehman son aboutissement dans le Village, immense agglomération où Paris, New-York et Tokyo ne forment finalement qu’une seule entité. Dans ce futur littéraire, les grandes entreprises, les Puissances, ont finalement plus de poids que les reliquats d’Etats dans la gestion du monde : elles font la pluie et le beau temps, elles gèrent les écoles, les hôpitaux, les moyens de communication … Et à côté du Village, il y a le Veld, où vivent les « indésirables » de cette société où seul compte l’argent, le profit, la productivité, l’utilité, la réussite. Décharge matérielle mais aussi humaine, le Veld est une zone de non-droit où s’entassent tous ceux qui feraient « tâches » dans le beau Village, avenir de l’humanité …
Les deux novellas sont des préquelles à la trilogie F.A.U.S.T. qui donne son nom à l’intégrale. La première nous présente la quête de Paul Coray, historien médiéviste, dont les recherches intéressent grandement les plus grandes Puissances … Mais Paul, soudainement conscient des implications possibles de ses trouvailles, bien conscient qu’il vient de condamner l’humanité à une nouvelle forme d’esclavage, cherche Liverion, la ville qui n’existe pas … Je dois avouer avoir eu un peu de mal à m’immerger dans ce premier récit, le temps de m’habituer à tous les termes spécifiques à l’univers – mais qu’est-ce donc qu’un bondisseur ? un B-man ? –, mais une fois tous ces mots intégrés, ce ne fut que du bonheur. Une entrée en « douceur » dans cet univers d’une richesse incroyable, mais surtout une belle introduction à l’intrigue de la trilogie. La seconde novella est, de ce fait, moins intéressante : j’ai un peu de mal à en saisir l’intérêt pour la chronologie globale du récit. Elle nous présente plus en détail la vie au sein du Veld, parfois surnommé Wonderland, mais n’apporte à mes yeux rien d’essentiel pour la suite. Cette histoire m’a donc moins passionnée que le reste de l’intégrale …
Et enfin, la trilogie F.A.U.S.T., le cœur même de la saga. Un vrai régal, tout simplement. Serge Lehman nous offre à la fois des personnages grandioses, soit détestables soit attachants, une narration d’une finesse et d’une fluidité rare, associée à un style d’une élégance inouïe, sans oublier une intrigue à couper le souffle où s’entrecoupent machinations économiques et politiques, luttes de pouvoirs et d’influences médiatiques, mais aussi quêtes personnelles et idéologiques. Je suis encore toute époustouflée par le génie littéraire de cet auteur que je découvre … Il nous offre à la fois un univers et une intrigue d’une complexité incroyable, où les complots et autres conspirations se mêlent et s’entremêlent, et une histoire captivante et passionnante qui se lit sans peine. J’ai adoré suivre les pérégrinations de Chan Coray, ce jeune homme qui ne cherchait qu'à venger la mort de son père et qui devient bien malgré lui le symbole, à la fois adulé et haï, de l’ultime résistance à l’omniscience des Puissances. Chan est un paradoxe ambulant, il est capable du pire comme du meilleur, il n’a tantôt rien d’un héros et parfois l’âme du plus grand humanisme. Il nous mène d’un bout à l’autre du monde pour nous faire vivre à ces côtés la déchéance d’une l’humanité à bout de souffle, dépassée par l’ambition des plus grands et le pouvoir de l’argent. Il porte sur ses épaules cette histoire pleine de nœuds qui fait le régal des lecteurs.
En bref, vous l’aurez bien compris, une fois ma panique initiale passée, je suis tout simplement ravie de découvrir enfin cette « œuvre majeure de la science-fiction française », pour reprendre les mots d’Alain Damasio, qui a rédigé la préface de cet ouvrage. J’ai passé une dizaine de jours merveilleux en compagnie de ces personnages, au cœur de ce futur aussi effrayant que fascinant, au sein de cette histoire tout simplement palpitante et poignante. A chaque fois que je posais ce livre pour reprendre d’autres occupations – mes études par exemple –, je n’avais qu’une envie : reprendre ma lecture, découvrir la suite de cette intrigue incroyable, de cette véritable course contre la montre. On se laisse totalement happer par ce récit haletant, et une fois la dernière page tournée, on en redemande. Car on le sent, rien n’est véritablement fini, il y aurait encore tellement de choses à dire ! Car dans ce livre comme dans la vie, l’homme ne s’arrête jamais de comploter, de grignoter la moindre miette de pouvoir supplémentaire, de trouver le moyen de discréditer son adversaire … Mais aussi de sauver ce qui peut encore l’être. Un vrai coup de cœur pour cette saga que je relirai fort volontiers un jour ou l’autre, car elle a tant de choses à apporter à ces lecteurs, tant de messages à déchiffrer, et une seule lecture n’est clairement pas suffisante pour déceler tout le potentiel de cette histoire !
En voyant l'épaisseur de l'ouvrage et donc les 800 pages et plus de L'intégrale de F.A.U.S.T., j'avoue que j'ai eu un petit moment de découragement. Le bandeau rouge qui l'orne annonçant "Une œuvre majeure de la science-fiction française" signé Alain Damasio m'a quelque peu rassurée. Je ne vous fais pas languir davantage : un régal !
Cette intégrale réunit deux novellas (novella : récit de fiction court entre le roman et la nouvelle) "Nulle part à Livérion" et "Wonderland" et la trilogie F.A.U.S.T., à savoir "F.A.U.S.T.", "Les défenseurs" et "Tonnerre lointain", le tout présenté par Alain Damasio dans une magnifique préface.
Dans Nulle part à Livérion, nous sommes en 2054 et Paul Coray, historien, vit dans un univers divisé en deux mondes le Veld et le Village, où les libertés de mouvement n'existent plus. Il va partir en quête d'un lieu que l'on pourrait qualifier "d'enversmonde" et se retrouver à Livérion.
La deuxième novella se déroule en 2077 et s'apparente à un thriller politique. Il existe dans le Veld une zone interdite au nord de l'Europe, un enfer toxique, une décharge géante de trois cent mille kilomètres carrés qui s'étend de Lille à Moscou : le Wonderland. Dans ses profondeurs, se côtoient des mutants des robots chasseurs d'organes humains, des hommes sans nom. Peter, Franz et Andréa y vivent, et tentent d'y grandir, en évitant les pièges et les maladies. Rompus à l'art de la survie, ils n'ont qu'un rêve, quitter ce Wonderland où les hommes sont devenus des rats, pour gagner le Village.
Pour ce qui est de la saga F.A.U.S.T. en trois volumes, dans le premier, en 2095, une élite vit dans le Village et les autres dans une zone de non-droit, le néant, le Veld. Des B-men qui ne sont pas des policiers professionnels mais de simples cadres d'entreprise qui considèrent les descentes sur le terrain comme une récompense tuent Paul Coray. Son fils Chan est sauvé par Daniel.
À la suite de ces évènements, une nouvelle organisation sera créée, le Square dont les agents de terrain sont nommés « Les Défenseurs » - titre du deuxième volume. Une formation accélérée est mise en place pour eux, pour tenter de gêner les projets des Puissances dans le Veld.
Ce programme d'entraînement baptisé "Tonnerre lointain" fournit le titre du dernier volume, qui, au départ devait être suivi d'un quatrième. Ce programme va connaître des péripéties non prévues et l'urgence est là, car l'Instance a transformé les sept dixièmes de l'humanité en réserve d'esclaves potentiels.
Dans ce livre, impossible de ne pas s'attacher aux personnages, certains pour leurs failles, leurs faiblesses, d'autres pour leur courage, leur force de vie. Certains m'ont émue, bouleversée. Pour d'autres c'est de l'admiration que j'ai éprouvée. Évidemment, il y a les autres que j'ai détestés, mais les personnages aimés dominent.
À mon avis, il n'est pas possible de lire ce roman sans voir défiler dans sa tête un véritable film de Science-Fiction bien sûr mais également d'aventures avec un décor toujours peaufiné, des couleurs et des senteurs ou des effluves selon le cas, à portée de vue ou de nez, de l'action, du mouvement avec les sauts des différents moyens de locomotion ("bondisseurs, aéronefs ou TTGVs"...). D'ailleurs, impossible de passer sous silence cette scène d'action, l'attaque de Messouda avec le cultissime combat en haut d'Aéropolis, scène hyper rythmée que je qualifierai de fantastique, d'épique, d'époustouflante, pour tout dire : géniale.
Si j'ai aimé l'action déployée tout au long du roman, si j'ai ressenti beaucoup d'émotions au cours de cette lecture, j'ai surtout apprécié ce climat social où le politique se révolte enfin face à l'économie quand ce tout économique est sur le point de mettre la main sur la quasi totalité de la surface terrestre et de commettre des dommages irréparables. Je crois que ce roman de SF ne traite pas de l'avenir de l'Europe mais présente plutôt une métaphore de ce qu'elle est en train de devenir où les multinationales pourraient bien gouverner la planète, cette planète coupée en deux avec ce Veld et ce Village et cette frontière entre eux n'est d'ailleurs pas sans rappeler la cruauté dont nous faisons preuve face aux migrants aujourd'hui.
N'étant pas une lectrice assidue et experte de ce genre de littérature, je n'ai pas le vocabulaire adéquat pour écrire ma critique. Néanmoins, je peux dire que cette lecture m'a ravie et je la conseille fortement à tous, férus de SF ou pas pour l'émotion qu'elle suscite, la poésie souvent présente ainsi que les allusions à la mythologie. Le suspens entretenu tout au long du roman est également un atout non négligeable. À compter du moment où j'ai ouvert ce livre, je n'ai eu de cesse de tourner les pages. Pour cette belle découverte, je remercie Lecteurs.com, qui dans le cadre des Explorateurs de l'imaginaire m' a permis de le lire ainsi que les éditions Au diable vauvert.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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