L'objectif de notre travail est de montrer comment et pourquoi les diverses images de l'espace rencontrées dans les romans des principaux écrivains antillais contemporains sont liées à des données historiques. Nous explorons d'abord les étapes essentielles de l'Histoire des Antilles, pour déceler quel rapport au concept d'espace s'y associe, et concluons que les écrivains antillais sont conduits à s'intéresser au thème du romancier placé devant l'obstacle de la « page blanche ». De l'étude des variations du motif à travers trois textes, respectivement signés par Glissant, Confiant et Chamoiseau, ressort que Glissant offre la plus large expression des conflits sociologiques antillais. Nous consacrons notre troisième partie à ses cinq premiers romans, et remarquons qu'il y développe une structuration tripartite du concept d'espace. En nous interrogeant sur la nature spécifiquement antillaise d'une telle triade, nous cherchons les correspondances d'un roman non antillais et de deux textes antillais. Cet essai s'adresse à tous les chercheurs dont le travail porte sur la zone des Caraïbes, mais aussi à un plus vaste public composé des nombreux lecteurs des écrivains de notre corpus.
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