Primée dès son premier roman avec Clara la nuit pour lequel elle remporte le prix René Fallet (2005), Catherine Locandro est née à Nice en 1973 et vit à Bruxelles. L'histoire d'un amour est son sixième roman dans lequel elle aborde avec délicatesse la perte d'un amour vécu par un homme. Un roman délicat tout en subtilité mais non dénué d'une écriture incisive.
Court roman, à peine 125 pages, où on découvre une histoire d’amour intense, aussi brève que son récit.
Luca, enseignant en philosophie, marié et père d’une jeune fille, se retrouve plongé dans son passé secret à l’occasion d’un article de journal, lu au petit matin. Sa liaison avec une célèbre Chanteuse lui saute à la mémoire. Luca erre alors dans ses souvenirs, sa ville et sa vie d’aujourd’hui. Pas vraiment de regret, mais des questions qui restent en suspens et qui le hantent depuis leur rupture en 1968. A-t-il compté pour elle autant qu’elle a compté pour lui ? Quelles conséquences va avoir cette révélation tardive pour sa famille qui ignore tout ?
Sous forme de flash-back, l’histoire d’amour entre Luca et la Chanteuse s’épanouit comme une fleur vénéneuse. Chanteuse qui n’est jamais nommée mais dont on devine l’identité et en cas de doute, il n’y a qu’à lire la bibliographie à la fin du roman.
C’est l’histoire d’un amour fécond et obscur qui ne peut survivre dans le monde de lumière du vedettariat des années soixante. C’est l’histoire d’une délivrance après des années de souffrances muettes. L’histoire d’un homme et d’une femme que tout sépare mais dont l’amour a su rester intact au-delà du temps et de la mort.
C’est une histoire très belle, profonde et douloureuse.
Un coup de cœur de cette rentrée.
Parfois le mot de la fin ne fait son apparition qu’après de longues années de silence, de lourds secrets et de désespoir.
Luca, professeur de philosophie, est ainsi confronté un jour à une histoire d’amour douloureuse surgi de son passé avec une femme désignée sous le nom « la Chanteuse ». S’il y a bien deux villes dans le monde qui respirent l’amour, le mystère et la mélancolie, c’est Rome et Paris. Entre ces deux villes, le présent et le passé, les fils de cette histoire d’amour se tissent comme un pont au-dessus du Tibre. Cette distance que La Chanteuse a imposé à cet étudiant roman, l’auteur l’impose au lecteur. Elle reste La Chanteuse, à la fois connue mais méconnue. La distance est là, comme un personnage qu’on voudrait prendre dans nos bras mais qui reste hors de portée. Le manque se ressent à chaque coin de page. La tristesse quitte le livre pour creuser son trou béant dans l’âme du lecteur.
Catherine Locandro manie la plume avec délicatesse et raconte cet amour secret avec grâce et tendresse. Je referme ce livre, la gorge nouée, les larmes aux yeux … pleurant une histoire d’un amour profond, triste et magnifique.