Si l'expertise a longtemps gravité autour du procès pénal, elle n'a de cesse de s'amplifier et d'y devenir une phase quasi incontournable. La sophistication de la criminalité est telle, qu'elle commande la collaboration des communautés judiciaire et scientifique laquelle n'a jamais été aussi intense. S'ensuit inévitablement une montée en puissance des experts. Ce postulat nourrit une réflexion relative à l'adéquation du régime existant. Il est à craindre, en effet, une sorte de « glissement » des rôles et, si le législateur a entendu s'entourer de précautions au travers d'un régime apparemment complet et scrupuleux, le recours quasi systématique aux experts n'est-il pas en train de surprendre l'assise même du procès pénal ? De là naissent des appréhensions sur la dénaturation du procès inférée par l'empiétement de l'expert sur les fonctions du juge et sur le risque d'aboutir à une justice technique dénuée de tout humanisme. Partant, la suspicion d'une transformation du procès pénal incite à analyser la conciliation du pouvoir judiciaire et du savoir technique afin d'en extraire les interactions contingentes, justifiant par là même, une réconciliation de ces deux entités.
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