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Dans un lieu improbable, entre l'aéroport et un supermarché, tout près de la décharge, se trouve l'abattoir. C'est là que travaille le narrateur, jeune homme célibataire qui vit avec sa grand-mère acariâtre. «On peut pas dire que c'est vraiment le boulot dont je rêvais... Ça fait tellement longtemps que ça saigne, j'en ai des vertiges de cette longue hémorragie.» Il y a bien un peu d'amour, les filles à la pause, l'institutrice entrevue et dont il rêve, rêve sans oser lui parler. Et puis quelques copains avec qui on projette des voyages et des aventures sans lendemain... Ce serait le récit de la routine d'une vie ordinaire. Mais de ce quotidien absurde, l'auteur dessine un portrait à la fois sinistre et poétique, empreint d'un humour souvent cinglant et toujours discret. Voici des personnages cocasses, des scènes surprenantes et drôles, dans l'ambiance d'un conte généreux, plein d'espoir et d'humanité.
L’auteur force le trait sur un quotidien miséreux en nous embarquant dans un conte aux allures de comédie dont des pauvres gens sont scrutés avec ironie et un regard cru sur les employés et le fonctionnement d’un abattoir.
Je ne suis pas sure que les gens usés par un labeur alimentaire qui vivent effectivement près des aéroports, dans des lieux glauques avec des décharges pas loin et des usines polluantes avec des lacs artificiels où ils passent leurs vacances, je ne suis pas sure que ce livre les feraient rigoler tant que ça…
Ce livre parle de mouroirs. Mouroir des cités, une grand-mère en fin de vie, mort d’un homme, un abattoir avec des animaux qui y meurent, déchetterie, pollution, avion qui se crash… Sous la poussière et dans un climat gris, le temps passe sous le couperet des habitudes. Les personnages sont pris dans les rets d’un destin social qui est celui dont ils sont issus, un environnement où ils sont nés, où ils grandissent et où ils évoluent et du coup, ce qui nous choque ne les choque pas car ils ne connaissent rien d’autre que cet environnement pitoyable. Ils finissent même par le trouver beau et par force des choses, ils finissent même par s’y plaire… Pour sortie scolaires, l’institutrice fait visiter l’abattoir aux élèves qui pour beaucoup d’entre eux viendront y travailler.
Institutrice dont le héros tombe amoureux mais ne déclare jamais sa flamme. Aucun projet ne voit le jour. Tout reste consigné à l’intérieur de soi et meurt en soi.
Ce livre vraiment très bien rédigé m’a laissée avec un sentiment d’amertume même si l’humour et la poésie s’imposent au texte.
Drôle et tragique, savoureusement désespérant, on le prend et on ne le lâche plus tant les personnages sont attachants. A lire, tout simplement!
Après avoir rencontré Joël Egloff au 34éme Festival International du 1er film à Annonay (07) qui présentait en compagnie de Gérard Pautonnier, le réalisateur, le film : "GRAND FROID" (le scénario de ce film est inspiré du livre de J. Egloff "Edmond Ganglion et fils"), j'ai eu très envie de relire " L'étourdissement" de ce même auteur. J'avais déjà lu ce livre ( Prix du livre INTER 2005) lors de sa parution.
C'est un superbe bouquin à l'humour irrésistible et d'une réelle poésie.
L'auteur décrit le quotidien d'une micro-société coincée entre un abattoir et un aéroport. Malgré les horreurs de la société industrielle poussées à l'extrême, le narrateur reste debout et digne quoiqu'il advienne.
C'est un roman sombre qui se déroule dans un décor sinistre, glauque, lugubre, morose, déprimant. Pourtant, la lecture de " L'étourdissement " nous emballe, nous fait rire, nous séduit, nous bouleverse... Je l'ai lu d'une seule traite!
Humour et poésie décrivent à merveille ce roman. Un petit bijou !
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
"Quand le vent vient de l'ouest, ça sent plutôt l'oeuf pourri. Quand c'est de l'est qu'il souffle, il y a comme une odeur de soufre qui nous prend à la gorge. Quand il vient du nord, ce sont des fumées noires qui nous arrivent droit dessus. Et quand c'est le vent du sud qui se lève, qu'on n'a pas souvent, heureusement, ça sent vraiment la merde, y a pas d'autre mot."
Un homme sans nom déambule au pays de nulle part. Joël Egloff nous invite dans Un "no man's land" sordide, entre une décharge, le bout d'une piste d'aéroport, et un abattoir où travaille le narrateur. Il n’est pas tous les jours facile de respirer dans cet endroit au milieu des fumées toxiques.
J’ai suivi ce périple, le sourire aux lèvres parfois, une légère inquiétude aussi en entendant venant du fond de moi une petite voix qui me disait : « et si à force de maltraiter notre belle planète, cela nous arrivait !»
Une lecture insolite et une magnifique découverte d’un auteur qui m’était totalement inconnu.
Des usines chimiques, des fumées plus ou moins nauséabondes selon les vents, la déchetterie, la ligne à haute tension, l’aéroport, l’abattoir….. tel est l’univers sans espoir du narrateur ; son quotidien sans changements.
Or malgré toute cette noirceur, la lecture est très agréable, les personnages attachants.
Voilà un livre qui n'est pas ordinaire, je ne saurais pas le classer. Certes je l'ai pris au second degré, mais je me suis posé la question de savoir si je devais en rire ou en pleurer. Car après tout, l'histoire, aussi farfelue et déjantée soit-elle peut très bien être le quotidien de certaines personnes, et je ne pense pas que cela les fasse rire. Mais c'est un roman, une fiction qui, c'est certain, sort des sentiers battus. A lire et à méditer...
un auteur d'aujourd'hui drôle et un peu désespéré
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