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Je n’ai jamais lu cet auteur, et pour une première c’est ma foi une réussite. Bon ce n’est pas un coup de cœur, car j’ai trouvé quelques longueurs, notamment sur la fin avec les discussions entre notre héros et son cousin. Mais malgré ça j’ai passé un bon moment de lecture, car je suis allée de surprise en surprise.
Tout d’abord sur le ton du livre. Alors au début ça a l’air un peu loufoque, le ton est à la plaisanterie, et je dois dire que je ne m’attendais pas à quelque chose de vraiment sérieux malgré le côté existentiel qui taraude notre héros. Grosse erreur ! Car au fur et à mesure que j’ai avancé dans ces pages, je me suis vite rendue compte que l’auteur dirigeait le lecteur dans quelque chose de plus grave. Qui finalement laisse présager autre chose qu’un roman qui raconte de simple fait juste pour le plaisir d’en raconter.
Alors bien sûr l’auteur va inventer toute une intrigue un peu invraisemblable basée sur la chance des Sijilmassi pour exprimer ses idées. Mais cette intrigue, même si elle est capilotractée, encore qu’elle apporte du sens à l’histoire, m’a quand même conduite à quelque chose d’intense ; car déjà j’ai apprécié découvrir certains philosophes (même si je prends certaines infos avec des pincettes), et ensuite j’ai surtout énormément aimé ce que l’auteur faisait ressentir à son personnage dans ces moments d’errements philosophiques. Et ce même si Adam m’a un peu énervée au début par son côté « rejet des philosophes occidentaux », mais comme il n’est pas mauvais bougre et comme il est sensé heureusement ça n’a pas durée.
En effet et bien que ça soit l’auteur qui s’exprime à travers Adam, j’ai ressenti tout le regret d’Adam sur le fait que les arabes musulmans soient aujourd’hui énormément arriérés, et ne puissent pas se défaire d’une religion qui en fait des moutons et des humains dominés. Alors que dans un passé assez lointain on pouvait plus ou moins les prendre au sérieux. (Bien que tous les philosophes de cette périodes ne fussent pas arabes et musulmans, mais bref faisons au plus simple.) Et ce côté-là donc, et LE côté qui m’a le plus plu, car ça peut s’adresser à d’autres religions, mais aussi parce que je n’ai pu qu’être d’accord avec lui sur les pensées qu’il avait. Toutes, je ne sais plus, mais une bonne partie en tout cas.
Niveau écriture maintenant, je n’ai pas grand-chose à dire, c’est très facile d’accès avec une pointe d’humour pas désagréable du tout, mais à cela il y a quand même un bémol. Il y a trop de citation. Alors j’aime beaucoup les citations, j’adore les citations même ! Mais le fait qu’Adam s’en raconte constamment agace. Ca le rend beaucoup moins réel. Mais bon à part ça et les quelques longueurs rien à dire. A part peut-être sur la fin qui m’a laissée mi-figue mi-raisin, elle était bien partie mais elle ne se finit pas très bien. Du coup faut bien dire que c’est un peu rageant, même si cette scène est très riche. Les hommes qui détruisent toutes sources de Lumière par intérêt, par haine, par peur, c’est toujours triste faut bien le dire.
En résumé c’est une lecture très riche que je conseille.
Quelle joie de découvrir le dernier Fouad Laroui dans ma sélection !!! J’adore cet auteur marocain qui nous parle de son pays avec tendresse dans ses romans. Je l’ai découvert avec le roman « une année chez les français » et j’ai tout de suite suivi ses écrits.
Ce livre comme les précédents ne m’a pas déçue car les ingrédients habituels étaient au rendez-vous : Maroc, humour, personnages attachants et drôles, réflexions sur la vie, sur la société, sur la famille. L’écriture est simple et légère, des petites pointes d’ironie. Ce que j’aime particulièrement c’est l’œil acéré de l’auteur et même s’il n’épargne pas les marocains et leur société il y a beaucoup de tendresse dans ces propos.
C’est un sujet très sérieux mais traité avec légèreté qui nous invite à notre propre questionnement sur ce qui est important dans la vie et ce qui ne l’est pas.
Des les premières lignes, j’ai eu envie de suivre Adam, jeune informaticien expatrié qui décide de quitter son confort matériel et social pour un retour aux sources. Il est dans une période d’interrogations existentielles : quelle est sa place dans le monde ? Dans la société ? Au Maroc ? Dans sa famille ? Il retourne donc à Casablanca et il rencontre tout un tas de personnages très différents qui ne le comprennent absolument pas et ne soutiennent pas sa démarche qui va à contre-courant des aspirations des autres. Comment accepter de quitter son confort pour vivre simplement ? Comment préférer le mode de vie de ses racines alors qu’il a connu le mode occidental ? Rien n’est simple dans un pays où l’obscurantisme tente de prendre le pas et où l’ignorance de quelques uns est un frein au progrès.
Adam parviendra-t-il à trouver ce qu’il est venu chercher ? Je ne vous le révèlerais pas ici. Je vous conseille vivement de le lire, il peut convenir à tous lecteurs.
Une lecture plaisir parfaite pour passer un bon moment accompagné d’un verre de thé à la menthe et quelques douceurs … ou pas.