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Structuré en cinq parties dont quatre donnent la parole aux personnages « chevilles », ce roman offre au lecteur l’histoire de Claire, la quarantaine, traductrice, revenue à Dinard à l’occasion d’un mariage. Elle ne repartira jamais. (Lorsque je dis « offre », j’insiste, car ce roman est un véritable cadeau).
Marie-Claire, Claire ou Chara, a peu connu ses parents, a été élevée chez un oncle, a passé une partie de son enfance avec Paul son frère dans cette Bretagne où se sont ancrés de très forts souvenirs. Il y a Simon, copain d’enfance et amour impérissable, il y a Mme Ladon professeur de piano, et il y a ceux qui vont rejoindre Claire, Paul, Juliette sa fille avec qui la relation est inexistante, et un cousin Philippe Methuen, puis ceux qui la rencontreront plus ou moins par hasard, le prêtre Jean, le Père Calève… tous parlent de Claire, une femme qui ne passe pas inaperçue malgré sa grande discrétion. Depuis la ferme de Mme Ladon, isolée et au confort rudimentaire, du matin jusque tard le soir, elle arpente en douceur la lande, s’imprègne de la beauté des lieux, se terre dans une grotte pour apercevoir Simon… Entre la nature et elle, c’est fusionnel. Entre elle et les êtres, se sont tissés des liens particuliers ; entre certains, naturellement, ce sont établies des « solidarités mystérieuses ».
Non seulement, j’ai rencontré des personnes attachantes et singulières, mais le désir de Bretagne, jamais enfoui, est réapparu encore plus prégnant.
Enfin, la sobriété et la poésie du style de Pascal Quignard diffusent tout au long de la lecture une ambiance feutrée, magique, lumineuse, une sorte de mélancolie doucereuse qui sourd toujours en moi.
GROS COUP DE CŒUR !
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Claire revient au pays, vers Dinard, pour le mariage de sa cousine, Mireille Methuen, fille de la tante qui l’a élevée. Sur le marché, elle rencontre Madame Ladon, Fabienne qui lui donnent des nouvelles. Et puis, il y a Simon, l’amour, l’adoré, le jamais oublié. En le rencontrant, elle retrouve sa passion intacte, voire exacerbée par les années d’absence. Pourtant, rien ne se fera comme elle aurait tant voulu. Simon est marié, père d’un garçon handicapé et… Il ne les quittera jamais, jusqu’à ce que la mort le prenne un beau matin sur son bateau. Elle a tout vu et sait… ou imagine.
La mort ne les a pas séparés. « A partir de la mort de Simon ce fut la paix. Une paix étrange, totale, vint sur Claire. Une paix inentamable atteignit Claire. Il en est allé ainsi de tous les jours qu’elle vécut à partir de là. Tout était accompli et elle survivait simplement à cet accomplissement. » Elle vit avec Simon. Il est dans les herbes et les ajoncs qu’elle foule de ses pas tranquilles ou nerveux. Il est dans les nuages, la tempête. Bref, il est avec, en elle. « Chaque soir c’est le même rêve : elle rêve qu’elle vit avec lui, elle lui raconte sa journée. Elle lui fait part des évènements du jour et lui demande ce qu’il en pense. »
C’est décidé, elle reste. Son frère vient vivre avec elle. A la mort de leurs parents, ils ont été séparés. Elle chez les parents de Mireille, lui en pension. « Il y avait entre eux une harmonie qui était étonnante à voir… c’était magique… »
La vie de Claire, ce sont les autres qui en parlent. Son frère Paul, « Je pense que ma sœur était un chemin perdu au-dessus de la mer ». Juliette sa fille, le prêtre Jean… Un livre polyphonique difficile à résumer ; un livre où le non-dit est érigé en maître mot. Ce qui frappe est de voir que personne n’a la clé de Claire, personne ne la comprend entièrement. Pourtant, l’impression qu’elle manque à tous. Les descriptions sont superbes. Je marche dans la lande bretonne au rythme des pas de Claire et des mots de Pascal Quignard. Claire aime sa lande, aime sa Bretagne. La nature la soigne la guérit, lui permet de rester debout. Elle est la roche sur laquelle elle se pose, le goéland qu’elle regarde voler, l’herbe et les fleurs où elle se couche. C’est bien simple « Elle s'était mise à sentir, en vieillissant, une odeur douce de sueur, de foin, de sel, d'iode, de mer, de granite, de lichen.»
J’aime ce titre « le solidarités mystérieuses ». Voici la définition qu’en donne Pascal Quignard : « Ce n'était pas de l'amour, le sentiment qui régnait entre eux deux. Ce n'était pas non plus une espèce de pardon automatique. C'était une solidarité mystérieuse. C'était un lien sans origine dans la mesure où aucun prétexte, aucun événement, à aucun moment, ne l'avait décidé. Bien sûr ils avaient partagé des scènes cruelles, partagé des deuils, quand ils étaient enfants, ils avaient pleuré l'un à côté de l'autre, mais jamais un pacte n'avait été prémédité et conclu entre elle et lui. »
L’écriture de Pascal Quignard m’enchante toujours autant. Quelle élégance, quelle belle façon de nous parler de la complexité des rapports humains. Je suis encore sous le charme de ma lecture.
J'ai trouvé ce livre magnifique et j'étais triste de le refermer. Un personnage magnifique, de très belles descriptions de la Bretagne (on sent l'odeur de l'iode, le vent qui fouette le visage..), et l'histoire d'un amour infini et insensé.
Premier livre que je lis de cet auteur. Est-il représentatif de son écriture?
C'est pour moi, le style de lecture que je n'aime pas.
Désemparé après une lecture décevante, soucieux de mieux connaître cet écrivain considérable dont je n'avais pas suivi la trajectoire, je suis parti aux nouvelles... L'essentiel des informations réunies est dans le roman : je peux affirmer que Les Solidarités mystérieuses est au cœur de l'univers Quignard.
Claire fuit sa vie adulte qui l'enfermait alors qu'elle ne supporte pas l'enfermement, une sorte de claustrophobie existentielle. Elle revient vivre sur les lieux de son enfance et se découvre une passion mystique pour cette terre de Bretagne. A sa folie comportementale, s'ajoutent le souvenir exalté d'un amour d'enfance. Et les liens qui l'unissent à son frère : « Ce n'était pas de l'amour, le sentiment qui régnait entre eux deux. Ce n'était pas non plus une espèce de pardon automatique. C'était une solidarité mystérieuse. C'était un lien sans origine dans la mesure où aucun prétexte, aucun événement, à aucun moment, ne l'avait décidé ainsi. » L'analyse du lien fraternel – objet théorique du livre, est noyée dans les autres tenants du roman, elle boit la tasse.
Dès les premières lignes, j'ai en effet ressenti l'impression d'une prose liquide, je veux dire fluide mais selon l'extrême fluidité de l'eau. Elle coule, émet une musique de ruisseau paresseux, de ressac par temps calme, presque inaudible, tempo monotone sans graves ni aigus, ajoutant des noms aux noms dans un jeu de liste dont l'auteur est, ai-je lu, coutumier. Elle coule, attachée à décrire les lieux – la Bretagne en sort magnifiée, et à dire les gestes minuscules de la vie quotidienne... Bref, je me suis un peu ennuyé à la lecture de ce conte d'une folie pas vraiment ordinaire.
Le talent de Quignard est toujours aussi grand pour les romans, ici je ma moquais bien de tout le reste pendant que je lisais !
Beaucoup aime,des résonnances personnelles.
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