Les polars incontournables de vos vacances
Wollaing, entre Douai et Valenciennes, est une de ces petites villes du Nord minées par le chômage.
Le docteur Antoine Vanderbeken soigne gratuitement certains de ses patients. Moins charitable, Freddie Wallet fait dans la récupération musclée de dettes pour le compte d'un organisme de crédit illégal. Alors, quand Pauline Leroy, une jeune toxicomane, que Vanderbeken a prise sous son aile et qui doit de l'argent à Wallet, est assassinée, les habitants laissent libre cours à leur colère. Wallet est le coupable désigné et ce salaud doit payer. Et avec lui tous les salauds. Car derrière le meurtre de Pauline, le commandant Erik Buchmeyer et le lieutenant Saliha Bouazem vont découvrir d'autres rancoeurs liées au passé industriel de la ville. Ici, tout le monde se souvient du temps où l'usine Berga employait près d'un millier d'ouvriers. L'époque du plein emploi et des grandes luttes syndicales.
Le théâtre aussi de violents heurts et d'accidents dramatiques. Berga a fermé au début des années 80 et le site en friche est devenu la plaque tournante d'un important trafic de drogue. Du Nord- Pas-de-Calais à la Belgique, les ombres des crapules d'hier croisent peut-être celles des meurtriers d'aujourd'hui.
Tantôt roman social à l'ambiance trouble, tantôt thriller psychologique haletant, Les Salauds vont payer est une machiavélique histoire de vengeance et de rédemption. Emmanuel Grand y confirme son habileté à échafauder des scénarios rythmés et efficaces.
Les polars incontournables de vos vacances
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Emmanuel Grand dévoile sa bibliothèque idéale
Trop de personnages, trop de sujets abordés.
Lorsque le cadavre de la jeune Pauline est découvert dans un terrain en friches à Wollaing, une petite ville du Nord, tout semble accuser les recouvreurs de dettes. Menaces, coups, violences, meurtres, rien ne peut arrêter les brutes employées par les usuriers pour accélérer des remboursements qui tardent. Et comment pourrait-il en être autrement dans cette région où les usines sont en ruines, où le chômage pervertit les personnes, les familles et les relations ? C'est cette atmosphère de tristesse et de désespoir qui donne beaucoup de force au roman d'Emmanuel Grand. D'autant plus de force que l'histoire et les fêlures des personnages prennent leurs racines dans le passé. Si bien que l'ambiance poisseuse et mortifère d'aujourd'hui semble en totale continuité avec les actes effroyables du passé. Les personnages sont englués dans cette ville comme dans leur histoire. Un excellent polar où l'intrigue bifurque plusieurs fois sans jamais s'affaiblir.
Emmanuel Grand signe un roman noir bien construit et inquiétant. Partant d'une commune du Nord de la France minée par la désindustrialisation, il dresse un portrait sans fard du désespoir des gens qui font tout pour s'en sortir. Le meurtre de la jeune Pauline conduit le commandant Erik Buchmeyer à revenir sur le passé de la ville : de la grande époque du plein emploi, aux conflits syndicaux puis au démantèlement de l'usine. Un cadre et une histoire étouffants pour un excellent polar social.
C’est un roman noir, j’avais apprécié le premier de l'auteur Terminus Belz, découvert il y a 2 ans. Ici, on retrouve la force de l’écriture de l’auteur, un univers particulier et un lieu qui devient un personnage à part entière du récit. La petite ville de Wollaing dans le nord de la France, ancien fleuron de l’industrie avec l’usine Berga. Le meurtre d’une jeune fille Pauline fait ressurgir d’anciens démons.
Le commandant Buchmeyer et la jeune lieutenant Salilah Bouazem enquêtent sur cette affaire qui peu à peu se complexifie au fil des pages. Ces flics atypiques et cabossés sont complémentaires et ne s’en laissent pas compter. La minutie et le déroulé de l’enquête est intéressant à suivre.
Chaque chapitre donne la voix à un personnage, une véritable galerie entre flics, grands et petits délinquants. Passé et présent qui font de ce livre une fresque presque sociale et historique. La construction est maitrisée et le suspense s’intensifie au fur et à mesure. J’ai trouvé le début un peu lent dans sa mise en place, puis avec l’enquête et surtout les descriptions de la ville, des anciennes usines je me suis laissée embarquer. J'avais envie de découvrir les motivations des personnages.
Une réflexion est développée dans le roman sur la violence, le choc de la désindustrialisation et le chômage et sur une région sacrifiée au prix de la rentabilité économique. En filigrane, l’histoire de la région se dessine à travers les destins des personnages principaux et secondaires. Une virée saisissante et noire du Nord, dense et précise.
Les descriptions sont très cinématographiques et ultra réalistes, on a parfois l’impression d’être dans un documentaire ou en train de prendre des photos comme un des personnages secondaires. On se laisse mener par le bout du nez et la plume de l’auteur. Le côté social, cette plongée dans cet univers austère et froid m’a intéressé. Un auteur à suivre qui avec originalité déploie son savoir faire et nous fait enquêter avec ses personnages.
Un agréable moment de lecture qui au-delà de la résolution de l’enquête fait réfléchir sur notre société, ses préjugés, son héritage. Alors découvrez cette ville et ses secrets pour comprendre ce qui est arrivé à Pauline.
L'an dernier, lors du prix Polar Points pour lequel j'avais été sélectionnée en tant que membre du jury lecteurs, j'ai découvert Emmanuel Grand et son premier roman Terminus Belz. J'avais alors apprécié l'aspect social et politique des aventures du personnage principal ainsi que l'enquête menée au fil de ce qui pouvait apparaitre comme un road movie. Mais bien moins apprécié l'aspect fantastique que prenait la cache du héros dans cette ile bretonne où le quotidien de la vie des pêcheurs se mêlait allegrement aux légendes encore bien vivantes.C'est donc avec beaucoup de plaisir que j'ai lu le deuxieme roman de cet auteur qui me semble avoir un bel avenir littéraire.
Les salauds devront payer. Titre incitateur à la lecture? Pas forcement! Titre classique qui rappelle d'autres titres de polars des années 70. Titre efficace cependant qui donne des pistes de lecture intéressantes. Des salauds, il y en a depuis les premières pages - où le lecteur se retrouve successivement plongé dans la guerre d'Indochine, puis dans celle d'Algerie en proie à des questionnements variés sur la suite du recit, voire sur la justification de ces 30 pages- jusqu'au rebondissement final. La référence aux annees 70 est également présente et ce, tout au long de l'histoire par l'évocation de Wollaing, cité industrielle du nord de la France, autrefois prospère grâce au plein emploi assuré par la fonderie Berga et aujourd'hui dévastée par la désindustrialisation et son lot de malheurs sociaux ( chômage ou emploi précaire, alcool et drogue). Le reclassement des employés ne s'est pas fait ou alors dans la douleur: certains ont eu l'opportunité de racheter des bistrots, d'autres ont choisi d'ouvrir une salle de musculation ou de devenir ferrailleur, certains se sont exilés pour trouver du travail au port d'Anvers. Le contexte local devient page d'histoire économique comme beaucoup de villes le connaissent de nos jours. Roman social et politique avec l'évocation des luttes du passé qui ressurgissent dans un présent bien sombre qui m'a fait penser par certains aspects - la description de la friche industrielle entre autres- à Daewoo, roman publié en 2004 par François Bon.
L'intrigue qui parait simple au début ( le meurtre de Pauline Leroy, jeune toxico endettée auprès d'un organisme de prêts un peu particulier) se complexifie au fil des pages et des rencontres de personnages bien campés et jamais stéréotypés. Parmi eux on trouve le père de Pauline, Rémy Leroy, ex ouvrier de l'usine et ex syndicaliste aux heures les plus chaudes des revendications, son petit ami Serge Maes avec lequel elle rêvait de partir à l'étranger, le médecin de famille, le sympathique et compréhensif Antoine Vanderbeken, humaniste issu d'une vieille famille de la region dont le père ex militaire a été employé comme chef du personnel de l'usine....Il y a aussi les gros bras, ceux dont on préfère oublier les noms, qui cognent avant de réfléchir, qui se vengent sur les plus faibles de leurs propres faiblesses, bref des salauds ordinaires. Il y a surtout les vrais salauds, ceux qui sont capables de détruire des vies y compris celles de leurs proches, sans aucun état d'âme. Tout cela donne au lecteur une belle galerie de portraits violents. Et puis bien sûr, il y a les policiers, en l'occurence deux enquêteurs au profil bien différent. Attachants tous les deux. Un flic chevronné, le commandant Erik Buchmeyer, qui travaille à l'ancienne, à l'intuition alors que la jeune femme qui l'accompagne, le lieutenant Saliha Bouazem est beaucoup plus rationnelle. Aucune animosité entr ces deux là, même s'ils ne se comprennent pas toujours, même si chacun doute de l'efficacité des méhodes de l'autre. Car tous les deux oeuvrent à la recherche de la vérité et se mettent parfois l'un et l'autre en danger face à ces salauds que rien ni personne n'effraie.
Au final, un roman prenant, bien ficelé qui surpend le lecteur jusque dans les dernières pages. A lire absolument!
Quand l'usine de métallurgie de Denain à fermé dans les années 80,on pouvait lire sur le frontispice du batiment un S.O.S en lettres lumineuses et clignotantes.
C'est toute une région qui a fait naufrage à cette période là !
Quand j'ai commencé le roman de Emmanuel Grand je me suis retrouvée des années en arrière où ma mère ne savait pas répondre à notre question du pourquoi de ce S.O.S la gorge "ensérrée" par l'émotion trop forte ;
Ce polar n'est pas un simple polar ...c'est presque un "plaidoyer pour un naufrage économique " où le personnage de Pauline serait la proue du navire.....qui sombre .
L'enquête est menée de front par deux personnages incroyablement attachants Erik Buchmeyer et Saliha ,aux caractères opposés ..(allez comprendre pourquoi parfois 2 boiteux marchent bien ensemble..?! ) Et le déroulement se passe dans une atmosphère terriblement réaliste ..
Un récit poignant sur fond de vengeance innattendue ....
Un polar MAGISTRAL et BRILLANT (comme les lettres de ce S.O.S finalement...! )
Pour situer l'histoire, nous nous trouvons dans le Nord de la France, dans la ville de Wollaing où le chômage et les trafics de drogue sont omniprésents.
A l'époque la très grande usine Berga employait un millier d'ouvriers mais, fermée dans les années 80, le site est devenu par la suite un repère pour dealers.
Dans ce contexte, Pauline une jeune toxicomane et fille d'un ancien ouvrier de Berga va être retrouvée assassinée. C'est alors que le commandant Buchmeyer accompagné du lieutenant Bouazem vont mener l'enquête afin de découvrir la vérité sur cette affaire : qui a tué Pauline ? Et découvrir par la même occasion toutes les histoires liées au passé de Berga.
Ce polar nous plonge au cœur d'une ville sinistrée par le chômage, les règlements de compte et les trafics de drogue à répétition. On est totalement embarqués dans l'enquête aux côtés de Buchmeyer et Bouazem et on tente de comprendre pourquoi la passé de Berga peut être lié à ces histoires d'assassinat.
Une réelle intrigue est mise en place, et le tout forme un très bon schéma policier.
Les personnages sont remarquables par le caractère que leur a attribué l'auteur et l'on identifie bien leur place dans une société devenue dangereuse.
Le suspens est au rendez-vous, car parfois "les apparences sont trompeuses" et c'est ce que nous prouve ce roman.
Pour les points négatifs, je n'en retiendrai qu'un seul : il y a parfois certaines longueurs, ce qui pourrait amener le lecteur à se perdre facilement dans le passé de Berga. Toutefois l'auteur parvient à nous envoyer quelques ondes de choc pour retenir notre attention.
C'est le premier roman d'Emmanuel Grand que je lis et je dois dire avoir beaucoup aimé cette lecture. Il y a quelques clins d'oeil à la Moselle (département dans lequel je vis actuellement) et c'est assez original.
Si vous êtes à la recherche de frissons, d'intrigue complexe et de suspens, il n'y a aucune hésitation à avoir : ce livre est fait pour vous !
Après un incipit étrange où l'auteur nous emmène en Indochine puis en Algérie (on comprend l'intérêt un peu plus loin dans le roman) pour finir dans une ville industrielle du Nord de la France où chômage, temps pourri, misère et drogue rivalisent d'ingéniosité pour plomber le moral, ce polar brouille les pistes !
J'ai lu ici ou là que les personnages évitaient les écueils du genre, pas trop stéréotypés, je ne suis pas du même avis : le flic vieillissant (si on exclut son goût pour les putes belges et les pétards) très intuitif et la jeune fliquette beur un peu psychorigide dans la même enquête, ça s'est déjà vu (c'est presque un incontournable de la littérature de genre), mais ça fonctionne ! parce que l'auteur évite tous les autres poncifs, sait rendre ses personnages attachants...et sans doute aussi parce que les apparences sont trompeuses, y compris dans l'intrigue !
Un très bon polar, agréable à lire, quasi addictif !
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