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«Dans les mots que la vieille femme déposa au creux de son oreille, Encarnación perçut le murmure d'un oracle lointain:Éloigne de toi ceux que tu aimes, car la nuit les engloutira et tu porteras leur corps...»À l'âge de quinze ans, alors que la famine sévit dans son Andalousie natale, Juan Ortega quitte sa famille pour devenir le cuisinier d'Ignacio, un célèbre torero. Dans son sillage, à Madrid, New York et Paris, Juan se laisse happer par l'effervescence des années folles. Il croise la route du poète solaire Federico Garcia Lorca et se consume d'amour pour Encarnación, danseuse de flamenco, muse de toute une génération d'artistes et amante d'Ignacio. Mais déjà la guerre gronde et apporte son cortège de tragédies.Hommage passionné à une Espagne légendaire, Les Sacrifiés est un roman d'apprentissage chatoyant qui dépeint la fabrique d'un héros et le prix de la gloire.
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Cette lecture balaie une large partie de l'histoire espagnole et traite voire balaie plusieurs sujets.
Le personnage principal va être Juan Ortega qui en 1925 a 15 ans et vit à Seville dans le milieu de la tauromachie. Son père est un célèbre torero et lui, est plutôt doué en cuisine. Il va se retrouver au service d'un autre torero adulé, Ignacio Sanchez Mejias, qu'il va suivre à Madrid car Ignacio décide de quitter son foyer andalou. Il abandonne femme et enfants pour aller vivre avec sa maitresse Encarnacion à Madrid. C'est un choc dans ce milieu dans les années 1920 et notamment dans la communauté gitane auquel il appartient.
Juan va donc vivre ce premier déracinement pour aller à la capitale avec un homme qu'il ne connait pas et pour vivre une vie à laquelle il n'était pas destiné. A Madrid, il fait la rencontre de l'amie d'Ignacio et va vivre dans leur foyer avec la sœur de la concubine. Ce sera le début de grands changements pour Juan et surtout la découverte du milieu plutôt intellectuel et artistique de Madrid.
Surtout Juan va suivre le couple Ignacio / Encarnacion dans leurs tribulations de couple mais aussi au gré de leurs voyages dans le monde, que ce soit à New-York ou Paris. Mais surtout au fur et à mesure que les chapitres avancent, on a l'histoire espagnole qui se déroule sous nos yeux avec notamment la montée du franquisme et les conséquences que cela a pu avoir sur la population espagnole.
On a également des chapitres se déroulant en l'an 2000 avec un Juan âgé qui vit seul à Paris et dont on devine que son passé l'a profondément marqué. On sait donc qu'il a survécu à tout ça mais on apprend petit à petit l'état d'esprit qu'il a au moment de ces chapitres où il confie son histoire à une personne qu'il connait.
L'autrice réussit avec brio a nous entrainer dans ce roman qui est à la fois celle de destins croisés, une fresque historique et en même temps on nous décrit la brutalité et la perversité dont sont capables les êtres humains. Juan est un personnage touchant car il est né dans un milieu qui ne le destinait pas à la vie qu'il a vécue. Aussi son amour pour Encarnacion, une femme à la fois mystérieuse et en même temps très froide va le pousser à s'émanciper bien qu'il sache qu'elle lui est inaccessible tout en espérant un changement de situation.
Cette histoire est aussi celle de destins gâchés que l'on devine entre les lignes mais qui est encore plus palpable dans une scène à la fin du roman.
J’ai lu et adoré :
LES SACRIFIÉS .
de @sylvielebihan .
@editionsdenoel . 384 pages .
COUP de COEUR .
[ Pourquoi l’amour fait il si mal ?…]
C’est une folle histoire d’amour et d’amitié . On voyage, on vibre. C’est Une lecture Lumineuse et Rayonnante. On se frôle, on s’enlace, on se défit, on s’aime, on se jalouse, on s’affronte, on s’enflamme, on se blesse, on souffre . C’est une lecture Élégante, Chaleureuse, Passionnante, Douloureuse aussi . Vivante et Tragique, de traditions, de liberté, de solitude . Et c’est aussi Un beau portrait de l’Espagne, en Couleurs et en Émotions.
[ Aimer c’est peut être avant tout S’aimer soi même ]
[ Dans les mots que la vieille femme déposa au creux de son oreille, Encarnación perçut le murmure d’un oracle lointain : < éloigne de toi ceux que tu aimes, car la nuit les engloutira et tu porteras leurs corps.> ]
“Éloigne de toi ceux que tu aimes, car la nuit les engloutira et tu porteras leur corps...” » C'est un peu le résumé de la vie d'Encarnacion, figure emblématique de la belle andalouse qui attire dans son sillage tout un panel d'hommes célèbres ou inconnus. On suit à travers elle la vie de Juan de l'adolescence à la fin, avec une traversée historique dans l'Espagne exposée aux conflits nationaux et internationaux. Une page d'histoire intéressante mais la multitude de personnages fait parfois perdre le fil, en dépit de belles rencontres.
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2022/11/les-sacrifies-de-sylvie-le-bihan.html
COUP DE COEUR
A l’âge de quinze ans, alors que la famine sévit dans son Andalousie natale, Juan Ortega quitte sa famille pour devenir le cuisinier d’Ignacio, un célèbre torero. Dans son sillage, à Madrid, New York et Paris, Juan se laisse happer par l’effervescence des années folles. Il croise la route du poète solaire Federico Garcia Lorca et se consume d’amour pour Encarnacion, danseuse de flamenco, muse de toute une génération d’artistes et amante d’Ignacio. Mais déjà la guerre gronde et apporte son cortège de tragédies.
Ce roman est un vrai page turner sans aucune baisse de rythme, il m'a été impossible de le lâcher. Il est à la fois très documenté au niveau historique sans jamais être pesant et très romanesque avec des personnages magnifiquement bien incarnés.
Parmi de nombreux personnages réels Sylvie Le Bihan introduit Juan, seul personnage fictif du roman, que nous suivons à partir de l'âge de quinze ans. Ce jeune gitan andalou issu d'un peuple d'opprimés, d'une province de misère, veut fuir un destin tout tracé de torero en devenant cuisinier d'Ignacio Sánchez Mejías, un célèbre torero amoureux des arts et de la poésie. Au fil des années, dans le sillage du couple de légende formé par Ignacio et Incarnación, Juan côtoiera Fédérico Garcia Lorca, de célèbres artistes avant-gardistes et des figures de la résistance.
Fédérico Garcia Lorca, témoin de la violence, de l'intolérance et du fanatisme qu'il dénonce dans ses écrits, est un être insolent de liberté, doté d'une énergie et d'un pouvoir de séduction sans pareils. En lutte contre toutes les oppressions, Fédérico qui doit vivre son homosexualité dans l'ombre, s'engage pour toutes les minorités. Ce poète est devenu l'image même du martyr de la République espagnole.
Encarnación López Júlvez dite La Argentinata est flamboyante et inoubliable, c'est pour moi le personnage principal de ce roman foisonnant, c'est la femme qui nous fixe du regard sur ce magnifique bandeau, une des plus grandes artistes et muses de son époque, amante d'Ignacio. Femme libre, déterminée, fière et fougueuse, c'est une danseuse de flamenco à l'humeur changeante et au tempérament passionné.
Les milieux de la tauromachie avec des toréros poussés dans l'arène à cause de la famine et du désespoir, l'univers des gitans, des danseuses de flamenco évoluent sous nos yeux émerveillés dans cette histoire où les sentiments des différents personnages au destin souvent tragique sont analysés avec profondeur.
Une construction avec de petits changements de temporalités qui ne sont pas, comme dans certains romans, des effets de style. Une écriture travaillée mais sans fioritures. Une histoire d'amours et d'amitiés, une histoire de vie et de mort avec des personnages que je suis certaine de ne pas oublier de sitôt.
Bref une merveille !
Au crépuscule de sa vie Juan vit seul à Paris, au-dessus du restaurant où, jeune réfugié espagnol, il a commencé à travailler comme cuisinier en 1937. Quand son meilleur ami bouquiniste lui offre, ému, un livre ancien en espagnol, à la vision de l'auteur, il est assailli par les souvenirs, terrassé par le chagrin à l'évocation de personnes si chères. Lui reviennent en mémoire les visage d'Ignacio, son maestro, le torero féru de lettres, celui de Federico, le poète andalou au destin tragique, et celui d'Encarnacion, la Argentinita qui au premier regard embrasa son coeur. L'espace d'une nuit il racontera ses jeunes années où à peine âgé de 15 ans, lui le jeune gitan découvrira l'exaltation de ces années d'avant guerre en Espagne, leur foisonnement intellectuel et artistique. Lui, toujours dans l'ombre et toujours transi d'amour. Il connaîtra les premières heures de la République, l'espoir immense qu'elle fera naître avant de plonger dans les heures sombres de la Guerre Civile qui a jamais ravira son insouciance et le plongera dans la gravité et la douleur.
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Ce roman c'est une histoire d'amour superbe, une histoire triste et poignante, une histoire impossible et inaltérable. Mais c'est surtout le roman de l'Espagne des années 20, bouillonnante et exaltée, un pays avec des rêves de liberté trop grands, trop dérangeants dans une Europe où le fascisme gagne, des rêves fracassés par une Guerre Civile effroyable et sanglante, sinistre répétition du conflit mondial à venir.
On y croise Garcia Lorca, Dali ou Picasso, on y croise Jean Moulin et les soldats de la « Nueve » qui libéra Paris, mais bien que très documenté et foisonnant de détails historiques, il est d'une fluidité remarquable et jamais on ne perd souffle romanesque.
C'est vibrant, c'est puissant et c'est passionnant!
Il a vibré d'une façon particulière pour moi car il a touché en plein coeur mes origines hispaniques. J'ai appris mille choses, j'y ai retrouvé avec délice cette culture qui m'est si chère et il m'a donné l'envie de me replonger dans le « romancero gitano » et « la casa de Bernarda Alba », d'écouter les chants profonds du flamenco et de m'envoler vers l'Andalousie. Mais il m'a surtout fait penser très fort à mes grands parents, ces sacrifiés eux aussi.
Merci @sylvielebihan.
Coup de coeur pour ce long roman de Sylvie le Bihan qui nous embarque dans la saga sans trêve de Juan un gitan andalou de Séville à Paris entre 1925 et l'an 2000.C'est un roman d'apprentissage.Les péripéties nombreuses sur fond d'Histoire de l'Espagne déroulent les vies de personnages extraordinaires que Juan croise: Ignacio ,maestro de la tauromachie sera le premier mentor de Juan.Personnage haut en couleurs,coureur de jupons il s'éprend de la belle danseuse de flamenco,Encarnacion et se met à écrire.Juan est profondément amoureux d'Encarnacion dite l'Argentinita une jeune femme solaire qui attire les artistes d'avant- garde,Federico Garcia Lorca est un proche J'idéalisme de ce poète engagé du côté des Républicains fascine Juan.Il y a Carmen la soeur d'Encarnacion,amoureuse éconduite de Juan , elle attend son heure.C'est un roman qui fait une grande place à la cruauté,celle de la guerre civile en Espagne bien sûr, celle des hommes aussi.Ce qui est intéressant c'est le contraste entre la grandeur des idées , le romantisme des personnages et la bassesse des sentiments.Il s'agit bien d'un roman sur la vengeance , d'une classe contre une autre, des conservateurs contre les démocrates mais aussi d'une femme aigrie , humiliée contre une femme aimée fût -elle sa soeur et contre Juan.
L'auteure est parvenue à bâtir un récit compréhensible même s'il ne respecte pas une linéarité chronologique.Elle a mis l'Histoire de l'Espagne au service d'une fiction sans être dans un copié collé de type Wikipédia,ses personnages sont flamboyants, chacun à sa manière et cela fait du bien.Ils ont une noblesse qui suscite notre empathie et agissent avec des valeurs que le récit porte haut comme la fidélité ou la rupture avec ses racines.C'est aussi un roman sur la passion et ses déclinaisons.
Et le début de l'histoire ?
Nous sommes en 1925 ,Juan Ortega a 15 ans quand son père le conduit dans la Hacienda d'Ignatio, un célèbre torero.Juan sera le cuisinier de la maison....
A tout juste quinze ans, Juan Ortega quitte sa famille andalouse pour devenir le cuisinier d'Ignacio, un célèbre torero. Il le suit partout, de Madrid, à Paris ou New York.. Dans les années 1925, les années folles, Juan concocte les plats préférés d'Ignacio mais surtout les plats de sa maitresse Encarnacion, une chanteuse et danseuse de flamenco, qu'on appelle l'Argentinita.
Mais, ce que tout le monde ignore, c'est que Juan est amoureux fou d'Encarnacion. Jusqu'à ne pas observer que la soeur d'Encarnacion en pince plus que tout pour lui. C'est dans l'appartement du couple que Juan va côtoyer artistes célèbres, poètes, peintres. Et en particulier, le poète Federico Garcia Lorca. Cependant, la guerre gronde en Espagne, l'instabilité politique est plus qu'oppressante, les drames et les tragédies vont en faire partie.
Quel roman mais quel roman ! Enorme coup de coeur pour ce grand roman d'amour, de passion, de cruauté. Impossible de résumer cette histoire intense, fait de rebondissements et d'émotions. D'une écriture limpide, imagée, baroque, débordants de détails extraordinaires. Un roman complètement cinématographique et qu'on lit lentement tellement on n'a pas envie de quitter les personnages, tous haut en couleur sur fond de la grande Histoire de l'Espagne.
C'est vivant, c'est vibrant, c'est brillant, Sylvie le Bihan nous livre un kaléidoscope de couleurs, de sensations et d'émotions pures. Une grande histoire d'amour, d'amitié, de solitude, de trahison, d'apprentissage..
Tout aimé des sacrifiés de Sylvie, mais alors tout ! La découverte d'une auteure incroyable, d'un roman, d'une histoire, où la lumière est mise sur la difficulté à faire des choix de vie et où l'on apprend énormément sur l'Histoire de l'Espagne. C'est puissant, fort et poétique ! Embarquez dans une Espagne en pleine mutation, et découvrez qui sont les sacrifiés !
Madrid 1928, Juan jeune commis de cuisine, quitte sa famille pour entrer au service d'Ignacio Ortega, le maestro un toréro atypique, féru de poésie et de flamenco. Juan a vécu son enfance au sein d'une communauté de gitans à la mine triste, au coeur de la rouille du sang et des larmes, sa vie est désormais ici loin de la crasse et de la misère. Mais Juan va tomber amoureux d'une femme qui est la maitresse de son mentor. Alors que la République espagnole se divise et que l'Europe sombre dans les extrêmes.
Sylvie le Bihan nous entraîne dans une épopée de 1925 à 1945, de Séville à Paris en passant par Madrid, New York, Grenade, Barcelone. Une histoire familiale sous fonds de Guerre civile espagnole et de montée du fascisme. La quête douloureuse d'un amour impossible. Un Roman d'apprentissage et de passions autour des quatre portraits magnifiques de Juan, Ignacio, Federico et Encarnacion. J'ai vraiment été passionné par ce récit tant l'écriture de Sylvie le Bihan nous transporte dans le milieu de la tauromachie, de la danse, les soirées où l'on côtoie des intellectuels et des artistes dont Federico Garcia Lorca qui deviendra le martyr de tout un peuple, mais aussi sur les routes dans la Retirada où plus d'un demi-million de femmes, d'hommes et d'enfants vont passer de l'autre côté des Pyrénées. Une fresque historique faite de drames, d'amours, de trahisons, une lecture passionnante.
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