Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
« Ici repose pour l'éternité Joseph Bernstein, le rabbin des produits vintage. Si vous allez au Paradis, faites appel à lui pour une paire d'ailes bonnes et pas chères, story included. Si vous vous retrouvez en Enfer, des cornes et des sabots comme chez lui, vous n'en trouverez nulle part. ».
Voici une famille de Juifs américains, les Bernstein, qui a réussi à Washington DC dans les années 1990 grâce au commerce en gros de vêtements vintage. Persuadés que tout, désormais, des habits aux idées en passant par les sentiments, est plus ou moins de « seconde main », ils s'efforcent de ne voir dans le passé qu'une valeur ajoutée.
Soixante ans plus tôt, de l'autre côté de l'Atlantique, les Oxenberg achèvent de se hisser parmi la bonne société de la ville de Ia?i, dans l'étrange royaume de Roumanie. Jacques Oxenberg, dont on vante « les doigts beethovéniens », est le meilleur obstétricien de la région. Il vient d'offrir une auto à son épouse, laquelle lui a donné deux beaux enfants. Un gramophone égaye les soirées de leur jolie maison, mais dehors... les voix rauques de la haine commencent à gronder.
Lorsque la riche Dora Bernstein et son fils Ben se rendront à Ia?i, durant l'été de 2001, les deux histoires se rejoindront, entre secrets de famille et zones d'ombre de la mémoire collective.
Les Bernstein vivent aux Etats-Unis et ont fait fortune en revendant des vêtements vintage. La famille se compose, entre autre, des parents, Joe et Dora et de leur fils Ben. En 2001, Dora et Ben se rendent en Roumanie, à Iaşi, et y rencontrent Suzy qui deviendra l’épouse de Ben.
Soixante ans auparavant, en 1941, les Oxenberg vivent en Roumanie, dans cette même ville de Iaşi. La famille Oxenberg ce sont Jacques, gynécologue-obstétricien reconnu, Roza, son épouse et leurs deux jeunes enfants, Lev et Golda. Racontées en parallèle, les histoires de ces deux familles vont se croiser et les interactions entre les personnages se dévoiler petit à petit au lecteur.
Cătălin Mihuleac prend pour toile de fond le pogrom de Iaşi qui eut lieu en juin 1941 et qui est un épisode mal connu de l’histoire de la Roumanie durant la seconde guerre mondiale.
Comment rendre justice à un livre d’une puissance telle qu’il prend le lecteur littéralement aux tripes et ne le lâche plus jusqu’au dernier mot ?
Le style de Cătălin Mihuleac est très particulier. C’est un mélange d’humour caustique et de réalisme cru. Il n’épargne rien à son lecteur de la barbarie de ce qui s’est passé en 1941 en Roumanie et conte avec brio et de manière très satirique la vie de la riche famille Bernstein en Amérique. Pour cela, il laisse la parole à Suzy qui raconte son arrivée dans cette famille, le rôle qu’on attend d’elle et ses rapports avec chacun des membres de la famille : pleins de tendresse et de respect pour son beau-père Joe, d’affrontements avec sa belle-mère Dora, oscillants entre amour, confraternité et détestation avec son mari, Ben.
Les chapitres alternent ainsi entre 2001 et 1941, faisant vivre au lecteur des moments tout en contraste entre la vie insouciante des Bernstein et les horreurs auxquelles seront confrontés les Oxenberg.
Cătălin Mihuleac installe ainsi un jeu de miroir entre les deux époques liées entre elle par un fil qui ne sera totalement dévoilé qu’à la fin du livre mais pour lesquelles Suzy joue un rôle de passerelle.
Ce livre m’a fait ressentir un panel d’émotions incroyables allant de l’amusement à l’horreur et au rejet le plus absolu. C’est fort, intense, un exercice d’équilibriste virtuose entre un humour grinçant et une profonde gravité.
Un livre à lire, absolument, ne serait-ce que pour la mise en lumière de cet épisode longtemps caché et toujours douloureux du pogrom de Iaşi et pour rendre hommage à la mémoire de ceux qui ont eu a le vivre.
Il y a des romans dont la lecture est particulièrement éprouvante, de par leur contenu, de par les secousses que vous imposent les changements de ton de l'auteur. Pour ce qu'ils mettent en évidence de la noirceur de la nature humaine, de la violence qui peut conduire des individus aux pires extrémités. Mais ces romans sont aussi nécessaires que salutaires. Par la connaissance qu'ils apportent. Par la matière qu'ils exploitent, analysent, remettent en forme. Par ce qu'ils montrent de la capacité de l'homme à dépasser l'horreur, par son intelligence, par son attachement à la vie, par son ingéniosité, par sa confiance en l'autre.
La première fois que j'ai entendu parler du pogrom de Iasi (Roumanie - 29 juin 1941), c'était dans le formidable roman de Lionel Duroy, Eugenia. Si cet événement est très peu connu, c'est aussi parce que les autorités roumaines l'ont très bien et très longtemps caché, tout simplement rayé des livres d'histoire. La ville et l'événement sont au centre de ce roman qui multiplie les allers-retours entre la Roumanie des années 1940 et les Etats-Unis des années 2000 à travers les destins de deux familles. Les Bernstein ont bâti un petit empire autour du commerce des vêtements de seconde main dont ils arrosent le monde entier à partir de leur siège à Washington DC ; Suzy Bernstein, la narratrice a épousé Ben, le fils aîné de Dora et Joe, les créateurs de l'entreprise. Suzy est originaire de Roumanie, de Iasi plus précisément. C'est là quelle a rencontré Dora et Ben, venus prospecter et chercher de nouveaux intermédiaires. Reine de la débrouille - la seconde main, la récup' en Roumanie, on connaît bien - Suzy devient bientôt une pièce maîtresse de l'entreprise et de la famille, se convertissant même au judaïsme et développant au fil du temps un très fort intérêt pour l'Histoire récente, la culture juive et le destin de ses compatriotes juifs roumains. Iasi est la ville où réside la famille Oxenberg en 1940. Jacques Oxenberg est un gynécologue obstétricien réputé et recherché pour sa méthode qui préserve l'intimité des femmes, son épouse Roza travaille à une anthologie de la nouvelle roumaine traduite en allemand et leurs deux enfants, Lev et Golda grandissent tranquillement au sein de ce foyer aisé et aimant. Pourtant, autour d'eux, le climat se fait de plus en plus pesant, l'antisémitisme ne se cache plus, encouragé par la présence des troupes allemandes, alimenté par des décennies de jalousies et d'envie.
"Les événements tragiques ont leurs signes avant-coureurs, venus de l'ordre dérangé du système planétaire. L'Histoire nous apprend qu'en décembre 1664 et en avril 1665, deux sinistres comètes survolèrent Londres, annonçant la peste qui allait signer cent mille actes de décès. En novembre 1940, un tremblement de terre agite les esprits de Iasi, déjà agités sans cela. Le médecin sourit tristement : ce sont certainement encore les "youpins" qui se sont rendus coupables de ce tremblement de terre. Qui d'autre pourrait graisser la patte à la Terre pour la faire trembler ?"
Le 29 juin 1941, la vie de la famille Oxenberg va voler en éclats, tout comme celles de milliers de juifs massacrés non par des armées étrangères mais bien par la population roumaine. L'auteur ne nous épargne rien des horreurs, nous obligeant à les regarder bien en face. Mais le ton qu'il trouve, ce mélange d'absurde et de cynisme, entrecoupé d'images plus douces, presque poétiques rend sa prose fascinante. Et terrible. Comme l'est la mise à distance, le parallèle entre les époques qui regarde l'évolution de la Roumanie au 21ème siècle tellement inspirée par les Etats-Unis, comme nombre de régions du monde. L'auteur triture la complexité, sonde les tréfonds d'une nation, interroge la façon dont se racontent les histoires (se transmet l'Histoire ?), s'autorise toutes les libertés de ton et de verbe. Et laisse son lecteur K.O. mais debout et ébloui.
(chronique publiée sur mon blog : motspourmots.fr)
« 29 juin 1941. Une journée sans la moindre excuse. Si au moins elle n’avait pas été chaude et ensoleillée. Si au moins ça n’avait pas été la fête chrétienne des saints Pierre et Paul. Si au moins. »
Un livre étonnant, puissant et très bien écrit. Un style vif, ironique, grinçant et plein de trouvailles qui doivent beaucoup à cet humour juif correspondant si bien à l’expression bien connue « L’humour, c’est la politesse du désespoir ».
A soixante ans de distance, les destins de deux familles juives vont se croiser. Les Bernstein sont des américains de l’an 2000 dont la grande prospérité doit tout au commerce des vêtements et objets d’occasion tandis que les Oxenberg sont roumains, éduqués et appréciés à la fin des années trente. Tandis que les premiers surfent sur la société de consommation, les seconds ont à connaître des horreurs de la seconde guerre mondiale. Qu’ont-ils en commun ? Presque rien. Pour les Bernstein, le passé ne sert qu’à mieux vendre les objets de seconde main. L’histoire, ce sont des histoires (et donc des mensonges) destinés à faciliter le business. Ce « story telling » qui sévit aujourd’hui dans tous les domaines n’a rien de commun avec l’Histoire, surtout celle qui concerne des événements aussi tragiques que celui décrit ici. Si le mot pogrom n’évoquait pour vous que quelques vitres brisées, quelques coups de poing ou de pied ou quelques meurtres plus ou moins survenus « dans le feu de l’action », vous allez vite changer d’avis.
L’auteur « charge la barque » en dotant ses personnages de tous les tristes stéréotypes dont les Juifs ont, au fil des siècles, été affublés par ceux qui voulaient leur perte. Ainsi le chef de la famille Oxenberg est un médecin obstétricien qui, parce qu’il est brillant et efficace, pratique des césariennes aux femmes de la bonne société chrétienne qui les lui demandent. Les maris sont contents du résultat mais ne peuvent s’empêcher de tordre le nez. Son fils Lev est un commerçant avisé qui, bien qu’âgé d’à peine neuf ans, devient le banquier de sa cour d’école. La parabole devient complète et limpide lorsqu’à la fin du roman, le lecteur découvre pourquoi la famille Bernstein a choisi de se livrer au commerce des vêtements d’occasion.
Voilà un livre puissant qu’on ne peut que recommander autant pour son style que sa substance sans oublier les interpellations qu’il adresse à tous ses lecteurs comme celle que la narratrice jette à la figure de son mari : « Tu n’as pas la moindre idée d’où tu viens, tu ne sais rien des tiens, d’où ils viennent, ce qu’ils ont enduré pour que toi, tu puisses conduire une Jaguar et décharger dans la bouche de n’importe quelle greluche de ton choix »
Une lecture en demi teinte pour ce roman dont j’ai apprécié plusieurs choses mais dont la sauce n’a pas prise.
Pourtant c’est le suivi de deux histoires de familles. D’un côté en Amérique, dans les années 1990, les Bernstein ont bâti une grande affaire fondée sur le vintage, les vêtements de seconde main. En Roumanie, ils ont repéré Suzy qu’ils installent aux Etats Unis pour qu’elle développe leurs affaires en Roumanie.
La deuxième famille suivie, ce sont les Oxenberg et plus particulièrement Jacques le talentueux obstétricien en Roumanie dans les années 1930/1940.
J’ai adoré le personnage de Suzy la femme d'affaire déterminée, qui ne perd pas ses racines roumaines de vue mais qui a su donner du souffle à l’affaire familiale. Ses répliques fusent. C’est un personnage intriguant et entraînant. Tout comme le rythme effréné du livre. Ce qui fait qu’on ne s’ennuie pas du tout.
Tout fuse, on passe rapidement d’une époque à une autre, les situations très intéressantes se succèdent et même bouleversantes. Mais tout allait trop vite, les enchaînement de scènes, d'époque.
Cela n’a pas pris avec moi malgré le style très beau dynamique et fluide. Je n’ai pas été touchée par cette histoire qui aurait du, pu me toucher.
Et voilà comment un livre plein de qualités m'a filé entre les doigts.
Les Bernstein ont fui l’Europe dans les années trente : oublieux du passé, ils vivent aujourd’hui en Amérique, où ils ont fait fortune dans le commerce international de la fripe. Malgré la montée des persécutions antisémites pendant l’Entre-deux-guerres, les Oxenberg ont eux toujours préféré croire en leur avenir en Roumanie : ils se sont retrouvés en plein coeur de l’effroyable pogrom de Iasi, en Juin 1941. Lorsque, de nos jours, leurs affaires conduisent Dora Bernstein et son fils Ben dans cette ville, le passé finit par refaire surface, tandis que le récit nous révèle peu à peu les liens secrets entre les Oxenberg et les Bernstein.
Ce roman soigneusement fidèle à l’Histoire met d’abord en lumière un pan méconnu du génocide des Juifs en Europe pendant la seconde guerre mondiale, avec le pogrom de Iasi orchestré par le régime fasciste roumain. Sa remarquable construction, par l’alternance entre deux époques et le rapprochement progressif de deux récits, fait aussi ressortir les incommensurables difficultés des rescapés à continuer à vivre, ainsi que leurs stratégies de résilience au travers d’un mélange chaque fois très personnel de mémoire et d’occultation plus ou moins volontaire.
Avec des passages insoutenables et terribles, le texte ne se contente pas d’évoquer les évènements : il les fait ressentir au plus près en soulignant les détails les plus intimes et les plus avilissants, ceux qui vous plongent sans pudeur dans la réalité brute et vécue. En même temps, le ton est imprégné d’un humour noir et grinçant, d’une ironie mordante et d’une dérision très particulière, qui facilitent la lecture tout en achevant de déconcerter, tant ce style persifleur n’épargne ni les Juifs, ni les autres.
Au final, ni le réalisme cru, ni la lucidité amère, ne parviennent à masquer la délicatesse et la sensibilité de ce roman, à la très belle écriture et aux personnages attachants et émouvants. Dans cet océan de noirceur, Catalin Mihuleac réussit à ménager des instants de pure humanité et de poésie, comme la lettre du touchant Rabbi ou le fil rouge des petits canards en caoutchouc, jaunes avec un bec orange… Coup de coeur.
Le roman débute en Roumanie, le 29 juin 2001, à Iași, avec un coup de fil que reçoit Sânziana Stipiuc, 33 ans. Son patron lui demande d'aller accueillir une mère et son fils, Dora et Ben Bernstein, deux Juifs américains, à leur hôtel, pour les conduire au musée, puis au restaurant. Elle devra s'en occuper pendant deux jours, car " Ils ont l'intention de démarrer une affaire chez nous." Après discussion, Ben fait à Suzy, diminutif donné à Sânziana par Dora, une proposition de travail à Washington DC, dans l'entreprise Bernstein Vintage Ltd. dont Dora et Joe son mari sont les patrons. C'est Suzy elle-même, la narratrice.
Quelques 60 ans plus tôt, toujours à Iași, la famille Oxenberg, malgré un antisémitisme de plus en plus présent, est en train de faire sa place dans la bonne société de la ville. Jacques, le père, est devenu le meilleur obstétricien de la région et sa femme Roza veille à élever et éduquer leurs deux enfants Lev et Golda, la littérature restant pour elle un hobby. Il vient d'offrir une voiture à son épouse et ils mènent une vie très agréable et confortable dans leur jolie maison.
L'écrivain Cătălin Mihuleac, né lui-même à Iași, fait alterner la vie de ces deux familles. Si les Bernstein ont fait venir Suzy en Amérique, c'est pour exporter des fringues Vintage en Roumanie. Sa mission consiste à choisir les vêtements qui sont susceptibles de plaire aux Roumains. Bientôt, Ben demande la main de Suzy et celle-ci apprend peu après que la famille Bernstein a des racines roumaines.
Ce n'est qu'à la fin du roman que les deux histoires se rejoindront.
L'auteur a su magnifiquement mener cette œuvre de fiction basée sur un fait historique plus qu'horrible. Il s'agit du pogrom de Iași en Roumanie qui a eu lieu en 27 juin 1941. Ce grand tabou de l’histoire roumaine contemporaine est un crime perpétré pendant la Seconde Guerre mondiale par le régime fasciste roumain dans la ville de Iași contre sa population juive. Cela s'est soldé, selon les autorités roumaines, par la mort d'un dixième de la population totale de la ville à l'époque, soit au moins 13 226 victimes sur les 34 662 Juifs iassiotes recensés.
Cătălin Mihuleac raconte avec un humour très caustique, très particulier, fait d'autodérision, les années 1930 qui ont précédé le pogrom, avec la montée du nazisme et de l'antisémistisme. Le contraste est d'autant plus saisissant avec cette famille Oxenberg qui aime la vie et fait tout pour s'intégrer dans la vie de la bonne société. Ses membres ne croient pas en la méchanceté de leurs concitoyens. Ils sont suffisamment naïfs pour ne pas voir les signes frappants de cette peste brune qui va les broyer.
L’auteur raconte également magnifiquement, de façon tellement satirique mais tellement vraie, la manière dont ces Juifs américains, les Oxenberg ont su profiter de la société américaine qui, en ces années 1990, donne sans compter aux œuvres caritatives qui ont besoin d'argent pour leurs programmes sociaux, pour les alcooliques, les homeless, les anciens détenus, les victimes de guerre... et ces organisations, depuis 2000, collaborent avec la société Bernstein Vintage Ltd qui elle, fait de fructueux bénéfices en exploitant le goût immodéré de gens friands de vêtements Vintage ou Second hand. Leurs clients sont en Amérique centrale, en Afrique, en Asie, en Europe de l'Ouest, de l'Est...
En lisant ce livre de Cătălin Mihuleac, je n'ai pu m'empêcher de penser aux écrits de Egar Hilsenrath qui, d'une manière un peu semblable, par la satire, parfois le grotesque a tenté d'écrire contre l'oubli.
Les Oxenberg & les Bernstein est une fiction d'un réalisme cruel qui m'a fait découvrir un épisode de la Shoah en Roumanie que, à ma grande honte, je ne connaissais pas. Je me demande encore comment des humains ont pu participer à de telles exactions et continuer à vivre.
Dans le roman, l'auteur raconte avec une certaine jouissance comment Suzy vend ces vêtements, ces objets Vintage et d'occasion aux habitants qui ont souvent été acteurs ou spectateurs de cette tuerie et avaient pillé les maisons, récupérant les vêtements directement sur les victimes.
Fabuleux bouquin d'une sensibilité extrême où l'ironie et l'humour permettent de décrire l'indicible. La poésie est aussi présente, il suffit de revoir cette gamine Golda, "la princesse des petits canards en caoutchouc", sans oublier ce coup de théâtre final qui apporte une lueur d'espoir.
Un grand merci à Masse critique de Babelio et aux éditions Noir sur blanc pour la découverte de ce roman inoubliable qui me hantera longtemps !
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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