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La Frontera, une zone de non-droit séparant le Mexique des États-Unis. C'est là que sévit le Coyote. Personne ne connaît son nom, mais à quoi bon ? Il est le Coyote, tout simplement. Celui dont la mission divine est de sauver des enfants mexicains en leur faisant passer clandestinement la frontière vers la terre promise. La Virgencita veille sur eux - et sur lui, son guerrier sacré, son exécuteur des basses oeuvres. Autour de lui, d'autres habitants de la zone, confrontés eux aussi à la violence, au deuil, au désespoir. Tous résolus à se soulever contre un monde qui fait d'eux des indésirables. Cavales, fusillades, cartels, sacrifices sanglants, fantômes et divinités vengeresses... L'heure de la revanche latina a sonné.
Après Santa Muerte, on retrouve avec bonheur l'écriture viscérale, puissante et singulière de Gabino Iglesias, qui confirme son statut de grand maître du barrio noir. Roman choral de la communauté latino, Les Lamentations du coyote est un conte horrifique parfaitement maîtrisé, un coup de pied indispensable à la société américaine, qui envoie tout valser.
Les lamentations du Coyote est un roman choral, dans lequel parlent tout à tour Le Coyote, mais aussi Pedrito qui voit son père mourir sous ses yeux, la Mère qui ne sait plus si elle enfante diable ou démon, Jaime qui sort de prison pour découvrir son délateur chez sa mère, Alma qui rêve d’offrir le spectacle qui deviendra viral et la rendra mondialement célèbre, la Bruja ce spectre revenu d’entre les morts pour protéger son mari et son fils. Et avec chacun d’eux, le lecteur s’enfonce dans des territoire où le chaos, la violence, les fantômes et le diable occupent toute la place, où l’enfer n’est jamais loin.
Parce que de leur côté de la frontière il n’y a que chagrins, misère, douleurs, désespoir, et crimes, alors chacun d’eux emprunte à sa façon le difficile chemin des migrants pour fuir le cycle de la violence et de la pauvreté pour enfin atteindre le mythe américain. Mais ceux qui tentent de traverser sont le plus souvent victimes des passeurs, de la fatalité, de la Santa Muerte ou des trafiquant qui vendent les enfants au plus offrant. Le texte est totalement onirique, mystique même parfois, à la frontière entre réalité et spiritualité, noirceur et violence surgissant à chaque page pour dire la difficulté d’être, de vivre, de traverser cette Frontera pour fuir ce Barrio Noir dans lequel la vie a perdu toute valeur.
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En bref, un livre qui va vous remuer, vous couper le souffle et dont vous ne sortirez pas indemne.
Ma chronique complète est en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/03/27/les-lamentations-du-coyote-gabino-iglesias/
"A la Otredad. A las fronteras. A los exiliados"
Gabino Iglesias c’est l’hyper réalisme qui rencontre la magie. C’est l’ultra violence de la société américaine qui se teinte du syncrétisme religieux mexicain.
Moins tarantinesque que « Santa Muerte » mais selon moi plus profond, « Les lamentations du coyote » nous amènent dans la zone de la frontera, entre Mexique et USA, une zone de non droit.
Un roman mosaïque qui à travers divers personnages va aborder la politique migratoire Trumpiste, les gangs, la misère, le trafic d’enfants, le regard des hommes blancs sur le corps des femmes noires...
On retrouve le style à la fois simple, visuel et viscéral de l’auteur et ce rythme qui lui est propre, capable de vous emporter en quelques pages. C’est direct, rageux, brutal, sans filtre, très noir, très bon.
Traduit par Pierre Szczeciner
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