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Une photo trouvée par hasard : cinq enfants juifs réfugiés à La Bachellerie pendant la guerre, arrêtés par les Allemands puis déportés avec leur mère après l'exécution de leur père. Ce beau village en Dordogne, l'auteur le connaît bien pour y avoir passé de longues vacances chez ses grands-parents, des années plus tard. Des jours de joie cernés d'un silence : on ne lui avait rien raconté de cette rafle de mars 1944, de ces hommes fusillés au village, de ce château incendié cachant des toiles de maîtres, mystérieusement disparues. Jean-Marc Parisis revient alors sur les lieux, enquête et retrouve Benjamin Schupack. À quatorze ans, Benjamin a pu échapper à la tragédie qui emporta sa mère, son frère cadet et une grande partie de sa famille. De cette rencontre essentielle naît un récit croisant l'Histoire et l'introspection, doublé d'une réflexion sur ce qui lie les êtres et les lieux dans le temps.
Une photo de cinq enfants juifs réfugiés à La Bachellerie en Dordogne pendant la deuxième guerre mondiale permet à l’auteur, connaissant bien ce village, de commencer cette enquête le menant vers d’autres personnes ayant eux aussi connu la tragédie, la déportation ou la mort.
Un récit très bien documenté qui m’a permis de découvrir l’histoire de cette région, la Dordogne, qui au début de cette guerre a recueilli des réfugiés juifs et non juifs venant de l’Alsace. Malgré un intérêt pour cette histoire, je trouve que le récit est un peu confus avec des aller/retours vers le passé de ses réfugiés, vers son passé à lui, jeune vacancier en Dordogne et également à cause d’un nombre important de noms où je m’y suis un peu perdue.
C'est un livre conçu à partir d'un silence. Pour remplir ce silence, Jean-Marc Parisis aurait pu choisir l'option du roman ; il a préféré la réalité de faits établis, notifiés noir sur blanc dans des dossiers épais, bien rangés sur les rayonnages des Archives. Une façon de rendre justice à ceux dont on ne parle plus et avec lesquels il partage une même unité de lieu : le village de La Bachellerie, niché au fin fond de la Dordogne, que l'on aurait pu croire, à tort, à l'abri des tourmentes de l'histoire.
Lorsqu'il était enfant, dans les années 60-70, qu'il passait tous ses étés dans la maison de ses grands-parents dans ce petit coin de paradis, il n'a jamais entendu parler de la façon dont La Bachellerie avait traversé les années de guerre. Un silence plutôt répandu dans les familles à cette époque. C'est par hasard, en faisant des recherches sur un autre événement que Jean-Marc Parisis tombe sur la photo qui orne à présent la couverture de son livre : cinq enfants d'une même famille juive, victimes de la rafle du 30 mars 1944 à La Bachellerie. Il prend alors conscience de tout ce qu'il a partagé avec ces enfants, lui dont la propre enfance s'est déroulée au contact des mêmes pierres, des mêmes champs baignés de soleil, des mêmes chemins où cueillir des mûres. Il part à leur recherche à travers les nombreux écrits et témoignages disponibles, rencontre l'un des rares survivants ayant échappé à la rafle, Benjamin, âgé de 14 ans à l'époque des faits.
Sous sa plume, surgit alors la réalité d'une époque. Celle d'un village qui, jusqu'en 1940 ignorait ce qu'était un juif. Une région qui voit soudain affluer les populations de l'Est de la France, contraintes à l'exil au moment de l'armistice. Parmi elles, de nombreuses familles juives qui vont trouver asile et travail dans la campagne, auprès d'une population accueillante et solidaire où le bon sens paysan semble prévaloir. On s'entraide, chacun à son niveau, les fermiers en offrant du travail, les gendarmes en trafiquant des rapports, aidés en cela par la bienveillance du préfet. La vie s'organise, certes précaire. Mais la gangrène gagne, sous la forme de la milice qui s'infiltre jusqu'aux endroits les plus reculés. Et les habitants qui pensaient qu'un coin aussi perdu passerait peut-être entre les mailles du filet vont être vite détrompés lorsque la division Brehmer qui remonte vers Paris avec pour mission de nettoyer les maquis sur son chemin fait étape à La Bachellerie.
C'est un véritable objet littéraire que nous offre Jean-Marc Parisis, bien au-delà du simple récit. A travers le parallèle entre les enfances vécues à différentes époques, il met à jour des correspondances entre des individus qui ne se sont jamais connus et qui pourtant sont liés pour toujours. Et l'on se dit que les murs ne devraient pas être les seuls à se souvenir.
Très émouvant le moment où il s'aperçoit face aux quelques survivants des camps que sa quête ne peut aller au-delà des faits vécus au village car ensuite, cela dépasse son propre entendement et cela n'est plus son propos : "Si les mots ont manqué à ceux qui ont vécu l'enfer, il n'y a rien à ajouter".
Tout simplement magnifique. Belle ambition, belle réalisation. Indispensable.
Ils sont cinq. Cinq enfants, quatre garçons et une fille qui fixent l'objectif et tout observateur de la photo. Cinq enfants figés dans l'innocence de leur enfance, des enfants souriants, qui avaient sans aucun doute des rêves pour plus tard. Mais il n'y aura pas de plus tard… D'autres gens en décident autrement.
Ces cinq enfants juifs ont été raflés par les Allemands à la Bachellerie, petit village à l'est de la Dordogne, déportés par le convoi 71 et assassinés à Auschwitz. Ce petit village, l'auteur de ce récit le connaît bien pour y avoir passé des étés entiers dans la maison de ses grands-parents maternels.
Tombé par hasard sur le cliché de cette fratrie martyre alors qu'il cherchait des photos du rafle du Vél' d'Hiv', Jean-Marc Parisis est parti à la rencontre des destins brisés de Isaac, Cécile, Jacques, Maurice et Alfred. Happé par le drame, il s'est lancé dans une enquête minutieuse, précise, intime. Il a interrogé les lieux – des lieux qui lui sont familiers –, les liens et les hommes, les archives et même un survivant, Benjamin Schupack, qui, adolescent, a échappé aux rafles. Sans pathos ni emphase, Parisis parvient à faire un vrai travail non pas d'historien mais de témoin, grâce à une subtile alliance entre documentation et incarnation. La fratrie est décrite avec beaucoup de simplicité, de poésie et en même temps de rigueur. On suit leur exil de Strasbourg en Dordogne, là où la famille espérait pouvoir échapper au pire…
On lit dans ces pages que l'auteur éprouve une réelle tendresse pour ces frères et sœur, ces petits qui "viennent de l'enfance, ce vieux pays dont on ne peut dessiner les frontières qu'après l'avoir quitté". Un pays qu'ils n'auront pas eu la chance ni le temps de pouvoir quitter…
Parisis mêle parfaitement présent et passé, période actuelle et années noires, se fait discret et sobre, pleinement conscient que ni l'auteur de ce récit, ni l'homme qui questionne le passé, ne peuvent aller jusqu'au bout du voyage, au terminus de ce train dont aucun de ces enfants n'est revenu.
"Toujours nous unit" sont les derniers mots de ce récit pudique, tout en retenue et en dignité. Un récit douloureux et infiniment nécessaire.
J’ai aimé, on ne pourra donc jamais se mettre à la place de ces êtres humains qui ont connu l’horreur, la peur, l’angoisse…je trouve bien de raconter « la vie d’enfer » même si ce sujet a fait couler beaucoup d’encre, il ne faut surtout pas oublier une telle période noire. Le récit bien documenté, fouillant le détail des images de mémoires redonnant ainsi la vie à des enfants disparus à jamais. J’ai également aussi apprécié cette touche que l’auteur donne sur ses propres moments heureux de sont enfance, il a même pensé que tous ces enfants partis, avaient emporté avec eux un peu de ces paysages où ils avaient eux-aussi vécu un peu heureux. Certains ne sont jamais revenus. D'autres n'ont jamais oublié, beau récit, bel hommage.
Alors que je ne gardais aucun souvenir du précédent roman de Jean-Marc PARISIS ("Les aimants", cent pages dont je crois n'être pas venue à bout !), j'ai eu envie de lire ce récit qui retrace le destin de cinq enfants juifs, réfugiés en Dordogne et qui finiront comme tant d'autres, gazés au ZyklonB à Auschwitz.
Jean-Marc PARISIS déroule la chronologie de ce coin de France, retrouve des témoignages que le temps a parfois flouté, rencontre un survivant de la rafle, enquête minutieusement.
Le tout est extrêmement bien documenté, à la manière d'un archiviste méticuleux, sans jugements sur les comportements des uns ou des autres et pourtant le récit, pudique, est riche en émotion et rend hommage à ces enfants oubliés. L'auteur réussit à mettre en parallèle son enfance dans ce village et celle des Alsaciens qui y ont vécus, pas tout à fait cachés, dans une relative tranquillité jusqu'au 31 mars 1944, jour de Pessa'h...Ils prendront le même convoi 71 que trente-quatre enfants de la colonie d'Izieu raflés sur ordre de Klaus Barbie...
Les inoubliables de Jean Marc Parisis est un très bel ouvrage. Mais c'est aussi un ouvrage difficile sur un thème difficile... Je l'ai commencé avant les épouvantes actualités de la semaine et je dois dire que toutes mes pensées sont allées autant aux inoubliables du livre qu'aux disparus de la semaine. Il m'a par ailleurs fallu plus de temps que prévu du coup pour lire les quelques 225 pages du livre.
C'est un récit (et non un roman attention l'auteur y tient) dynamique et très documenté. On voit que l'auteur a beaucoup travaillé.
L'écriture est belle, plus littéraire comme le dit la précédente critique que romanesque. Elle n'est donc pas si facile que cela à lire. Mais elle reste agréable (vous trouverez de très jolies phrases aussi agréables à lire qu'à écouter).
Autre "difficulté" pour moi: la multitude de personnages. Pas toujours évident de s'y retrouver dans les noms... J'ajouterais aussi quelques longueurs dans certains passages.
Par contre, l'auteur a agrémenté le récit de photos des enfants et des différents personnages à qui il rend hommage. C'est une excellente idée qui donne encore plus vie au récit et nous permet surtout de ne pas oublier que tout cela est malheureusement une histoire vraie...
Autant l'auteur connait le village pour y avoir passé de bons moments (son enfance, d'ou l'envie des recherches et du récit), autant les personnages dont ils racontent la vie y ont passé des moments troubles voire pires... Certains y ont été fusillés, d'autres ont pu se sauver et ont pu revenir plus tard dans ce village de Dordogne nommé la Bachellerie.
La fin est particulièrement émouvante, oppressante et par moment dérangeante. L'horreur dont sont capables les hommes...
Non on n'oubliera jamais cette période noire et ses horreurs.
Le récit de JM Parisis est pour moi une réussite.
3/5
Les inoubliables
Jean-Marc Parisis
Ce livre est un livre de mémoire. L'auteur, par hasard, découvre que le village ou il a grandi, a été le lieu de l'horreur de la déportation de nombreux juifs, et notamment d'enfants.
Suite à la découverte d'une photo ou apparaissent 5 enfants d'une même famille, et le nom du village ou ils ont été arrêté, puis déporté, Jean Marc PARISIS, part à la recherche du passé de son village.
Il va en découvrir toute l'horreur de l'histoire de ces familles qui y ont trouvé refuge.
Il nous en narre ce qu'il s'est passé, avec émotion. Ces enfants, qui auraient pu être ses camarades de jeux, ont joué et vécus aux mêmes endroits que lui.
C'est un beau livre, sobre et presque pudique, sur une période où on découvre, encore, les atrocités dont a été victimes les juifs. On y apprend beaucoup de choses sur l'histoire de la Dordogne.
Extraits :
Une quinzaine de familles juives restent au village. C'est à ce moment qu'on commence à les identifier, par défaut. "Un mot est tombé sur nos têtes, le mot "juif", se souvient Guy Lagorce, le fils de la boulangère. On ne l'avait jamais entendu prononcer à la campagne, on ne savait pas ce que c'était. Nous avons demandé à nos mères, qui ne savaient pas non plus. Elles nous ont dit : "c'est des gens auxquels les Allemands en veulent." Pas seulement les Allemands.
"Les mots ne rendent qu'une partie de la réalité." Si les mots ont manqué à ceux qui ont vécu l'enfer, il n'y a rien à y ajouter.
N.CEZ
le 16/11/2014
Les inoubliables
Jean-Marc Parisis
Ce livre est un livre de mémoire. L'auteur, par hasard, découvre que le village ou il a grandi, a été le lieu de l'horreur de la déportation de nombreux juifs, et notamment d'enfants.
Suite à la découverte d'une photo ou apparaissent 5 enfants d'une même famille, et le nom du village ou ils ont été arrêté, puis déporté, Jean Marc PARISIS, part à la recherche du passé de son village.
Il va en découvrir toute l'horreur de l'histoire de ces familles qui y ont trouvé refuge.
Il nous en narre ce qu'il s'est passé, avec émotion. Ces enfants, qui auraient pu être ses camarades de jeux, ont joué et vécus aux mêmes endroits que lui.
C'est un beau livre, sobre et presque pudique, sur une période où on découvre, encore, les atrocités dont a été victimes les juifs. On y apprend beaucoup de choses sur l'histoire de la Dordogne.
Extraits :
Une quinzaine de familles juives restent au village. C'est à ce moment qu'on commence à les identifier, par défaut. "Un mot est tombé sur nos têtes, le mot "juif", se souvient Guy Lagorce, le fils de la boulangère. On ne l'avait jamais entendu prononcer à la campagne, on ne savait pas ce que c'était. Nous avons demandé à nos mères, qui ne savaient pas non plus. Elles nous ont dit : "c'est des gens auxquels les Allemands en veulent." Pas seulement les Allemands.
"Les mots ne rendent qu'une partie de la réalité." Si les mots ont manqué à ceux qui ont vécu l'enfer, il n'y a rien à y ajouter.
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