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Quatre garçons, deux jumelles, un père, une mère, voilà les huit personnes qui composent les Chance, une famille de la classe moyenne américaine que l'auteur nous propose d'accompagner sur plus de vingt ans (1956-1980). David James Duncan maîtrise tellement l'art du récit que le lecteur a l'impression de faire partie de cette tribu bien attachante.
C'est le benjamin des garçons, avec son regard omniscient et empathique, qui fait office de guide principal pour décrire les bonheurs et malheurs des siens.
Hugh le paterfamilias a vu ses rêves de baseballeur professionnel s'envoler à la suite d'un accident du travail. Il est confronté à un dilemme quasi cornélien entre sa passion et ses obligations de parent.
Laura la mère est une adventiste du Septième Jour radicale pour une raison qui ne nous sera dévoilée qu'à la toute fin du roman. Elle est intraitable lorsque sa dévotion est remise en cause par ses proches et n'hésite pas à faire du prosélytisme pour convertir ses enfants, son mari étant une cause perdue.
Entre des parents que tout oppose, même s'ils aiment, la fratrie tente tant bien que mal de grandir et de se construire.
Alors que Peter le vorace intellectuel du clan est irrésistiblement attiré par l'Inde (la chronique de son voyage donne lieu à des scènes d'anthologie soulignant la force des contrastes culturels), Everett l'aîné farouchement athée est « un agitateur né » charismatique, Irwin, « l'immaculé de la famille » si doux et si gentil, rejoint sa mère dans le mysticisme.
Face à ses frères si déterminés, Kincaid le narrateur se décrit comme « trop lent, trop simple et trop aimant ».
Quant aux jumelles, elles se définissent comme des « Savantes » prêtes à tenter toutes les expérimentations...
On le voit, les Chance sont loin de former une famille harmonieuse et homogène. Dotés de personnalités et d'idées souvent divergentes, ses membres se chamaillent lors de joutes verbales pleines d'humour. Un point commun les unit au-delà des différences : la profonde affection qu'ils éprouvent les uns pour les autres, une affection qui se sublime dans l'adversité.
Saga familiale tragi-comique, « Les Frères K » est un récit pénétré d'humanité, sensible et touchant porté par des personnages hauts en couleur qui ne peuvent qu'émouvoir le lecteur.
Ce qui m'a empêchée de lui décerner cinq étoiles : les descriptions interminables des techniques « baseballistiques » !
EXTRAITS
Cet apôtre malodorant de la paix qu'est le hippie.
Maman est devenue une sorte de maccarthyste de la religion.
Irwin était au Vietnam, où il apprenait enfin à ne pas rire.
http://papivore.net/litterature-anglophone/critique-les-freres-k-david-james-duncan-monsieur-toussaint-louverture/
Le baseball, un sport confidentiel en France. Tout le contraire des Etats-Unis.
Pour Hugh Chance, c'est une respiration et une philosophie de vie.
Ses rêves de carrière s'arrêtent lorsqu'il se retrouve avec un pouce en moins, résultat d'un accident du travail à son usine.
Pas le temps de se lamenter pour autant, car les années 1960 ne sont pas celles des miracles. Mais plutôt de la ténacité quand on a une famille à faire vivre : Laura, sa femme, croyante adventiste convaincue et ses enfants : Everett, Peter, Irwin, Kincaid, Beatrice et Winifred.
C'est la vie d'une famille américaine en cette période si marquante pour l'histoire de ce pays : les années 60, le mouvement hippie, la
Guerre du Vietnam.
Stop !
Je relis le début de cette chronique et je le trouve beaucoup trop plat pour raconter ce livre...
Alors je reprends : ce livre parle, au début, insupportablement trop de baseball. Parce que pour quiconque n'a pas grandit aux États-Unis/vécu aux États-Unis/ eu un parent américain (et n'hésitez pas à me donner d'autres exemples) le premier tiers du livre est une ode à ce sport. Et pour un lecteur lambda, c'est du martien.
Alors ce livre est mauvais et il ne faudrait pas le lire ?
Mais pas du tout ! Ce roman est génial et si je suis arrivée au bout de 800 pages malgré ce que je vous ai dit plus haut alors croyez moi, c'est que vraiment cela en valait la peine.
Cette famille Chance est imparfaite, chaque personnage est tout à tour énervant et attendrissant. Ils sont tous terriblement vivants. J'ai aimé cette famille de papier et rêvé d'être des leurs. Car j'ai eu peur, j'ai pesté et j'ai pleuré avec eux.
Parce que l'auteur réussit avec un talent incroyable à nous entraîner avec chacun d'eux, avec cette famille de gens quelconques, dans une peinture toute en nuance de l'Amérique de cette époque. Mais aussi parce que ce roman dépeint une universalité. Celle des familles qui, vaille que vaille, restent unies, qui se transcendent malgré leurs différences.
L'on y parle des liens du sang et des liens du cœur, du sens de la
vie, de philosophie, de rencontres, de résignation et de colère. L'on y parle de la vie tout simplement.
Je pourrais vous en parler encore et encore mais, faites-moi confiance, ce roman est incroyable et il mérite d'être découvert
Voilà un roman délicieusement dense et une famille qu’on quitte avec regret. Normal quand on a 6 enfants, dont deux jumelles, très différents au sein d'une famille avec des destins et croyances bien différents. C’est également un livre plein de subtilités qui requiert de l’attention pour ne pas laisser échapper toutes les nuances de sentiments par lesquels l’auteur nous fait passer.
Cette famille pleine de nuances c’est la famille Chance qui n’a de chance que dans son nom le K fait référence à l’échec. Ce qui partage cette famille c’est la religion, celle de leur mère adventiste à laquelle peu d’enfants adhérent, celle du père, le Baseball, puis celle d’un des fils bouddhiste ou la révolution dans laquelle s’engage l’aîné.
La poisse commence avec ce papa joueur de baseball qui coince son pouce dans un machine de l’usine qui l’embauche. Là s’arrête ses ambitions de joueur professionnel.
Le baseball a une place importante dans le livre et j’avoue que cela m’a fait peur dans la première partie mais la deuxième moitié du livre se concentre sur les fils et le baseball prend moins de place. Et oui, c’est la guerre du Vietnam qui vient par la suite désunir cette famille et c’est cette seconde partie du livre qui m’a vraiment ému car devant les épreuves, tout l’amour qui les unit jaillit et nous saisi. Les personnages sont attachants, les disputes entre membres de la famille sont parfois jubilatoires tant l’auteur fait monter la tension au cours de certaines scènes, mais souvent tout le monde est au bord du fou rire et nous aussi.
Et c’est là que s’est trouvée, pour moi toute la subtilité du livre le rire malgré toutes les tragédies vécues. Ce qui est constant dans ce livre c’est le courage dont fait preuve chaque membre de la famille qui s’agrandit tout au long de l’histoire. Le courage qui fait qu’ils ne capitulent jamais.
Si l'histoire est essentiellement racontée par Kincaid, dont on ne sait pas grand chose en fin de compte, les prises de paroles sont multiples grâce aux lettres ou aux dissertations des enfants. Ce que j’ai apprécié dans la structure du livre. Quand c’est un pavé pareil, des modes de rédaction différents permettent de rendre la lecture moins linéaire, je trouve, et aussi d’éviter la monotonie.
Le livre n’a pas été un coup de coeur surtout à cause de la place du base ball mais j’ai eu un coup de coeur pour le personnage de la mère, c’est un chef d’orchestre et un pilier contre l’anarchie dans la famille, une femme de fer sans qui tous seraient perdus.
Qu'un seul homme soit capable d ecrire avec autant de talent la complexité, la delicatesse, la laideur- parfois- et les méandres des rapports familiaux releve presque du miracle.
Et des miracles, ce roman de david james ducan en fourmille comme autant de drames qui touchent la famille chance
il y a les parents d abord, hugh , le pere, un joeur de base-ball doué, laura , la mere, une adventiste fanatique et leurs quatre garcons ( everett, peter, irwin et kincaid , le narrateur ) et les jumelles bet et freddie
sur plusieurs decennies, on suit les parcours, les choix de chacun , entre croyances, espoirs et desillusions
on passe du rire aux larmes dans cette oeuvre fleuve magnifiquement contee par un auteur magistral, et qui fait d'une chronique familiale un recit universel sensible, dans lequel chacun trouvera de quoi s identifier, se nourrir et grandir
Entrée au Panthéon de mes lectures !
[Elle est où la 6eme étoile Lecteurs.com?]
Je voulais prendre le temps d'écrire un chronique sur ce livre, je voulais écrire la plus belle chronique possible, je voulais peser chaque mot. Mais je ne peux pas attendre.
De toute façon écrire un avis sur ce livre, est impossible. Je dois me rendre à l'évidence: rien, aucune critique, aucun avis, ne sera à la hauteur de ce chef d'oeuvre.
Je ne ferai pas l'affront à l'auteur de résumer en quelques phrases 800 pages de génie. Je me sent ridiculement petite à côté de ce que je n'ai pas honte de nommer « monument ». J'échange mes 110 livres lus en 2018 contre quelques pages supplémentaires des Frères K, pour que jamais ne s'arrête cette lecture.
Comment parler d'un roman aussi exceptionnel dense, aussi incroyablement riche?
Ce livre est un roman hors norme.
Chaleureux et fraternel, aussi drôle que triste, profond et subjuguant. Une épopée familiale unique, un sublime voyage humain.
Dans ma mémoire de (vieille) lectrice, certains moments sont gravés. Il y a le souvenir de l'époque où j'ai découvert John Irving en ouvrant «Le monde selon Garp », il y a le souvenir toujours aussi vivace de ma lecture de « De sang froid » de Truman Capote; dorénavant il y aura ces semaines passées avec « Les frères K » de David James Duncan.
Merci à Monsieur Toussaint Louverture pour cet « intarissable gisement de sentiments ».
Traduit par Vincent Raynaud.
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