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Elle doit monter une pièce de théâtre. Finir sa thèse. Lancer une machine. Régler des comptes ancestraux avec les pères et les patrons. Faire la révolution - tout en changeant la couche de Petit Chose. Au passage, casser la figure à Maman Ourse et tordre le cou à la famille idéale. Réussir les gâteaux d'anniversaire. Retrouver la Dame de secours. Croire à nouveau en l'Autre ? Comme toutes les femmes contemporaines, la narratrice de ce roman est très occupée. Découvrant sur le tas sa nouvelle condition de « maman solo », elle jongle avec sa solitude sociale, sa solitude existentielle, et s'interroge sur les liens invisibles entre batailles intimes et batailles collectives.
Tout de suite je me suis dit "Ohlala mais qu'est-ce que c'est beau ! Et tellement ça ! Qu'est-ce qui est beau ? La façon de décrire l'après rupture, juste après. Tous les sentiments qui passent, l'envie de tout balayer, de tout changer, jusqu'à soi-même. Se transformer en nouvelle personne pour repartir vers l'avenir, un autre avenir que celui qu'on s'était fabriqué en quelques années, avec une personne qui n'est plus là.
Car que faire de sa douleur abyssale, noire, gluante ? Qui a quitté l'autre ? Peu importe. le vide est là, absolu. Avec un deuil à faire, celui d'une vie à deux. Sauf que là, c'était pas à deux mais à trois, avec un Petit Chose.
La vie monoparentale et ses déboires... La culpabilité maternelle, l'impression de ne pas être à la hauteur, de ne pas faire ce qu'il faut, comme il faut. Être presque gênée de travailler et d'être mère en même temps. Les rapports homme-femme sont tellement bien décrits que ça en est déprimant. La vie des femmes est déprimante. Si on la décortique... Pourtant, je ne voudrais pas être un homme. Mais quand-même, j'ai eu l'impression de lire une suite de galères liées au statut de femme. Pourtant, je les connais. Mais de les lire, c'est pas pareil, c'est pire.
Les pères qui oublient leur droit de garde des enfants, qui ne les prennent pas un week-end sur deux, ça existe. Certaines préfèrent, d'autres le vivent mal. C'est le cas de l'autrice qui peine à reprendre son souffle, qui n'est plus que mère. Adieu les soirées entre copines, les moments égoïstes à glander, seule.
J'ai trouvé pas mal de points de convergence avec le fond de ma pensée, notamment le plus violent pour moi, pourquoi avoir fait des enfants dans ce monde là...
L'autrice pointe sur tout ce qui ne va pas pour les femmes dans notre société. Il y a de quoi faire. Et alors que j'ai par moments pensé que Samira El Ayachi noircissait un peu le tableau, j'ai repensé à la naissance de ma fille. J'avais gardé la surprise, je ne voulais pas savoir avant, et quand on m'a annoncé que c'était une fille, ma première pensée, où bien l'ai-je dit à voix haute je ne sais plus, "La pauvre, elle va en chier toute sa vie". C'est dire le ressenti sur ma propre vie... On entend tellement de conneries dans une vie de femme, de la petite enfance à l'âge adulte, sur nos capacités, notre intelligence, le rôle qu'on doit tenir, ce qu'on doit faire et ne pas faire, dire et surtout ne pas dire, les métiers pour nous et ceux qu'on ne devrait pas exercer, nos comportements, l'alcool, le tabac, notre vocabulaire... Ah mais je m'emporte ! Il est surtout question ici des Mamans solo et du poids que la société fait peser sur leurs épaules, mais jamais sur celles des pères divorcés...
Alors oui, il fallait bien en parler de la difficulté d'être femme dans un monde fait par les hommes et pour les hommes.
Il y a des moments drôle, mais un peu grinçant quand-même. Ben oui, pas le choix !
Il y a aussi du bon, du doux, car comme dit l'autrice, "Avoir un enfant, c'est rentrer dans la ronde." Eh oui ! Je suis bien d'accord !!
Et puis c'est beau. Il y a tant de poésie dans ces mots qui parlent de peine et du chemin de croix, vers la guérison, ou peut-être plutôt vers la révélation à soi-même.
"On s'est aimé, on s'est marié, on a fait un bébé" c'est comme dans les contes de fées... Oui mais la réalité s'éloigne parfois cruellement de ce que nous fait miroiter dans les contes de fées.
Le personnage principal va l'apprendre à ses dépends le jour où elle se sépare de son cher et tendre. Se posera alors la question de la garde de l'enfant. Jamais simple. Monsieur ne désire pas occuper son temps de garde outre mesure, madame devrait être contente non? Elle va pouvoir jouer pleinement le rôle auquel la société l'a assignée: maman à plein temps avec tous les sacrifices que ça suppose sur son autre vie, celle de femme, et femme résolument moderne. Oui mais voilà, cette jeune femme se dit que peut-être dans une société résolument moderne elle peut elle aussi choisir pour elle et non pas uniquement en fonction du bien-être de son enfant car ce dernier peut également passer par la figure paternelle.
Alors, comment mènera-t-elle sa nouvelle vie? Comment parviendra-t-elle à s'occuper de son tout-petit sans s'oublier elle-même? Quels recours la société lui proposera?
Dans ce roman, Samira El Ayachi dresse un portrait mordant de la société actuelle foncièrement matriacale et nous invite à réfléchir à travers un texte percutant sur le rôle prépondérant accordé aux femmes dans la vie de l'enfant. Un rôle qui parfois peut être vécu comme un poids imposé par la société. Société qui ne s'étonne pas qu'un papa ait le "droit" de rester aux abonnés absents mais qui condamne publiquement les mamans qui agissent de la même façon.
Vous l'aurez compris, ce texte se place dans la lignée "féministe" de Simone Veil.
La lecture en est plutôt plaisante sûrement grâce au style percutant et au ton assez cinglant.
Femme(s) moderne(s) cet ouvrage est pour vous mais gare aux prises de conscience.
Depuis que son mari a demandé le divorce et est parti sans plus s’occuper de leur fils en bas âge, la narratrice se retrouve en situation de « famille monoparentale » : entre son travail, l’enfant, l’absence de solution de garde et les tâches domestiques, sa vie explose en un chaos bien vite inextricable, où tout la contraint à faire des choix inacceptables.
Cri de rage et coup de gueule, ce livre est un uppercut plein de colère envoyé à la face du monde, façonné par les hommes et pour les hommes. Définitivement féministe, mais aussi proche de tous les mouvements de contestation récents, l’auteur exprime sa révolte avec virulence, sans mâcher ses mots, plaçant le lecteur dans les chaussures de cette mère-célibataire en galère en rédigeant le récit à la seconde personne du singulier.
Son constat est amer : en matière parentale et familiale, les femmes n’ont dans les faits quasiment que des devoirs et les hommes que des droits. Le partage n’est pas équitable : si certains pères doivent s’enchaîner à des grues pour pouvoir jouer leur rôle, il est facile pour d’autres de s’en tirer avec le minimum de présence requise, voire d’échapper à toute pension alimentaire. A la mère d'assumer ce qu’il est convenu de considérer comme sa fonction naturelle, et tant pis si elle doit en plus subvenir aux besoins du foyer. De toute façon, même en couple, n’a-t-elle pas pris l’habitude de tout assumer de front, offrant à son mari « le pack femme à tout faire + enfants en forfait illimité » ?
Rédigé en une succession de saynètes croquées sur le vif, ce récit militant est écrit avec autant d’humour que de passion, insistant justement sur les combats qu’il reste à mener pour l’émancipation féminine, mais réduisant un peu trop à mon goût le rôle de l’enfant à celui d’un boulet.
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