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Qui de plus compétent que René pour vous faire visiter la Bretagne en s'écartant des sentiers battus ? Vous allez voir, dans ce remarquable ouvrage, que la route de Saint-Malo à Cancale n'est pas si droite qu'elle en a l'air. Un fils d'ostréiculteur disparaît dans des conditions mystérieuses. Et pourtant, on le voit partout. Nous ne serons pas trop de quatre - Vaness', Momo, moi et René, qui s'impose comme un intrus - pour aider le commissaire Buan, pur Malouin depuis plusieurs générations, et son adjoint le commandant Blafard, à démêler les fils - de pêche - de cette intrigue particulièrement retorse. Vous vous doutez bien que si on vient en Bretagne, c'est plus pour se prendre les pieds dans le filet que se gaver d'huîtres et de galettes. Un retour sur les terres maternelles pour René qui ne se fera pas sans vagues ni émotions fortes. Heureusement que la Bretagne offre ses terres de rêves, son littoral exceptionnel et la puissance de la cité corsaire pour cadre à cette enquête, parce que pas sûr que notre équipée marque durablement les mémoires locales. Pas besoin de remonter nos bas de pantalons car, même au sec, nous pataugeons allègrement. Cap à l'ouest !
Une nouveauté, qui, renseignement pris, date du roman précédent des enquêtes de Cicéron, c'est désormais Claude Picq qui les signe en lieu et place de Cicéron himself. Sinon, rien ne change, tout en évoluant : Cicéron joue les enquêteurs privés tout en tentant de ménager Vaness', enceinte et qui s'ennuie un peu d'être mise au placard le temps de sa grossesse. Elle qui aime l'action semble déprimer un peu. Momo est toujours aussi silencieux et efficace. Et René, ben c'est René. Toujours à l’affût d'une aventure sexuelle -Paulette, sa femme est en croisière-, un langage très personnel : une sorte de Bérurier de Vitry, ramasseur de caddies à l'Interpasher de la ville. Pour qui ne connaît pas l'équipe, pas de souci, Claude Picq, en début de chaque ouvrage la présente et chaque titre peut se lire seul.
On les sent fatigués les banlieusards, lorsqu'ils arrivent en Bretagne. Ils peinent à trouver des pistes, des indices : "Je ne nous sens pas du tout sur ce coup-là. On n'a pas le pied marin, on navigue à vue. [...] Au fond de moi, je partage cette opinion, mais mon amour-propre me contraint à résister sans conviction. Je ne veux pas laisser la main, mais force est de constater qu'on peine pas mal." (p.184). Il est dans l'cirage Cicé. Perdu, carrément l'Angledroit !
Dans son style très particulier qui emprunte au classique, mais aussi à l'interpellation des lecteurs, et au plus argotique voire grivois dès que René entre en scène, Claude Picq écrit de nouveau une histoire décalée, drôle et franchement hilarante par moments. Mais si l'on veut intellectualiser le truc, pourquoi pas, après tout, on peut lire entre les lignes l'angoisse du futur papa qu'est Cicéron, le blues de la future maman, la galère des ostréiculteurs face à la pollution, aux vols d'huîtres, le tourisme à outrance qui ne permet plus de profiter d'endroits calmes, Saint-Malo, entre autres, est envahie toute l'année...
Vous voyez, il y en a pour tout le monde dans ce polar, une valeur sûre dans le genre...
Étonnants voyageurs
Cicéron végète à la terrasse de son troquet favori et observe les manœuvres de René qui recrute une intérimaire en haranguant la ménagère de moins de cinquante. Mais son attention est détournée par l’arrivée de Saint-Antoine qui a besoin de passer ses nerfs et aussi d’une aide en-dehors des clous de son administration.
Mauvaise nouvelle Gwendal a disparu de Saint-Malo, c’est le neveu de Mireille sa femme qui va lui mettre la pression. En effet le commissaire malouin Hugo Buan n’est pas très déterminé à ouvrir le dossier, ce fils d’ostréiculteur aurait fait une escapade amoureuse avec Jordan disparu lui aussi, selon le patron du bar L’Univers, au cœur de la vieille ville.
Les accords passés avec le père, Loïc Le Goff, permet au détective de partir pour Saint-Malo avec Vaness’ qui a droit à un congé exceptionnel et Momo. Ils seront hébergés chez Le Goff.
Notre trio arrive à bon port et commence à engranger le plus d’éléments possibles et entre en contact avec le commissaire local, pas question de ne pas respecter les autorités.
Cicéron est un peu en retrait, très occupé à veiller sur sa compagne, limite, nous ferait-il une petite couvade ?
Mais pas d’inquiétude, lecteur vous arpenterez les lieux en long en large et en travers, et ce périple n’a rien de touristique, vous aurez droit à votre grand bol d’air iodé et à toutes les particularités malouines.
Ce qui devait être une enquête presque de routine, devient hors normes lorsque René débarque avec tambour et trompette.
Ce bougre qui a quelques jours de vacances sans sa Paulette a bien l’intention d’en profiter et de se rendre indispensable.
Les Malouins ont beaucoup d’humour, la première émotion de la découverte passée, je les ai trouvés très adaptables au style particulier de notre zigoto.
Seul point commun avec le lieu le prénom, avec le plus célèbre des Malouins Chateaubriand, mais en creusant René n’est pas dépourvu de poésie, à sa manière très particulière et pleine de fantaisie, il a l’art de faire croire qu’à lui seul il possède tout le sel de la Bretagne.
Croyez-moi sur parole il n’y a pas que Chateaubriand qui, de son tombeau, semble poursuivre la conversation.
Si vous voulez vivre la grande aventure ce tome 17 vous dépaysera mais la saveur est toujours aussi indéfinissable sauf pour les véritables gourmets.
« Les moments de crise produisent un redoublement de vie chez les hommes. » Chateaubriand
©Chantal Lafon
Cicéron végète à la terrasse de son troquet favori et observe les manœuvres de René qui recrute une intérimaire en haranguant la ménagère de moins de cinquante. Mais son attention est détournée par l’arrivée de Saint-Antoine qui a besoin de passer ses nerfs et aussi d’une aide en-dehors des clous de son administration.
Mauvaise nouvelle Gwendal a disparu de Saint-Malo, c’est le neveu de Mireille sa femme qui va lui mettre la pression. En effet le commissaire malouin Hugo Buan n’est pas très déterminé à ouvrir le dossier, ce fils d’ostréiculteur aurait fait une escapade amoureuse avec Jordan disparu lui aussi, selon le patron du bar L’Univers, au cœur de la vieille ville.
Les accords passés avec le père, Loïc Le Goff, permet au détective de partir pour Saint-Malo avec Vaness’ qui a droit à un congé exceptionnel et Momo. Ils seront hébergés chez Le Goff.
Notre trio arrive à bon port et commence à engranger le plus d’éléments possibles et entre en contact avec le commissaire local, pas question de ne pas respecter les autorités.
Cicéron est un peu en retrait, très occupé à veiller sur sa compagne, limite, nous ferait-il une petite couvade ?
Mais pas d’inquiétude, lecteur vous arpenterez les lieux en long en large et en travers, et ce périple n’a rien de touristique, vous aurez droit à votre grand bol d’air iodé et à toutes les particularités malouines.
Ce qui devait être une enquête presque de routine, devient hors normes lorsque René débarque avec tambour et trompette.
Ce bougre qui a quelques jours de vacances sans sa Paulette a bien l’intention d’en profiter et de se rendre indispensable.
Les Malouins ont beaucoup d’humour, la première émotion de la découverte passée, je les ai trouvés très adaptables au style particulier de notre zigoto.
Seul point commun avec le lieu le prénom, avec le plus célèbre des Malouins Chateaubriand, mais en creusant René n’est pas dépourvu de poésie, à sa manière très particulière et pleine de fantaisie, il a l’art de faire croire qu’à lui seul il possède tout le sel de la Bretagne.
Croyez-moi sur parole il n’y a pas que Chateaubriand qui, de son tombeau, semble poursuivre la conversation.
Si vous voulez vivre la grande aventure ce tome 17 vous dépaysera mais la saveur est toujours aussi indéfinissable sauf pour les véritables gourmets.
« Les moments de crise produisent un redoublement de vie chez les hommes. » Chateaubriand
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2022/11/22/bons-baisers-de-saint-malo/
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