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Il y a deux cents ans, le 5 mai 1818, naissait à Trèves, en Allemagne, Karl Marx. Jamais un intellectuel n'aura autant suscité de controverses, jamais un activiste politique n'aura à ce point symbolisé un idéal, celui du communisme, associé, à tort ou à raison, à sa figure tutélaire.Idéalisé par certains, il est déclaré homme du passé par d'autres, voire honni par ceux qui le considèrent comme l'inspirateur des régimes totalitaires soviétiques ou chinois. Marx a ainsi été déclaré mort plusieurs fois, avant de toujours ressusciter. Réduit à une doctrine monobloc, à un régime politique que l'histoire a déjà sévèrement jugé, il ne cesse au contraire d'être en mouvement. Il est celui que toutes les découvertes scientifiques de son époque intéressent, celui qui est pris par le doute, comme en témoigne son abondante correspondance avec son ami de toujours et lecteur critique Friedrich Engels.La plasticité de sa pensée en mouvement ouvrira la voie à une multitude d'interprétations. Ses résurrections régulières doivent beaucoup à sa capacité à voir "derrière le rideau" du capitalisme. Marx veut, scientifiquement, en dévoiler les logiques et la nature profonde : la transformation du travail en marchandise, la distinction entre la valeur d'usage et la valeur d'échange, la loi de la valeur, le processus illimité d'accumulation du capitalisme à l'origine des crises récurrentes qui le frappe.Avec Joseph Schumpeter, il est ainsi le premier grand théoricien des crises endogènes du capitalisme, que l'on attribuait jusque-là principalement aux caprices de la météo et aux mauvaises récoltes. Il laisse aussi à voir le capitalisme comme une machine délirante qui épuise les deux sources de richesse qui font sa prospérité : le travailleur et la nature. Enfin, il met à disposition une grille de lecture pour saisir les évolutions du capitalisme actuel : crise d'accumulation fordiste des années 1970, crise financière de 2007, montée en puissance du travail intellectuel ou de la précarité... Un référentiel qui continue de nourrir les controverses.
Avec Victor Hugo, Marx est l'un de ces personnages exceptionnels du XIXe siècle. Un "ogre" avide de connaissances, prospectant tous azimuts : la philosophie, l'histoire, l'économie politique, l'agronomie, la physique, tout y passe. Tout est potentiellement matière à fournir des éléments conceptuels nouveaux, telle la notion de "force de travail" empruntée à la physique. Tout est également objet et affaire de passions, les idées, l'amour, la politique, la science. Une passion qui le survolte autant qu'elle l'épuise. Et qui diffuse dans ses oeuvres une puissance et une modernité qui justifient qu'on puisse le lire encore au XXIe siècle.
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