Ce road-movie intimiste est l'une des BD à ne pas manquer en cette rentrée
« Et maintenant, il y avait cette incroyable apparition du site de Pornic, tel qu'il devait se présenter à la vue des premiers exilés, qui, venant d'un Orient mystérieux, s'étaient arrêtés sur les rives désertes de cet océan symbolisant la frontière séparant le monde des "Homo erectus" de celui des dieux. Ces dieux, présumés régner sur les mers inconnues et détenir l'universelle clef qui interdisait à cette émergente race humaine l'accès vers des horizons provisoirement inaccessibles. Et enfin, que voulait-on de moi ? Pourquoi m'avait-on fait reculer dans ce lointain passé, en se servant d'un dolmen préhistorique comme d'un "sas" destiné à me mettre en condition, à m'asservir à une force mille fois supérieure à ma propre volonté ? Pourquoi m'avait-on ramené quatre mille ans en arrière ? » Changement de registre pour J. Jaud qui se confronte aujourd'hui, avec "Les Dolmens ne savent pas mourir" au roman fantastique. Pour autant, l'écrivain ne renonce pas tout à fait à son intérêt pour l'histoire et toute une région, lui qui se penche ici sur la destinée de toute une communauté que Béhontalia, son héros issu de l'époque contemporaine, devra préserver et assister. Étonnante oeuvre donc que ce texte qui, s'il revisite le thème du voyage dans le temps, se déplace aussi entre terre et cosmos, hommes et divinités, et conjugue accents comosgoniques et passion pour l'aube de l'humanité.
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