"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Skalde et sa mère Edith vivent dans leur maison isolée à l'orée de la forêt. L'adolescente n'a jamais vu le bleu du ciel : leur région est en proie au brouillard et à la sécheresse depuis si longtemps. Les derniers habitants du coin, après avoir fait sauter l'unique pont qui les reliait au reste du monde, espèrent ainsi que leur autarcie volontaire les protègera du chaos. Un jour, Skalde découvre dans une clairière une enfant à la chevelure rouge feu. D'où vient-elle ? Comment a-t-elle pu arriver jusqu'ici ? Consciente de sa transgression, l'adolescente recueille la petite fille, sous le regard méfiant de sa mère Edith. Car les deux femmes ne se sont jamais vraiment intégrées à cette communauté pétrie de peurs et de superstitions. Tandis que les villageois s'organisent, le trio devra bientôt faire face à une véritable chasse aux sorcières.
Premier roman frappant, Les Dents de lait est une fable moderne sur la peur et la différence.
Vous avez aimé « Dans la forêt » de Jean Hegland, devenu un classique du genre dystopique ? Vous allez adorer « Les dents de lait », le premier roman d’une jeune auteure allemande, Helene Bukowski. Un récit post-apocalyptique qui met en scène une communauté isolée, hostile à toute différence ou nouveauté. Allégorie de notre société contemporaine ?
La jeune Skalde et sa mère Edith habitent une région décimée par le dérèglement climatique, provoquant une intense sécheresse et un brouillard persistant. Elles vivent dans un monde chaotique où une grande partie des animaux a disparu, où les mouettes tombent du ciel que l’adolescente n’a jamais connue bleu. Leur monde est ainsi reclus car les habitants de la petite commune ont fait sauter le pont depuis bien longtemps, dernier lien avec le reste de la civilisation. Une tentative désespérée pour survivre car l’autarcie est sensée leur offrir une pleine sécurité.
Cela donne un village paranoïaque où l’étranger, la différence n’est accueilli que par un rejet violent, lié notamment à des fantasmes de « changelin », ces êtres légendaires. Lorsque Skalde trouve Meisis, une enfant inconnue de tous, aux cheveux rouges, dans les bois et qu’elle la ramene à la maison, elle va sans le savoir, déclencher une réaction en chaîne…
Dès les premières pages, on comprend rapidement les messages derrière ce conte dystopique. Le récit donne corps au rejet de l’autre dans notre société moderne en pleine mutation, entre migration et changement climatique.Du changement climatique et de son chaos, va naître le repli sur soi : en brisant le pont qui les reliait au reste du monde, les habitants de la petite ville imaginée par Helene Bukowski ont aussi brisé les liens humains.
Quand l’Humain se recroqueville sur lui-même, il perd son sens commun. Celui du respect de l’autre, de la tolérance envers la différence. Le vrai message du roman est là, à travers ce qui ressemble autant à une fable dystopique, qu'à un roman initiatique, un conte fantastique ou bien encore un roman familial (avec cette relation mère-fille si particulière).
Un melting-pot addictif, divisé en 77 courts chapitres (sur 260 pages), qui invite à la réflexion sur notre monde d’aujourd’hui et de demain…
Il faut cependant accepter de ne pas connaitre les tenants et aboutissants de l’histoire, de ne pas se voir offrir les réponses à bon nombre de questions. L’auteure laisse planer un certain mystère sur le monde qu’elle crée, parenthèse dystopique aux accents des contes d’autrefois. Cela risque de frustrer plus d’un lecteur qui y verront de la paresse de la part d’Helene Bukowski. Elle imagine une autre réalité sans en dévoiler tous les rouages, fable qui se referme lentement, laissant une marque forte dans notre esprit.
Très simple dans sa construction, « Les dents de lait » s’écarte de la pure dystopie pour se concentrer sur la dimension fable/conte moderne sur les relations familiales, la différence et le vivre-ensemble. Le contexte post-apocalyptique ne sert que de prétexte à des sujets plus essentiels comme l’écologie, le danger du communautarisme, le rejet de l'étranger, la peur de la différence… Une lecture plus que jamais d’actualité, n’est ce pas ?
Dans un village isolé, auxquels tous les accès semblent avoir été coupés, vivent Skalde et sa mère, Edith. Le ciel est couvert d’un épais brouillard qui empêche d’en voir le bleu. Une sécheresse terrible s’est abattue sur le monde, tout a brûlé et les animaux ont commencé à mourir, malades.
Avec l’arrivée d’une enfant aux cheveux de feu, l’autarcie des villageois et leur étrange équilibre sont menacées. Cette enfant est pour eux un changelin, une menace. Skalde décide contre l’avis de tous de la protéger jusqu’à ce que ses dents de lait tombent … mais ces dents tomberont-elles ?
Je suis embêtée avec ce roman parce que la lecture n’est pas désagréable, loin de là. Le style est fluide, et les descriptions immersives. L’autrice met en avant la face primitive de l’homme, son instinct de survie et son désir de se sauver lui même. Elle traite aussi les rapports conflictuels entre mère et fille.
Mais (et oui, vous le sentiez arriver !) c’est lent, très lent et il ne se passe pas grand chose. L’autrice pose beaucoup de questions, créé du mystère mais n’apporte aucune réponse.
Que s’est-il passé ? Qu’est ce qui a provoqué de désastre écologique? Pour quelles raisons les animaux fuient la mer ? Comment Edith est-elle arrivée dans ce village ? Pourquoi ont-ils peur des autres ?
Ce roman n’est pas désagréable mais j’en garde un petit goût amer d’inachevé.
Résumé :
Skalde et sa mère Edith vivent dans leur maison isolée à l'orée de la forêt. L'adolescente n'a jamais vu le bleu du ciel : leur région est en proie au brouillard et à la sécheresse depuis si longtemps. Les derniers habitants du coin, après avoir fait sauter l'unique pont qui les reliait au reste du monde, espèrent ainsi que leur autarcie volontaire les protègera du chaos. Un jour, Skalde découvre dans une clairière une enfant à la chevelure rouge feu. D'où vient-elle ? Comment a-t-elle pu arriver jusqu'ici ? Consciente de sa transgression, l'adolescente recueille la petite fille, sous le regard méfiant de sa mère Edith. Car les deux femmes ne se sont jamais vraiment intégrées à cette communauté pétrie de peurs et de superstitions. Tandis que les villageois s'organisent, le trio devra bientôt faire face à une véritable chasse aux sorcières.
J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, d'ailleurs je pense que je n'y suis pas rentrée totalement. J'ai eu du mal avec le début, je n'arrivais pas à situer les personnages dans leur environnement, leur situation, c'était assez perturbant. J'avais besoin de savoir si Skalde et Edith vivaient au sein d'une communauté ou en retrait, les choses se sont éclaircies sur ce point un peu tard à mon goût. De plus on ne sait pas trop ce qu'il s'est passé pour que cette communauté décide de vivre en autarcie et n'accepte aucun étranger. Le fait de rester dans le flou était très certainement voulu pour mettre en avant les difficultés des relations entre les deux femmes, la complexité de leurs rapports mais du coup cela laisse une sensation de manque, d'inachevé. J'ai également eu du mal à apprécier Skalde, je n'ai pas réussit à ressentir de réelle empathie pour elle. Il m'a vraiment manqué des détails sur leur façon de survivre, toute cette partie est trop survolée et ne semble finalement ne servir que de décor ou de contexte à cette relation mère/fille compliquée et au sauvetage de la petite Meisi...
Bref une lecture qui me laisse sur ma faim.
Le lecteur accompagne Skalde dans tous ses mouvements et ses questionnements. On ne connaît pas le monde dans lequel nous évoluons et ce suspense, très vite amplifié par la tension et la peur, s’installe et ne s’évapore jamais. L’ambiance étouffante, mystérieuse de l’histoire persiste. En collant aux points de vue de l’adolescente, la romancière allemande maltraite la réalité et déforme tout. La maison dans laquelle elle a grandi s’inspire autant de la réalité que des images de contes de fées, faisant d’Edith autant la mère bienveillante que la belle-mère menaçante. Même l’enfant trouvé dans la clairière a des secrets. Chaque personnage apporte son poids de secrets et son lot de malheurs. Skalde devra donc mettre toute son énergie à comprendre ce monde qui l’entoure, qui l’a observée mais dont elle ne fait pas vraiment partie. Elle est en marge d’une société et ce manque de sens lui pèse. L’attachement à ce personnage principal est également marqué par un certain trouble. Est-elle si innocente que cela ? On avance de chapitre en chapitre en tentant de composer le puzzle d’une vie et d’une société.
Le roman est à la jonction du fantastique, de l’horreur, du polar et de roman initiatique. Ce mélange fonctionne, souvent même si le rythme rapide (les chapitres sont relativement courts, amplifiant l’angoisse de l’ambiance globale) évente parfois l’installation du doute. Helene Bukowski se joue des formes et de l’imaginaire mais ne dilate pas le temps. Elle met en scène un huis clos avec des poupées russes. Skalde a l’impression de quitter une prison pour la liberté mais se retrouve vite confronté à d’autres barrières, d’autres murs. Cette accumulation d’épreuves apporte une dimension spirituelle au parcours de l’adolescente déterminée à vivre libre.
Skalde et sa mère Édith vivent toutes les deux dans une maison isolée à l'orée d'une forêt de pins. Le climat s'est détraqué. Le temps n'est plus nuageux et froid comme auparavant. Maintenant il fait très chaud. Beaucoup d'espèces d'animaux ont disparu et subsistent uniquement quelques poules, lapins ou chiens qui deviennent progressivement blancs. Il est très difficile de cultiver des fruits et des légumes. La population utilise le troc pour survivre. Les habitants ont fait le choix de couper le pont qui traverse le fleuve menant chez eux pour se protéger des personnes et des animaux rescapés d'autres régions mortes qui voulaient s'y réfugier.
Skalde a interdiction de sortir de la propriété mais, curieuse, elle transgresse l'interdit. D'autant que les relations avec sa mère sont difficiles et complexes. Édith ne se nourrit quasiment plus, passe son temps dans sa baignoire et ne s’occupe plus de sa fille. Skalde s'échappe de ce climat délétère en se promenant dans la forêt. Lors d'une de ses excursions, elle va découvrir une petite fille rousse se prénommant Meisis. Elle décide de la ramener à la maison et de s'occuper d'elle. Édith met en garde sa fille, les habitants vont s'en prendre à elles s’ils découvrent l'existence de Meisis car elle est étrangère et différente avec ses cheveux rougeoyants. Le jour où deux sœurs adolescentes se volatilisent sans laisser de trace, Meisis est accusée d'être à l'origine de leur disparation.
« Les dents de lait » est un beau roman d'apprentissage post-apocalyptique. L'écriture est très rythmée et les chapitres sont courts. Les pages se tournent toutes seules.
A travers ce récit, l'auteure aborde outre le dérèglement climatique, différentes thématiques comme la peur de l'autre et de la différence ou encore la difficulté de quitter un endroit dans lequel on a grandi. L'auteure instille une tension tout au long du récit. Je me suis demandée ce qu'il y avait au-delà du fleuve ? Le climat y est-il supportable et y a-t-il des survivants dans d'autres régions ? La méfiance des habitants à l'égard des étrangers est tellement forte que le lecteur a des craintes qu'ils s'en prennent à Meisis.
J'ai trouvé le personnage de Skalde très intéressant et attachant. La relation qu'elle entretient avec Édith est conflictuelle. Elle semble seule et abandonnée à son sort car sa mère s'est complètement refermée sur elle-même. Skalde est très attentive et attentionnée avec Meisis et à certains moments elle ressent de la jalousie car Édith noue une relation avec Meisis que Skalde n'a jamais eu avec elle. J'ai apprécié que l'auteure fouille ses personnages et les relations entre eux. J'ai aimé les thématiques abordés dans ce roman mais aussi l'atmosphère qui se dégage, la description de la nature inhospitalière et la tension narrative.
« Les dents de lait » est un premier roman maîtrisé de bout en bout porté par une écriture addictive qui ne lâche pas son lecteur de la première à la dernière page.
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