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Fulbert Roty est rentier, asocial, complexé par la sonorité du patronyme dont l'a étrangement affublé sa mère, pianiste virtuose. Il se sent aussi très seul et déteste les vieilles peaux. Peut-être car cette mère qu'il adore n'a pas eu l'occasion d'en devenir une.
Elle est décédée un matin - il avait dix ans - juste après l'éclosion d'un perce-neige, une brève coupure d'électricité et la toilette matinale de son père. Depuis Fulbert a une véritable passion pour les fleurs, qui fanent, sèchent. Que l'on peut garder près de soi toute une vie.
Il voudra bientôt faire profiter l'humanité de cette qualité florale, quel qu'en soit le prix.
Voici un petit livre qui offre une réflexion onirique sur la finitude de l'humain. Avec un drôle de type qui transforme ses victimes en fleurs. Ce n'est pas un polar pur et dur, un de ceux prisés par les machos friands d'adrénaline et de testostérone. À vous, mâles baveux et concupiscents imprégnés d'humour gras et d'ignorance crasse, méprisant la part de féminité qui sommeille en vous, j'adresse cet avertissement : passez votre chemin. Il est ici question de poésie et d'onirisme, de détournement d'idées mineures, de superfluité à l'esthétique soignée, de fleurs et de dessous chics, d'étrangeté des sentiments. "Rares sont les gens qui sont capables de créer réellement", dit monsieur Tach dans "Hygiène de l'assassin", de qui vous savez. Il a raison. Puis, parlant d'écriture : "La plupart [des auteurs] se contentent de copier les prédécesseurs avec plus ou moins de talent - prédécesseurs qui sont le plus souvent d'autres copieurs", ajoute-t-il, implacable. Elodie Soury-Lavergne a compris la leçon et se démarque habilement, trouve l'exception à la règle.
Comme tout autodidacte qui ne sait rien sur pas grand-chose ou à peu près tout, je fonctionne à l'instinct. Et mon instinct me dit que cette Elodie, qui semble apprécier Gainsbarre, ce dont je ne saurais la blâmer, pourrait bien un jour dédicacer ses livres devant une file d'aficionados en buvant force champagne. Tout en caressant son chien circoncis, le bien nommé Rabbin.
Un talent à découvrir. J'attends la suite...
J'ai découvert ce premier roman récemment et j'ai tout de suite accroché. L'univers est très fantaisiste, poétique et un peu sombre, à la Tim Burton. Cela ressemble à un conte pour adulte, déjanté et riche en personnages loufoques. On y trouve aussi une jolie réflexion sur la mort, la vieillesse, le deuil et l'absurdité du monde, servie par un style rapide et efficace, non dénué de poésie.
J'ai acheté ce livre lors d'un salon après avoir échangé avec l'auteur qui me l'a gentiment dédicacé. De retour à la maison, j'ai dévoré les Cadavres en Fleurs d'une traite ! Emmené dans un monde à la Vian où l'on croise une galerie de personnages tous plus loufoques les uns que les autres, j'ai été séduit par une histoire dont on e sait s'il faut rire ou pleurer. L'ensemble est servi par un style très percutant, bref, prècis, concis, lapidaire que j'ai aussi adoré. Bref, les Cadavres en Fleurs gagnerait à être connu parce qu'il possède de véritables qualités littéraires. Un auteur à suivre absolument !
Je vous emmène faire la connaissance de Fulbert. C'est un homme qui vit à la lisière du monde, un inadapté aux fragments du quotidien. Il est rentier,solitaire,il déteste les vieilles peaux probablement parce que sa mère n'a pas eu le temps d'en devenir une.
"Des tas de vieilles peaux ont cherché à me consoler de la mort de maman. En m'affirmant que les artistes s'immortalisent par leurs oeuvres. Faut pas être très malin pour y croire. Même à l'âge de dix ans, je ne me suis pas laissé avoir. Si c'était vrai, tout le monde chercherait à écrire des bouquins, des chansons, se mettrait à peindre ou à danser, au lieu de consacrer toute une vie à un boulot ingrat, à l'éducation de quelques marmots qui, soit dit en passant, conduisent plus à la folie qu'à l'immortalité.[...] La seule chose immuable en ce monde, c'est l'argent. Et tout l'intérêt qu'il suscite."
A mi-chemin entre la fable et le conte, Elodie Soury-Lavergne brosse le portrait d'individus fantaisistes: une sirène amatrice de parties de pêche à la canne à strophes, un steward cannibale, un Blobfish inutile, un porc populiste et une girafe complexée. Sans oublier Rabbin, le chien juif circoncis. La galerie des personnages propose une critique acerbe de la société dans un langage oralisé, poétique et imagé.
Sous couvert d'humour noir, l'écriture est ciselée, elle s'unit à la métaphore et en ce sens me rappelle la plume de Boris Vian.
Fulbert aime les fleurs " On peut les garder près de soi. Les aimer. Les préférer comme ça aussi. Maman a dû partir. Maman n'était pas une fleur. Rien ne ressemble plus à une femme qu'une fleur. Pourtant, rien ne ressemble moins à une fleur qu'une femme. Sauf maman."
J'aime beaucoup son analyse de la mort et de ce qui l'entoure. Le spectre de la mort est désacralisé "Il n'y a pas de raisons pour que le temps s'arrête à cause d'un oiseau mort. Il ne le fait déjà pas pour un homme. Pas même une petite pause."
Fulbert et ses compères sont d'une charmante compagnie sur le chemin mystérieux de la vie, mais aussi de la mort. Je vous invite à découvrir le pays fleuri de Fulbert.
Elody Souris-Lavergne a reçu le Prix du Jeune Ecrivain en 2011 et signe avec ce roman une écriture comme "une épluchure de sa singularité".
Roman publié chez Dub Editions, Janvier 2013.
Un premier roman ancré dans l'absurdité de notre monde, à la fois drôle et touchant.
Ce roman s'inscrit hors des sentiers battus de la littérature actuelle. Une jolie découverte pour ma part !
J'ai vraiment aimé ce livre. Je l'ai été prise dedans dès les premières pages et l'ai dévoré en peu de temps. C'est à la fois drôle et poétique. En tout cas, c'est un livre touchant.
Le ton est très léger, très agréable à lire, les chapitres sont courts et vraiment percutants, je n'ai pas vu le temps passer en me plongeant dans ce livre.
L'ouvrage décrit plus un monde légèrement mystérieux, un univers singulier et très particulier, en effet le héros fait de drôles de rencontres et on sent que les enjeux se passent à l'intérieur de son crâne: le Stewart cannibale, le chien juif circoncis...
Vous l'aurez compris aucun livre ne ressemble à celui ci et je ne peux que vous encourager à entrer dans le monde, à la fois, merveilleux et terrifiant de Monsieur Roty.
Bravo!
TLBH
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