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Tristan est un jeune banquier d'affaires ambitieux qui jongle avec les tableurs Excel et les hauts de bilan comme avec ses nombreuses conquêtes.
Un premier chagrin d'amour lui fait apparaître sous une lumière crue le grotesque de la vie de bureau. Reconverti dans le consulting, il est envoyé conseiller une imprimerie de Romorantin en phase de restructuration. Pour échapper à ses ennuyeux collègues, il emménage alors au château du Valbrun, chez son grand-père, avec qui il avait perdu tout contact depuis l'enfance.
Loin des tentations parisiennes, dans l'isolement solognot, une relation intense et complexe s'établit progressivement entre le vieil aristocrate cyclothymique et le jeune financier désabusé. Cependant une lutte se trame autour des bois du Valbrun, qu'un ambitieux conseiller municipal souhaite soustraire à leur propriétaire afin d'y construire un collège de réinsertion pour jeunes en difficulté, sur fond de revanche personnelle et d'élection législative.
Derrière les considérations écologiques et politiques, deux visions de l'Homme et des animaux s'affrontent. Tristan, entraîné presque malgré lui dans ce combat entre la droite conservatrice rurale et la gauche technocratique parisienne, va trouver un allié et un confident de choix en la personne d'un extravagant Anglais du voisinage, qui mène une vie épicurienne guidée par la passion des chevaux, les inventions folles et les théories littéraires fumeuses. Les deux amis doivent d'ailleurs redoubler d'imagination lorsque l'irruption d'une espèce de scarabée protégée vient rebattre les cartes des forces en présence.
Dans la solitude de la forêt, miroir inversé de la vie débridée qu'il mène à Paris ou à Saint-Tropez, Tristan commence à voir son cynisme de façade se lézarder. Surtout, il s'enfonce dans ce monde traditionnel et contemplatif de la chasse et de la vénerie, d'où les préoccupations charnelles ne sont pas forcément absentes. Si sa chute, son rejet de la modernité, son abandon au lyrisme des bois semblent inéluctables, saura-t-il entendre, derrière l'appel de la forêt, l'invitation à trouver sa place dans le monde ?
Tristan, personnage peu sympathique et plutôt méprisant à l’égard de ses semblables n’a pas réussi à me séduire, pas même lorsqu’il s’installe chez bon papa dans sa propriété aristocratique … J’avoue que l’ennui est venu très rapidement au cours de cette lecture. Ni la banque, ni la chasse, ni la politique, et encore moins les ébats débridés et les séances d’alcoolisation ou de drogue n’ont retenu mon intérêt bien longtemps … Rien de passionnant à mon goût, dommage …
Trois extraits
« Je ne suis pas triste ! Les gens tristes sont des gens qui s’ennuient. Jamais de ma vie, je ne me suis ennuyé. J’ai trop de choses à faire pour cela ! » (p. 246).
« Lire ? […] Lire a-t-il jamais rendu un homme heureux ? Les biographies politiques sont mal écrites, les essais historiques chiants à mourir, les romans d’amour mièvre, les livres d’aventures irréalistes, les tragédies déprimantes, et la presse est aussi creuse que les chaînes d’information en continu, les fautes d’orthographe en plus. » (p. 292).
« L’ironie noire dévore les mélancoliques, l’ironie joyeuse nourrit les humanistes. Choisis la guerre ou la farce, mais pas le cynisme. Si tu te complais dans le cynisme, il te dévorera. » (p. 368).
Le ton est décalé et grinçant, l’humour est un un poil cynique, ce roman ne plaira pas à tous ! C’est un monde avec d’anciens aristocrates restés de gros propriétaires fonciers plus ou moins aisés ou ruinés et avec des nouveaux riches : la nouvelle élite arrivée dans les hautes sphères grâce à la « méritocratie républicaine ». Ce monde, je n’en fais pas partie et j’en suis bien contente, il me dépasse et je ne cherche pas à le connaître et à le comprendre. Pourtant, à travers ce roman, et, bien que je n’entende rien à la chasse et aux chasseurs, j’ai appris des choses intéressantes sur la Sologne et ses traditions. Mais tout le monde en prend pour son grade, les aristos, les bourgeois, les fonctionnaires, les écolos, les socialos, les cathos… Les bonnes mœurs est un roman dense, difficile d’accès mais qui mérite d’être lu car c’est un premier roman formidable, dérangeant et drôle (surtout la troisième partie).
https://pativore.wordpress.com/2016/10/19/les-bonnes-moeurs-de-timothee-gaget/
Tout d'abord un grand merci aux Edts Intervalles , qui m'ont permis de savourer ce roman un brin iconoclaste et particulièrement jubilatoire.
Un jeune parisien Tristan , mais aux profondes racines provinciales et particulièrement solognotes arrive au bout de tous les excès : travail, boisson , sexe.
Grâce à Tancrède, un de ses richissimes amis qui le démissionne, il se reprend à respirer, retrouve un travail avec au moins quelques horaires définis, et par hasard , alors qu'il est envoyé en mission à Romorantin, il se souvient que la maison-château-manoir de son grand père ne se trouve qu'à une vingtaine de kilomètres.
Ce grand père est un comte avec qui ses parents ont pris de longues distances, bref il ne l'a pas vu depuis 15 ans...
Tristan s'installe donc chez lui, dans une chambre bien froide, il est vrai que ces maisons sont des gouffres à entretenir.
Tout près dans la « Métairie » vit une de ses cousines et sa famille.
Les rapports sont loin d'être cordiaux ; un dépravé de parisiens ouvert à tous les excès et une famille provinciale, catholique, respectueuse de la vie à mener selon leur rang.
Mais la Sologne est terre de chasse, à courre principalement ; et c'est par ce biais que grand père et petit fils vont se retrouver, d'autant plus que la propriété risque d'être amputée de 60 hectares par la nouvelle municipalité... »rouge » bien évidemment dixit Monsieur le comte.
Tristan, aidé d 'un ancien camarade de classe prépa, un anglais gargantuesque à l'humour ravageur va essayer de mettre en échec cette initiative...
Ce roman est construit autour d'une certaine lutte des classes parfois même au sein de la famille.
Le rapace qui veut amener des délinquants au Valbrun n'est autre que le fils du garde chasse qui ne reconnaît pas que c'est l'amour de la foret et de la chasse qui animait ces deux hommes ;tous les travers de la société de ce nouveau siècle se heurtent à un monde de traditions.
Peut-être , parce que c'est un premier roman que le jeune auteur en a fait parfois un peu trop sur les scènes d'orgie( mais il doit être grand lecteur de Bret Easton Ellis), mais cela dit, les pages qui concernent la cynégétique sont admirables.
C'est un roman que j'ai vraiment dévoré avec plaisir.
Tristan, jeune trentenaire, a une situation professionnelle aisée et des amis avec qui les WE se transforment en orgie de boissons; Mais voilà que pour son travail, il se retrouve ds un bled paumé de Sologne à cohabiter avec son grand père pas vu depuis 15 ans dans le château familial. Or ce dernier est soumis à une expropriation contre laquelle une bataille s'engage... Tristan se retrouve, bien malgré" lui, mêlé à tout cela........
Livre long....Tristan porte un regard ironique et satirique du monde de la finance, du monde de la chasse et de la politique. Mais on se perd dans les détails... La tentation fut récurrente de lâcher le roman avant la fin, mais j'ai persisté...
https://cahiersvarisetplumenacre.wordpress.com/2016/07/28/les-bonnes-moeurs-timothee-gaget/
Un livre qui porte de nombreuses oppositions. Les bonnes mœurs chargées de tradition face aux mauvaises ( ?) correspondant à une vie remplie de sms, de PowerPoint, de relations fugitives fondées sur la seule recherche du plaisir immédiat. L’ancienne génération face à la plus jeune, les partis politiques de droite face à ceux de gauche…
À l’occasion d’une mission professionnelle inintéressante à Romorantin, Tristan, 27 ans, choisit d’aller vivre quelques mois auprès de son grand-père au domaine du Valbrun en Sologne. Ils n’ont rien en commun, se connaissent peu et apprennent progressivement à se découvrir sans forcément beaucoup se parler. Ce château est bien aux antipodes de l’univers de Tristan mais à la fin, il avoue « j’avais pris goût à cette maison, à cet espace distendu, inadapté et anachronique. » (p 350) « Anachronique » est, pour moi, le mot qui peut résumer parfaitement la vie au Valbrun face aux ambiances contemporaines dans lesquelles Tristan a l’habitude d’évoluer.
En conclusion, Timothée Gaget a su nous emmener dans des univers variés, nous faire découvrir des personnages attachants. Toutefois, j’ai regretté certaines longueurs dans les récits. La fin « ouverte » qui permet de laisser son imagination vagabonder peut décevoir ceux qui aiment être guidés jusqu’au bout !
Notre narrateur evolue entre deux microcosmes, celui de la bourgeoisie parisienne et des chasseurs catholiques du centre de la France. Quelque soit le milieu, il dépeint, il croque avec sarcasme, avec une ironie acerbe les us, les coutumes, les préjugés, les intérêts égoïstes, égocentriques de ces petits bourgeois friqués,addicts de sexe, drogue, alcool, de sensations fortes ou des huguenots ancrés dans leurs traditions conservatrices, catholiques.
Le narrateur quant à lui s'épuise, se complaît dans ses milieux même s'il les critique, il va au bout de l'epuisement psychologique et physique dans son travail, dans ses soirées. de même, au milieu des intégristes chasseurs, il ne reste que spectateur en bouillant intérieurement des inepties de chacun. Mais, quelle tristesse dans ce personnage ! Il prend, il consomme mais il est vide à l'intérieur, à très peu de moments il est heureux, il prend plaisir à l'inverse de son grand -père qui lui profite de sa vie, de sa maison, ses champs, sa chasse sans notion pécuniaire.
J'ai beaucoup apprécié l'écriture de ce jeune auteur, les mots sont choisis avec justesse, un vocabulaire très varié, intelligent puisqu'il sait être cru lors des mondanités parisiennes etleurs excès et plus soigné, scientifique lors des parties de chasse ou des conflits politiques. Certes il y a des scènes de sexe très suggestives mais elles sont évoquées comme consommées cad rapidement, ardument, dans l'excès et non le plaisir .
Beau premier roman!
Merci à Babélio, aux éditions Intervalles et a M.Gaget pour cette découverte !
Lien : http://chezsabisab.blogspot.fr/2016/05/les-bonnes-moeurs-timothee-gaget.html
Le narrateur, Tristan, la trentaine, est un banquier d'affaires surmené, prêt à craquer, d'autant plus qu'il vit son premier chagrin d'amour. Il se voit contraint de changer de vie.
Il part dans le château de son grand père en Sologne et devient consultant pour des entreprises locales. Son grand père est un homme taiseux, grand amateur de chasse.
Tristan retrouve ainsi la terre de son enfance et ses racines familiales, il va se découvrir une passion pour la chasse et par ce biais commencer à apprécier son grand père. Il va l'aider dans sa lutte politique contre un conseiller municipal rival qui projette de construire un collège de réinsertion pour jeunes en difficulté sur le domaine familial, Tristan va s'engager dans la défense de leurs terres.
Je ne suis vite ennuyée dans ce roman, lassée notamment par les descriptions techniques des scènes de chasse. Trop de longueurs, un sujet qui ne m’intéressait pas vraiment, un personnage principal qui noie ses angoisses dans l'alcool et la drogue et que j'ai trouvé antipathique expliquent mon abandon de cette lecture, ce que je fais rarement.
Une lecture vers laquelle je ne serai certainement pas allée sans l'aventure des 68 premières fois.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/06/les-bonnes-moeurs-de-timothee-gaget.html
« Comment survivre au XXIe siècle quand on est un jeune banquier d’affaires pété de fric et qu’on a plus de copine, plus de potes et des cernes de raton-laveur ? » Voilà en gros la question existentielle qui taraude Tristan au début de ce roman dense, un peu touffu, mais qui nous offre un portrait saisissant de la génération Y : «Une génération qui s’enorgueillit de sa parfaite maîtrise d’internet, de l’égalité homme-femme, du village-monde, tout en déplorant ses conditions de travail. Personne ne note que ce sont précisément les bienfaits susmentionnés qui sont la cause de la souffrance évoquée.» Notre héros est donc à la recherche de valeurs, d’un sens à une existence jusque-là dirigée par le souci de gagner beaucoup d’argent et de le dépenser presque tout aussi vite dans une vie dissolue.
Car un premier choc a secoué le jeune homme à qui rien ne semblait devoir manquer. Après des études brillantes, il avait vite grimpé les échelons et, malgré des journées de travail sans fin, avait réussi à gagner le cœur de Margaux, fille intelligente et pétillante, jouant du violoncelle avec sensualité, et lisant compulsivement « Elle barbouillait, soulignait, cornait, perdait des milliers de pages, notait et apprenait les phrases qui, plus tard, émailleraient sa conversation. » Ajoutez à cela une sexualité vorace et vous comprendrez aisément le blues de notre narrateur quand elle prend le large.
Il va tenter de noyer son chagrin dans le Lubéron où il passe des vacances en famille. Toutefois, entre les parents, la fratrie et leurs conjoint(e)s, le farniente et une plantureuse suédoise – qu’il va surnommer la Valkyrie – il ne parviendra vraiment à retrouver le moral. Avec l’aide non sollicitée d’un ami, il démissionne et abandonne les horaires de malade pour se reconvertir dans le consulting où les collègues sont tout autant assoiffés de pouvoir, mais la gestion de l’emploi du temps beaucoup plus souple. Après quelques semaines, il se voit confier une mission d’audit à Romorantin au lieu des quelques mois à Prague qui lui avaient été promis. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, il s’accommode de cette mission, car il va pouvoir séjourner au Valbrun, la propriété solognote de son grand-père.
Après les «Mœurs contemporaines», le lecteur est invité à découvrir les «Mœurs anciennes» dans la seconde partie du roman. Cette fois, c’est Bon-Papa qui est à la manœuvre. Après une période d’adaptation avec ce vieil ours acariâtre, Tristan va finir par partager son goût pour la chasse et s’allier avec le vieil homme contre un projet de construction d’un centre pour jeunes délinquants sur une partie du domaine.
On passe du Bûcher des vanités à L’Aménagement du territoire, tout en faisant la connaissance de quelques drôles d’oiseaux, comme Evariste. Ami excentrique exilé dans la campagne française pour limiter son pouvoir de nuisances, il va quand même parvenir à provoquer un accident, détruire une piscine ou encore réduire un cyclomoteur en un puzzle de pièces détachées. Mais les études qu’il entend parachever par une thèse portant sur les littératures française et américaine vues «sous l’angle de la bouffe» vont définitivement nous le rendre très sympathique.
On se régale – c’est bien le cas de le dire ici – des conclusions de cette recherche.
On apprendra aussi par le détail l’organisation, les traditions et le calendrier des parties de chasse en Sologne. Les amateurs apprécieront sans doute.
J’ai pour ma part préféré le rapprochement entre Tristan et sa cousine Bathilde et entre Bathilde et Philippa, la sœur d’Evariste. Leur week-end à Paris «pour se changer les idées» leur permettra à tous de découvrir une nouvelle part de leur personnalité et de repartir sur de nouvelles bases.
Nous voilà arrivés aux «Mœurs du fond des bois», la troisième partie du livre. Celle où les grandes décisions doivent être prises. « J’avais pris goût à cette maison trop grande et trop froide, à cet espace distendu, inadapté et anachronique qu’était le Valbrun. J’avais peu à pei appris à aimer ces bois sombres, ces étangs de vie et ces paysages aveugles, à m’accommoder des silences interminables et des monologues enflammés de bon-papa. Le contact des chiens, la contemplation du feu, les canards de passage m’avaient apporté un réconfort plus profond que celui de la plupart des humains. »
Timothée Gaget n’oublie toutefois pas d’ajouter quelques rebondissements à une fin qui serait trop convenue et prouve dès son premier roman une belle maîtrise du récit, nonobstant quelques longueurs. Mais on lui pardonnera volontiers. Mieux, on attend la suite des aventures de Tristan !
http://urlz.fr/3JpA
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