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K. est amoureux de Sumire, mais dissimule ses sentiments sous une amitié sincère. La jeune fille est insaisissable, et voue un amour destructeur à une mystérieuse femme mariée. Un jour, Sumire disparaît, sans laisser de traces. K. part à sa recherche sur une île grecque, dans les rues de Tokyo, où tout le ramène à elle.
Une fable du troisième millénaire : des êtres séparés, un amour impossible, le néant spirituel, un vide implacable. Envoûtant.
Céline Geoffroy, Les Inrockuptibles Traduit du japonais par Corinne Atlan
"Pourquoi sommes-nous si seuls ? me demandai-je.
Pourquoi est-il nécessaire que nous soyons si seuls ?
Tant de monde vivent dans ce monde en attendant quelque chose les uns des autres, et ils sont néanmoins contraints à rester irrémédiablement coupés des autres.Cette planète continue-t-elle de tourner uniquement pour nourrir la solitude des hommes qui la peuplent ?
Je fermai les yeux, tendis l'oreille, et songeai aux descendants du Spoutnik, qui continuent à tourner dans le ciel, reliés à la Terre par la seule force de la gravité."
Un court extrait qui me semble résumer à merveille ce roman "déjanté".
Un triangle amoureux quelque peu original.
Sumire, jeune étudiante, passionnée de littérature, tente d'écrire son premier roman.
K, instituteur, jeune homme solitaire est LE confident et meilleur ami de Sumire. Il en est follement amoureux mais comprend vite que ce n'est pas réciproque.
Miu est une femme d'affaires, mariée mais sans vie affective. Elle embauche Miu pour être sa secrétaire.
Sumire est passionnément amoureuse de Miu., son "Spoutnik chérie"
L'histoire de passions amoureuses non réciproques. De trajectoires solitaires.
La première partie du roman présente les personnages et les situations.
La deuxième partie (disparition de Sumire) vogue aux frontières du fantastique.
J'avoue ne pas avoir accroché, ni m'être attaché aux personnages.
Tout cela est un peu loufoque même si le message principal est fort.
Pas le meilleur de Murakami !
K., le narrateur, aime Sumire, qui aime Miu. Ce qui pourrait ressembler à un triangle amoureux va bien au-delà de ce simple artefact narratif. Tout comme la disparition de Sumire ne constitue pas l'intrigue principale du roman.
De quoi, alors, est-il question? De la frontière entre rêve et réalité, de personnages qui s'efforcent d'investir leur existence tout en ayant conscience de ne pas pouvoir le faire. De la quête de soi et de la perte de soi ou d'une partie de soi. Du mystère qu'est la définition de soi. De la difficulté, comme l'écrit Sumire, à réconcilier le moi réflexif, celui qui comprend et analyse, avec le moi qui m'échappe.
Roman métaphysique, alors? Un peu, mais aussi, roman poétique, délicat, humain. Les références nombreuses à la littérature et à la musique un cocon éthéré où les personnages échangent, souvent dans la douceur, des points de vue divers, des questionnements à la fois naïfs et cruciaux. Et comme toujours avec Murakami, on ne sait pas exactement à quel moment le glissement s'opère, quand est-ce qu'on quitte la réalité pour basculer dans l'onirique. Et on s'en moque, on a simplement envie de se laisser porter.
Il est notable que pour une fois, l'auteur choisit un narrateur-personnage. Le roman est plus linéaire que d'autres écrits comme Kafka sur le rivage ou 1Q84, par exemple, dans lesquels les personnages suivent chacun leur trajectoire avant de finir par se croiser. Dans les amants du Spoutnik, c'est K., l'instituteur tranquille, qui nous livre un récit fluide.
Idéal pour rêver, s'évader, sans quitter son fauteuil, aux confins du rêve.
Il s'agit du second roman de Haruki Murakami que je lis et c'est encore une réussite. Toujours dans le même style fluide qui se lit très facilement, l'auteur nous offre ici une maginifique histoire d'amours et d'amitiés. K., Sumire et Miu forment les trois pointes d'un triangle qui se rejoignent, mais pas forcément dans le sens voulu. K. est amoureux de Sumire qui l'aime aussi mais pas comme il le souhaiterait, il se contentera d'être son ami, celui qu'elle peut appeler à 3 heures du matin d'une cabine téléphonique au mépris de ses précieuses heures de sommeil. Sumire est amoureuse de Miu, mais est-ce réciproque? là est la question centrale de ce roman. Sumire découvre ses propres sentiments. Elle qui croyait aimer les hommes, tombe amoureuse d'une femme et c'est un grand bouleversement pour elle. Elle veut absolument "avoir" Miu. Peut-être ce voyage sera-t-il une occasion rêvée.... Pendant son "enquête" sur la disparition de Sumire, K. va apprendre des choses (intéressant pour un instituteur...!) qui vont lui faire regarder la vie autrement. J'ai été tout de même un peu surprise que le coté rêve/réalité, qui est la "marque de fabrique" de l'auteur, ne soit pas aussi présent que dans Kafka sur le rivage. J'ai même ressenti un petit sentiment de frustration à la fin, j'aurai aimé en savoir un peu plus sur ce qui est arrivé à Sumire. Mais cela n'enlève rien au plaisir que j'ai eu de lire de ce roman. Bref une lecture agréable qui va m'encourager à découvrir les oeuvres de Monsieur Murakami.
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