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" C'est ce que j'avais ressenti, ce jour-là, en regardant s'éloigner la côte. J'avais respiré. J'avais pensé : nous laissons derrière nous la terre des fantômes. J'avais six ans, presque sept. Je ne savais pas encore que les fantômes nous suivraient. "
Roy et Ness n'étaient que des enfants lorsqu'ils ont dû quitter l'Écosse. Ils sont partis avec leur père parce qu'il le fallait, laissant tout derrière eux, jusqu'à leurs prénoms. Trente ans plus tard, les deux frères habitent en Suisse. L'un s'est marié, a eu une fille, l'autre vit seul. Ils se voient peu. Mais quand Roy demande à Ness de l'accompagner au bothy, la maison familiale perdue au milieu des montagnes, Ness n'hésite pas. Il veut renouer avec son frère, entendre à nouveau la voix qui lui racontait des histoires le soir. Il veut surtout aider Roy à affronter le drame qui a enveloppé leur famille de silence - au risque de réveiller d'autres secrets plus anciens...
Sélection Prix du roman Fnac 2024
Voici un roman d’une grande sensibilité qui raconte deux frères, Roy et Ness, très dissemblables, entre passé et présent, l’Ecosse et la Suisse, les morts et les vivants !
La mort accidentelle de la fille de Roy ravive la blessure, jamais refermée, de la disparition de leur mère quand ils vivaient en Ecosse. Incapable de surmonter son deuil, leur père les emmena vivre en Suisse où chacun a grandi et vécu, sans heurt ni réel épanouissement, dans un silence feutré.
Cet événement dramatique oblige les frères à se remettre en cause. Tour à tour, ils vont reconnaître et exprimer leurs peines, les espoirs et les rêves réalisés ou enfouis, les désirs et les regrets. Le fracas du deuil et de la disparition programmée du mental de leur père, les obligent à se rapprocher pour se reconstruire.
Ce récit a un côté onirique, bien que douloureux, avec un grand voile gris qui se serait déposé sur les vivants jusqu’à ce qu’ils soient obligés d’affronter la réalité de leurs vies.
Les descriptions des paysages participent beaucoup à cette ambiance floue, froide mais où l’amour prédomine. Les légendes m'ont semblées être comme une seconde peau pour Ness, le protégeant de la réalité et du temps qui passe. Où se situent donc le rêve et la réalité ?
#nicolasgarmaberman #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2024
Ness et Roy, deux frères ont grandi en Écosse. A la mort de leur mère, ils se sont installés en Suisse avec leur père et ont laissé leur passé derrière eux. Roy est devenu musicien, il s’est marié et a eu une fille se prénommant Emily. Quant à Ness, il est journaliste. Les deux frères ont vécu le deuil de leur mère très différemment. Le départ d’Édimbourg a été un arrachement pour Roy, alors que Ness plus jeune a gardé moins de souvenirs.
Un nouveau drame familial va bouleverser les deux frères et les replonger dans des souvenirs emplis de non-dits. Les deux hommes vont devoir affronter leurs fantômes et faire face aux secrets de famille et aux blessures du passé.
Dans ce roman polyphonique d’une grande sensibilité, nous alternons entre les voix de Roy et Ness, le présent et le passé. Agrémenté d’un récit d’atmosphère qui met en exergue la beauté des paysages de Suisse et d ‘Écosse. L’auteur avec beaucoup de délicatesse et de finesse évoque diverses thématiques : l’enfance, le deuil, les souvenirs, les non-dits, les blessures mais aussi l’importance des refuges et de l’amour fraternel pour aider à se reconstruire.
Entre songe et réel, l’auteur joue avec une frontière parfois floue. « L’épaisseur de l’aube » est un roman profond, tendre et mystérieux, cependant il m’a manqué un petit quelque chose pour que je ressente une réelle empathie pour les personnages.
Magnifique roman sur la force de la fraternité, sur le deuil et le manque, sur le pouvoir de l’imagination pour combler l’absence.
Roy et David, dit Ness, ont quitté l’Écosse avec leur père. Genève est ainsi pour Ness l’ancrage de ses souvenirs d’enfance, la période antérieure s’étant diluée dans les non-dits et l’oubli. Pourtant un drame va faire resurgir les questions qui sont restées en suspens, tandis que leur père se laisse emporter par les brumes d’une mémoire défaillante.
L’un après l’autre, en chapitres alternés Roy et Ness vont nous confier leur doute, leurs angoisses et tenter de composer avec l’inacceptable.
Le récit est porté par une écriture d’une grande beauté, une prose qui confine à la poésie et une analyse des processus de reconstruction qui vous transporte dans un univers de contes et de légendes. Sans oublier l’habileté de l’auteur pour trouver une explication aux indices qui auraient pu emmener les frères vers la folie.
Un coup de coeur pour ce roman superbe.
Deux frères, Roy et David que tout le monde surnomme Ness, en référence au monstre du Loch éponyme, sont liés par la perte de deux êtres chers dont ils ne se remettent pas. Chacun aborde la douleur avec sa sensibilité, sa force, ses faiblesses et ils vont essayer de renouer autour de ces pertes communes.
C'est un roman très singulier sur le deuil, la perte, le besoin de croire que les disparues sont encore là, parmi nous, la difficulté de partager la douleur même avec ceux qui nous sont le plus proches. La présence des absents est tellement désirée qu'ils sont là, autour de soi, qu'on peut les voir, leur parler. L'atmosphère étrange oscille entre rêve, brume, souvenirs.
C'est un roman sur l'amour fraternel, celui de l'enfance, celui qui fait des hommes de petits garçons, qui se distend lorsque chacun fait sa vie mais qu'un drame ressoude, une fois que les mensonges et les secrets sont exprimés.
C'est un roman sur la mémoire, celle qui fait vivre les absents, celle dans laquelle on retrouve la chaleur des moments heureux partagés mais aussi celle qui s'évanouit, se dilue dans la maladie d'Alzheimer.
L'écriture est belle, les paysages de montagne dans le froid et la neige, magnifiquement décrits mais je ne me suis pas du tout retrouvée dans les émotions exprimées par l'auteur, tentée à plusieurs reprises d'arrêter ma lecture tant ce qu'écrit Nicolas Garma-Berman m'est étranger, voire incompréhensible.
Une rencontre qui ne s'est pas faite.
Lors de la rentrée littéraire 2022 j'ai eu l'occasion de découvrir la fille aux plumes de poussière grâce au animatrice du forum Culturalivres.
Je me suis plongé dans ce nouveau roman et je le vous recommande, celui-ci est différent du précédent par le ton, on n'en ressort pas indemne. Une intrigue mélancolique, poétique, de nombreux thème y seront abordés bien souvent difficile.
Famille, Deuil, Absence, Souvenirs, Non dits, Mémoire. Un voyage intérieur d'une grande beauté, douleurs et reconstructions.
L'auteur reprend plusieurs thématiques déjà lu dans le précédents.
"Cette voie qui m'avait fait naître, grandir, qui m'avait fait oublier d'où je viens et m'avait habitué à un autre chez moi. Qui m'avait donné un nom, qui m'avait rassuré, terrorisé. Cette voix qui, à mon oreille, avait fait mourir ma mère. Cette voix qui a présent ressuscitait son enfant."
L’épaisseur de l’aube de Nicolas Garma-Berman est un roman que ses lecteurs ne sont pas près d’oublier. La qualité de l’écriture, le réalisme des personnages affrontant les vicissitudes de la vie et les mots de l’écrivain pour décrire l’absence, le deuil, la culpabilité, est une véritable expérience de lecture, lumineuse et magistrale !
La vie d’une famille est décrite du point de vue de deux frères. Roy est le frère de David de cinq ans l’aîné. Un jour, Roy le surnomme Ness, le monstre des mers, ce qui lui restera à jamais. Le récit des deux frères commence au temps où ils vivaient en famille à Edimbourg et notamment, lors du dernier été de vacances au bord de la mer, à Granton Harbour. Kenneth et Isra, leurs parents, composaient une famille heureuse.
Seulement le père et ses fils ont déménagé à Genève, au bord du lac. Le lecteur apprend la disparition d’Isra qui a provoqué ce départ. Il découvre beaucoup plus tard ce qui s’est réellement passé.
Ness commence le premier son récit. Il décrit entre autres sa jeunesse, sa vie de journaliste, la vie que son frère Roy, musicien de talent, a réussi à construire. Roy vit avec Selkie, surnom pour Audrey qu’elle n’aimait pas, artiste de théâtre. Ils sont en couple depuis quinze ans. Roy lui a donné ce surnom pour rappeler « les femmes sirènes vêtues d’une peau de phoque ». Émily est leur fille de onze ans, futée et qui sait ce qu’elle veut.
Roman magistral
« On l’eût pris à le voir comme un Immortel », ce vers de l’Illiade est un leitmotiv pour Ness.
Après le drame de leur jeunesse, Roy et Ness vont revivre ensemble la disparition de la mère, sans père pour les protéger et sans les histoires et les chansons que l’enfance avait inventé.
Nicolas Garma-Berman nous captive par sa capacité à dépeindre l’amour entre frères, le fardeau de l’absence et la solitude insupportable face à la souffrance de la perte de l’autre. Son récit alterne pour que les expériences des deux frères se répondent, malgré leurs différences de personnalité et d’implication dans leurs drames.
Des mots lourds de charge affective relient les deux frères : « Elle n’est plus là, Ness » d’une absence à l’autre, comme si la conscience de la répétition ne pouvait arrêter l’effet de l’anéantissement dans lequel les deux hommes sont depuis l’enfance.
Les deux récits ne racontent pas les mêmes situations vues de deux aspects complètement différents. Chacun des frères suit sa logique pour captiver le lecteur qui reste longtemps sans comprendre le drame qu’a vécu leur mère. Au fur et à mesure où le lecteur accompagne chacun sur les chemins de leurs propres souvenirs, il découvre une partie de leur vérité.
L’épaisseur de l’aube mérite l’attention du plus grand nombre. Déjà sélectionné pour un futur prix, ce nouveau roman de Nicolas Garma-Berman est une petite perle littéraire !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/08/22/nicolas-garma-berman-lepaisseur/
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