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« Pute borgnesse ! » Victor Renard n'eut jamais de chance avec les femmes. À commencer par sa mère, l'épouvantable Pâqueline, qui lui reprochait d'être venu au monde en étranglant son frère jumeau de son cordon ombilical. Puis ce fut Angélique, la prostituée, qui se moquait des déclarations enflammées de Victor et de sa difformité, comme de sa « demi-molle ».
Victor échappe pourtant à sa condition misérable : il devient embaumeur. Avec les cadavres, au moins, le voilà reconnu. Et en ces temps troublés, quelle meilleure situation ? Les morts, après la Révolution, ne manquent pas dans Paris...
Mais le sort le rattrape et l'épingle, comme le papillon sur l'étaloir. Face à ses juges et à la menace de la guillotine, Victor révèle tout : ses penchants amoureux, les pratiques millénaires de la médecine des morts, le commerce des organes et les secrets de sa fortune.
Où l'on découvrira que certains tableaux de nos musées sont peints avec le sang des rois de France...
Auteur d'ouvrages historiques, Isabelle Duquesnoy a consacré dix ans de sa vie à ce roman, sans se soucier de savoir s'il serait publié. Elle a fait de cette obsession son chef-d'oeuvre.
Victor Renard n’a pas eu une enfance très heureuse, c’est le moins qu’on puisse dire. Souffre-douleur d’une mère, devenue veuve, qui le tient pour responsable de la mort à la naissance de son jumeau Isidore, il est en plus affublé d’un torticolis congénital qui lui vaut le surnom de Victordu. Sa rencontre avec Monsieur Joulia, embaumeur de son état, va changer sa vie ainsi que l’amour qu’il porte à la belle Angélique Fabre. C’est depuis le tribunal où il est jugé en cette année 1798 que Victor Renard nous raconte sa trajectoire, de son enfance traumatique à son ascension, avant la chute.
Victor Renard se sait déjà condamné. Le lecteur n’apprendra pour quel acte qu’à la toute fin du récit et aura le temps d’imaginer tout ce qui a pu se passer car la vie du jeune homme est loin d’être un long fleuve tranquille.
Celui qui avoue avoir eu plusieurs fois envie de se débarrasser d’une mère effroyable, trempe aussi dans un trafic d’organes humains qu’il vend notamment à des peintres pour en extraire des pigments. Mais il entretient aussi une liaison avec une jeune femme qui a longtemps fait commerce de ses charmes alors qu’il est marié. Les raisons de se retrouver face à un tribunal ne semblent donc pas manquer.
Dans ce récit à la première personne, Isabelle Dusquesnoy transporte son lecteur au cœur de ce XVIIIème finissant et qui a vu passer une Révolution, une guerre civile, la Terreur et la fin d’une monarchie.
A travers les souvenirs de Victor, elle décrit cette époque totalement folle durant laquelle la France semble avoir perdu ses repères. Mais elle nous plonge aussi dans d’étranges pratiques liées à l’usage des organes humains, à la profanation des sépultures de la famille royale et à l’apprentissage de la conservation des corps.
C’est très documenté et très précis. Parfois peut-être un peu trop tant les détails sont d’une extrême crudité. Mais c’est aussi cela qui permet de donner cet accent de vérité dont Isabelle Duquesnoy est coutumière, sans oublier ses petites touches d’humour qui allègent le récit.
C’est encore une fois une lecture prenante et passionnante à laquelle nous convie Isabelle Duquesnoy.
Ah mon cher Monsieur Renard ! Quel odieux crime avez-vous pu commettre pour que l'avenir de votre tête soit aussi compromis en cette période révolutionnaire ? Que dites-vous ? Ah, il faudra pour le savoir écouter un long récit. Qu'à cela ne tienne, j'ai tout mon temps même si cela peut prendre plusieurs jours !
Formidable roman d'ambiance qui dépeint une époque de manière peu reluisante mais tellement réaliste, Isabelle Duquesnoy m'a offert un très bon moment de lecture. Pourtant très maniaque, j'ai réussi à me plonger sans difficulté dans ce roman où la saleté et le langage cru font partie intégrante du récit.
Vous allez sûrement me demander : pourquoi donc aimer ce roman ragoûtant au premier abord ? Car la plume de l'auteure est captivante et a réussi avec brio à ce que tout ce que nous lisons soit perçu comme étant du second degré ce qui a apporté finalement une légèreté au récit. Même si l'on ne peut choisir sa famille, Victor Renard a malheureusement tiré le pire des gros lots avec une mère pareille, la Pâqueline que j'ai adorée détester !
Tout au long de cette lecture, j'ai adoré en apprendre plus sur cette période qui a été possible grâce à un important travail de recherche de l'auteure. Amatrice d'art, j'ai pu découvrir une technique pratiquée par certains artistes de l'époque qui est plus que surprenante. J'ai trouvé très intéressant de pouvoir en savoir plus sur les pratiques d'embaumement à la fin du XVIIIème siècle.
Lecture faite dans le cadre d'une Lc, je pense avoir perdu pas mal de mes camarades s'attendant à lire un roman policier. Pour ma part, cet ouvrage sera l'un de mes coups de cœur de l'été et il me tarde de suivre les aventures de la famille Renard en découvrant sa suite consacrée à cette fameuse mère ; la Pâqueline.
Ce roman est un témoignage ; Victor Renard livre sa confession devant ses jurés. Toute la populace accourt pour l'entendre, se délecter de ses méfaits.
Nous savons qu'il a commis un crime passible de la guillotine mais il faudra attendre les dernières pages pour connaître lequel.
Il veut expliquer l'innommable alors il se raconte : son enfance, sa mère qui ne l'aime pas, son père qui le frappe, la pauvreté, la faim, la crasse, les arnaques puis sa rencontre avec un maître embaumeur qui va le prendre sous son aile et enfin son amour pour Angélique.
Il y a quelques longueurs mais le récit reste passionnant.
Saviez-vous que les coeurs embaumés pouvaient servir comme peinture avec une délicieuse teinte marron ? Connaissiez-vous les techniques d'embaumement, la lacération des chairs, les plantes utilisées ou les onguents nécessaires ?
Tout cela est détaillé presque jusqu'à la nausée mais ces descriptions sont nécessaire à la compréhension du drame qui se joue.
En toile de fond, les stigmates de la révolution et de la terreur.
L'écriture est précise, élégante et teintée d'humour noir.
J'ai apprécié cette lecture.
« Avec ton métier d'embaumeur, ta vie n'est qu'une histoire de trous. »
J’ai découvert Isabelle Duquesnoy, grâce à une amie lectrice et à son roman La Pâqueline, qui serait la suite de L’embaumeur. L’inversion des lectures n’est en rien gênante, car c’est la réponse du berger à la bergère ou vice versa.
Le plaisir de lecture est intact et trouble car le lecteur se délecte d’horreurs d’un réalisme absolue.
C’est dû à une plume lettrée et cultivée, accompagnée d’un esprit farceur, l’auteur joue avec nous avec brio.
Il s’appelle Victor Renard, il est sur le banc des accusés et pendant onze jours il va essayer d’échapper à la guillotine, le pourquoi vous ne le savez pas d’emblée et cela a peu d’importance finalement.
Il est même dépouillé de son prénom.
« On me surnomme Victordu, à cause de ma tête penchée sur le côté. Un torticolis congénital m’inflige cette posture que vous pourriez prendre pour une pitrerie. Je ne ressemble pas à ma mère, autrefois admirée tant pour sa beauté que pour sa tournure naturelle bien qu’elle fût de fort petite taille. Je suis laid, ramassé, et toujours atteint d’une acné dont j’ai passé l’âge. »
Sa mère, la Pâqueline dit de lui :
« Brave Victordu, bon à rien mais prêt à tout. »
A la naissance, ils étaient double, mais Isidore fût étranglé par le cordon de Victor, alors a paré le mort de toutes les qualités et le vivant de tous les défauts.
Le père meurt lorsque l’enfant est tout jeune, alors la veuve place Victor en pension.
A la fin du premier trimestre, la Pâqueline attend Victor à la sortie de la pension.
« Au regard d’autrui, elle était une bonne mère puisqu’elle chérissait son grand dadais. Qui pouvait deviner les moisissures du pain qu’elle me faisait avaler ? »
Alors pendant les onze jours de son procès, Victor Renard va se raconter, non pas se répandre, même s’il joue avec son auditoire, de plus en plus nombreux au fil des jours.
Il va être factuel et vous faire vivre sa vie.
Un règlement de comptes avec sa génitrice ?
Pour commencer sa vie d’homme, elle lui offre ce viatique :
« La grossesse, m’avait-elle révélé, le plus gros bide de ma carrière ! Une malédiction ! Une excroissance de chair qui pendouille ! Mon talent foudroyé en plein vol ! »
Un duo fils-mère inoubliable ! Un pugilat jouissif et désopilant.
Un roman-fresque inclassable, un langage cru sous une plume débridée, une odieuse confession ? A vous de juger, mais une chose est certaine, vous serez vite envoûtés par cette lecture addictive et vous en redemanderez.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2022/01/04/lembaumeur-isabelle-duquesnoy/
Atypique mais inoubliable: l'embaumement et la mort
L'écriture est bel et bien un art puisqu'Isabelle Duquesnoy, restauratrice d'oeuvres d'art, réussit avec envergure à nous intéresser avec une histoire morbide qui n'en est pas pour autant passionnante. Le ton est érudit et l'humour caustique vient contrebalancer certains passages quelque peu écoeurants...
XVIIIème siècle au lendemain de la Révolution française. On fait la connaissance de Victor Renard, embaumeur, que la vie a malmené. C'est un être hors norme, né avec un torticolis, laid, faisant l'objet incessant de moqueries. Détesté par ses parents, en particulier de sa mère, il est en permanence traité d'incapable. Victor Renard grandit dans la culpabilité de son physique et le remord de représenter un être insignifiant. Sans la moindre manifestation de tendresse ni d'amours parentals, il entre dans la vie. Vis-à-vis de lui on ressent, tour à tour, de la pitié, de la révolte et aussi une forme de fascination. Sa mère, abusive, odieuse, aigrie, passe son temps à se défouler sur son fils. Son exutoire. On pense Victor brisé par ce contexte familial plutôt édifiant, il subsiste.
On le retrouve, jeune adulte, devant un auditoire où pendant onze jours il raconte avec force détails son histoire auprès des juges et les raisons pour lesquelles il comparaît à ce procès où il risque la guillotine. Mais de quoi est-il accusé au juste? Entre frissons et stupeurs, on suit ce roman historique dans une quasi hébétude. La plume est cocasse et pertinente. La révélation de ce qu'étaient "les mumies" est déconcertante et pourrait, presque, venir à elle seule conforter le lecteur dans le choix de ce roman hors norme.
Isabelle Duquesnoy a mis dix ans pour écrire ce livre à l'empreinte hors du commun.
Quelles confessions Victor Renard va-t'il faire lors de cette audience?
Voilà un roman qui n'est pas sans rappeler l'histoire d'un certain Jean-Baptiste Grenouille, contée avec talent par Patrick Süskind dans "Le parfum". Ici, c'est le récit de Victor Renard que le lecteur va découvrir, récit qui est dévoilé lors d'une audition dans le cadre de son procès. D'ailleurs, c'est essentiellement ce point qui va tenir le lecteur en haleine tout au long du récit, à savoir comment Victor a-t-il fait pour en arriver là ? Cette audition est l'occasion pour lui de raconter avec beaucoup de détails sa vie qui n'a pas été toujours joyeuse il faut bien le dire.
Et dire que j'ai bien failli passer à côté de cette petite pépite. J'ai acheté récemment en librairie le roman "La Pâqueline : ou les mémoires d'une mère monstrueuse" et juste avant d'entamer la lecture, j'ai découvert grâce à un compte Instagram que ce livre était lié à "L'embaumeur" (impossible de réussir à me souvenir du nom du compte mais si cette lectrice se reconnaît, un grand merci à elle !). Effectivement, la Pâqueline, c'est le surnom de la mère de Victor Renard, personnage clé du roman. Comme à mon habitude, je préfère commencer les séries par le début et j'ai donc attaqué la lecture par le premier roman.
J'ai pris un vrai plaisir à découvrir ce roman. Alors, je ne sais pas si il faut le dire comme ça car le livre regorge de passages peu ragoutants (en même temps, vu le titre on peut s'en douter) mais malgré cette ambiance parfois pesante, cette violence, les sujets difficiles abordés, l'écrivaine arrive à rendre son roman savoureux et même souvent plutôt drôle. Il faut dire que le style d'écriture est parfaitement approprié et rend la lecture agréable. Idem pour la construction très soignée. J'ai été complètement embarqué avec ces personnages dans ce climat post-révolution française.
C'est un roman historique mais finalement le contexte général est assez peu développé. On est tout de suite sur des détails, c'est un peu dommage même si cela ne gêne pas la lecture. Le roman reste bien centré sur le personnage principal et sur ceux gravitant autour. Il y a bien parfois quelques longueurs, quelques redondances mais le récit est tellement prenant que cela ne m'a absolument pas dérangé. Il faut d'ailleurs noter que le récit est parfaitement bien documenté et on retrouve tout un tas de petits détails, c'est assez impressionnant et souvent très instructif. On peut citer pour exemple cette étrange pratique de certains peintres qui utilisaient des cœurs humains comme pigment pour peindre leurs toiles. Cette foultitude de détails passionnants m'a en tout cas permis de digérer facilement certains passages un peu longuets. A noter que certains détails vont peut-être bousculer un peu les âmes sensibles, pas besoin de vous rappeler la profession de Victor...
Autrement, c'est un sans-faute qui donne clairement envie de se plonger dans la suite pour en découvrir un peu plus sur cette terreur : la Pâqueline. J'en profite au passage pour dire que les personnages secondaires de ce roman sont tout aussi intéressants que le personnage principal, ce ne sont pas des faire-valoir, loin de là, il est toujours important de la préciser.
Je ne peux donc que vous encourager à vous lancer dans ce petit bijou d'humour noir pour découvrir la vie de Victor Renard. Un roman passionnant et difficile à lâcher avant la fin et qui vaut clairement le détour !
Ma note : 4,5/5
Né petit, laid, malingre et avec un cou tordu, Victor Renard n’a pas eu une enfance bien joyeuse auprès d’une mère des plus odieuses, La Paqueline.
Malgré tout il va enfin trouver de la bienveillance auprès de Monsieur Joulia. Ce dernier va le former au métier d’embaumeur. Métier auquel il va s’atteler avec sérieux. Il va découvrir les différentes combines assez ignobles de trafic d’organes dont celle des mumies.
L’argent commence à rentrer, peut-être pour lui l’occasion d’enfin épouser la belle Angélique, prostituée dont il est amoureux.
Son histoire, on la découvre par Victor lui-même qui se retrouve, on ne sait pourquoi devant le tribunal.
Jusqu’au bout on s’interroge sur la raison qui l’a amené à être jugé et à risquer la peine de mort car il n’est pas mauvais homme du tout, bien au contraire.
Un livre assez particulier où l’on apprend certaines choses, d’abord sur le métier d’embaumeur à l’époque, certaines mœurs et puis surtout sur les mumies. Mumies qui ne sont ni plus ni moins que le cœur de morts que l’on a fait sécher et qui réduits en poudre servaient de peinture aux artistes de l’époque !
Très prisés pour obtenir une couleur particulière, l’auteure nous indique à la fin du livre la réalité de la chose et les musées (le Louvre entre autre) où se trouvent des tableaux sur lesquels les peintres ont peint avec, mais ceux-ci bien sûr ne le signalent pas.
L’auteure vient de sortir un nouveau livre sur la mère Renard « La Pâqueline », vu comme elle est ignoble, ça promet !
XVIII è siècle. Paris. Victor Renard, jeune homme souffrant d'une malformation dûe au cordon ombilical qui était autour de son cou in utero, souffre en silence auprès d'une mère abjecte. Ayant perdu son père de bonne heure, il ne sait comment échapper à cette femme acariâtre qui lui pourrit la vie. Lorsqu'un embaumeur propose de lui apprendre les rudiments du métier, Victor accepte avec la bénédiction de sa mère qui voit là, une façon pour son fils (et donc pour elle!) de gagner de l'argent.
Un livre passionnant même si certaines descriptions sont parfois difficiles, une belle histoire d'amour aussi et un style et une ambiance qui rappellent un peu Le parfum de Süskind. Une belle découverte!
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