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Le Hills est d'un temps où le cochon était du cochon et le porc du porc, comme aime à dire le Maître d'hôtel. Chaque jour, raide dans son habit, le serveur de ce grand établissement d'Oslo se tient là, comme il aurait pu le faire il y a cent ans, si ce n'est davantage. Il veille, attend, se tient prêt. Il circule dans la salle, prend les commandes, sert et débarrasse. Les tables sont parfaitement dressées, les verres s'entrechoquent, les couverts vont et viennent sur la porcelaine avant d'être portés à la bouche. Tout est à sa place, l'ordre est immuable. Jusqu'au jour où un vent de changement s'engouffre dans le sillage d'une belle jeune femme qui prend place, l'air de rien, au milieu des habitués. Son apparition a tôt fait d'enrayer la mécanique parfaitement huilée du restaurant, menaçant les fondations de cet écrin de la vieille Europe - et l'équilibre fragile du serveur brusquement dépassé. Avec un sens aigu du portrait et de la scène, Matias Faldbakken livre dans ce délicieux huis-clos une allégorie de notre temps qui ménage autant de moments poignants que d'hilarité, et distille une nostalgie contagieuse qui vous donnera envie à votre tour de pousser la porte du Hills et de vous y attabler pour observer la marche du monde en écoutant le vieux Johansen jouer un air mélancolique.
Une histoire de gastronomie et de raffinement écrite par un scandinave ? J’ai foncé, un peu trop confiante, avec en tête le formidable festin de Babette de Karen Blixen. Bien mal m’en a pris. Peut-être qu’au pays des fjords, ce genre de littérature est original mais au pays de Proust et d’Escoffier, c’est une tarte à la crème un peu rance qu’on finit par politesse. Car j’ai bien failli ne pas aller au bout. Un huis-clos avec des personnages hauts en couleurs locales, un contraste intéressant entre un lieu suranné et l’évocation fréquente des réseaux sociaux et de leurs dérives, un dévoilement des coulisses d’un grand restaurant… oui, il y avait de quoi écrire un roman de bonne facture. Mais c’est raté. Le problème ? Aucune intrigue. On s’ennuie ferme aux basques de ce serveur, maladroit, sinon idiot, soumis aux clients du restaurant dont les soucis et les préoccupations sont futiles, d’un autre temps. L’auteur nous fait virevolter entre les tables, usant de tous les prétextes pour nous servir ses apartés Wikipédia. Si vous n’avez jamais admiré un brocoli, ou si vous vous demandez d’où vient la faïence, ça peut avoir un intérêt. Comme je n’ai pas une grande passion pour les choux et que la vaisselle, en général, je la casse, le soi-disant génie de cette comédie poussive ne m’a pas touchée. Il y a bien quelques aphorismes et descriptions pour sauver le bouquin (pages 37, 40, 45, 55, 77 ou 110) mais ça ne suffit pas à justifier la promotion dont bénéficie le livre de Matias Faldbakken.
Bilan :
J'ai aimé me plonger dans ce restaurant The Hills, un lieu empreint d’un certain standing où tout est réglé comme du papier à musique : de la mission de chacun des employés à leur tenue et à leur allocution irréprochables, en passant par le dressage parfait des tables et aux mets toujours plus subtils et nous mettant l’eau à la bouche.
Une sorte de huis clos où le lecteur rencontre des clients à la personnalité marquée : Graham alias le Cochon, Blaise et sa femme, Tom Sellers, Edgar et Anna sans oublier la jeune femme, cette demoiselle dont on ne sait rien si ce n’est son goût marqué pour les champignons qui viendra contrecarrer cet ordre établi et troubler le quotidien millimétré de ce restaurant.
A mon sens, il n’y a pas forcément d’intrigue mais c’est bien là tout le leitmotiv de ce roman, nous offrir une large vision de ce qu’il se passe dans ce restaurant entre les coulisses en cuisine, les angoisses et aspirations des uns et des autres, la playlist mélancolique du pianiste Johansen qui accompagne ce récit placé sous le signe de l’art culinaire et qui vient apporter une nourriture auditive aux convives.
The hills est un véritable lieu de vie où chacun a un rôle à jouer et l’auteur est parvenu à retranscrire cela avec brio
Le narrateur est serveur au Hills, une institution d’Oslo qui a traversé les âges. Le Hills est régit par un certain nombre de règles immuables et les habitués constituent, pour ainsi dire, une distribution aussi charmante que légèrement désuète.
Chaque jour le serveur est fidèle à son poste, entouré du Maître d’hôtel, de la Responsable du bar, du Chef cuisinier, d’une serveuse, et d’un pianiste qui joue du matin au soir des airs de Bach ou de Rachmaninov.
L’arrivée d’une séduisante jeune femme au milieu de cette ronde d’habitués vient pourtant chambouler ce petit univers bien organisé et notamment celui du serveur.
Ce livre ne vaut certainement pas par son intrigue, quasiment inexistante et dont la fin m’a laissée perplexe, mais bien plutôt par l’enchaînement des saynètes bourrées d’humour qui se succèdent et les portraits hauts en couleur des différents personnages.
Le Hills est un endroit hors du temps, que le progrès et les technologies semblent avoir oublié. Les références au téléphone portable paraissent, par exemple, totalement anachroniques dans ces lieux. C’est un restaurant-brasserie où on a envie de s’installer pour prendre un café ou déjeuner, entouré de gens qui apprécient ces espaces restés « dans leur jus ».
Je me suis laissée séduire par cette ambiance pleine de charme, lentement modifiée par la dose d’absurdité que l’auteur distille au fur et à mesure du récit.
Un roman original qui marie habilement tradition et modernité.
Sans vouloir faire un jeu de mots bien ordinaire, je peux dire que l’écrivain norvégien a mis les petits plats dans les grands pour ce premier roman traduit en français.
Un serveur, probablement entre les deux âges, racontent ces journées passées au Hills, un prestigieux restaurant d’Oslo où se succèdent les habituels clients avec qui il maintient une distance pour ne jamais dépasser les limites du service : promptitude, infaillibilité des gestes (ou presque), tenue impeccable, voix posée, paroles frugales, diplomatie.
La première personne que nous rencontrons, un habitué de la table dix près de la fenêtre, est surnommé le Cochon, non pour un aspect porcin mais en raison de sa chevelure grise survenue alors qu’il était très jeune lorsqu'il vivait à Paris. Il était « gris », d’où « Grisen » qui signifie « Cochon ». Il faut parfois peu de choses. Ce monsieur Graham reçoit à sa table des amis et une étrange jeune femme qui perturbe un peu notre serveur même, protocole oblige, s’il ne laisse rien paraître. Il la surnomme la « femme-enfant » ne sachant quel âge elle peut avoir, entre 20 et 35 ans probablement. Elle est séduisante, différente et on ne sait qui elle est. Elle plait, c’est certain.
Et puis, il y a l’ami Edgar qui vient avec sa fille Anna, une veuve très chic, un escroc qui ne le parait pas. Une galerie de personnages qui se fondent dans la vie de ce restaurant entre un chef cuisinier pas toujours aimable, un maître d’hôtel dont les descriptions physiques ne laissent pas indifférent mais ne séduisent guère. Le pianiste est à l’étage, il joue beaucoup Bach, trop peut-être.
Les heures passent et le huis-clos continue. Toujours avec la même élégance, le même humour avec simplement les effluves des plats qui montent aux narines ; on se met à savourer des yeux et à déguster les mots. Matias Faldabkken manie l’écriture comme un chef, sachant doser les ingrédients, peser les vocables, mélanger les sauces qui circulent, saupoudrer de quelques épices sarcastiques, fouetter les neurones du lecteur, en un mot servir sur un plateau d’argent la vie discrète d’un restaurant haut de gamme, de l’entrée jusqu’à la cave en passant par les cuisines. Sans jamais provoquer une indigestion.
Seul regret de ce menu, le repas livresque se termine un peu trop vite avec une impression de rester sur sa faim, mais le charme demeure intact pour ce roman servi et écrit avec des gants blancs. A savourer sans modération.
Blog : https://squirelito.blogspot.com/2020/02/une-noisette-un-livre-le-serveur-matias.html
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