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J'ai lu ce livre il y a une dizaine d'années, j'étais au collège et avais donc à peu près le même âge que Ma Yan. La confrontation entre le mode de vie français et chinois m'a beaucoup marqué. S'imaginer marcher des kilomètres chaque jour pour aller à l'école, les conditions de vie très difficiles...
S'imaginer à la place de l'écolière chinoise et se demander si on aurait le courage de se battre autant qu'elle l'a fait pour avoir le droit de s'instruire..
Une lecture qui fait beaucoup réfléchir...
Très intéressant. Ce journal n’est pas un roman mais un vrai journal tenu par Ma Yan, une jeune Chinoise (13 ans) habitant dans la province du Ningxia, dans le nord désertique de la Chine. Il n’était pas destiné à être publié et seul un faisceau de circonstances conduisent à sa parution. Ma Yan fait partie de la communauté musulmane appelé Hui. Ses frères et elle sont scolarisés dans l’école la plus proche, distante d’une vingtaine de kilomètres. Chaque week-end, ils effectuent les trajets à pied, faute d’argent (1 yuan = 0,1214 €) pour payer un transport en tracteur jusqu’à leur village. Depuis plusieurs années, la région souffre de la sécheresse et les conditions de vie de la population, déjà très précaires se dégradent encore. Un jour de mai 2001, Bai Juhua, la mère de Ma Yan, lui annonce qu'elle n'ira plus à l'école, contrairement à ses deux petits frères, faute d'argent après cinq années de sécheresse. C'est la règle, les filles sont les premières victimes de la pauvreté. Mais Ma Yan proteste et écrit à sa mère une lettre pour la supplier de la laisser étudier. Bai Juhua, comprend la détresse da sa fille mais se trouve totalement démunie pour agir différemment. Alors qu’un groupe d’étrangers séjournent dans le village, elle décide de leur remettre la lettre de sa fille et les carnets qui l’accompagnent. Dans ce petit groupe, il y a Pierre HASKI, le correspondant du journal Libération à Pékin. De retour en France, il découvre le contenu des documents. Il décide alors de rencontrer Ma Yan et sa famille, puis de publier son histoire. La réaction des lecteurs de Libération est telle que Le journal de Ma Yan sera publié en 2002. Ce document est particulièrement intéressant parce que la jeune file raconte son quotidien sans artifice : ses conditions de vie difficiles tant au village qu’au pensionnat (les élèves doivent amener leur nourriture, il n’y a pas d’outils pédagogiques…), son rêve de pouvoir améliorer la vie de sa mère grâce à sa réussite scolaire personnelle. Le journal de Ma Yan est complété régulièrement par des informations sur le mode vie des Hui, la scolarité, les décisions du gouvernement central ou de province. La Chine met en avant son développement et sa réussite, le développement et la réussite de quelques uns ; elle occulte en fait une grande partie de sa population. Les articles parus lors de l’organisation des JO en 2008 puis ceux publiés lors de l’exposition universelle de 2010 ont abondamment abordé ce sujet. Lire le journal de Ma Yan, c’est accompagner au quotidien la vie des plus misérables et ne pas oublier que le développement devrait d’abord améliorer les conditions de vie humaine.
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