Des découvertes et des idées de lecture dans tous les genres littéraires !
Avec la délicatesse d'écriture que nous lui connaissons dans ses précédents romans, Ogawa Ito nous entraîne dans une réflexion sur l'approche de la mort. Le lion du titre désigne les pensionnaires de la « Maison du lion », un centre de soins palliatifs sur l'île aux citrons, dans la mer intérieure du Japon ; chacun des « hôtes » est invité, à la manière des lions, à sortir de la vie en convive rassasié et dans la plus grande liberté. Le goûter est celui du dimanche où l'on sert un mets parmi ceux que les hôtes souhaitent savourer une dernière fois dans leur vie. On y partage des gâteaux, ses peurs et ses petits bonheurs pour attendre sa propre mort avec sagesse et sérénité. Une lecture émouvante et un roman plein d'espoir dans lequel la plume d'Ogawa garde sa finesse et son humour.
Des découvertes et des idées de lecture dans tous les genres littéraires !
Par un heureux hasard, « Le Goûter du lion » d’Ito Ogawa a trouvé sa place dans mes lectures lors de la semaine de Noël, alors justement que le récit débute un 25 décembre. Cette amusante coïncidence renforce l’expérience de lecture avec une immersion dans un univers où tradition et saveurs du Japon se mêlent avec cette poésie très caractéristiques de la littérature nippone. C’est avec cette même douceur et délicatesse, que l’auteure aborde le difficile sujet de la fin de vie, en évitant l’écueil d’un roman sombre et plombant.
Shizuku, la trentaine, est atteinte d’un cancer à un stade avancé. Malgré son combat acharné contre la maladie, arrive le moment où les médecins lui annoncent qu’elle est condamnée. La jeune femme, sans famille, décide d’aller passer les derniers moments qui lui restent à vivre sur une petite île de la mer de Seto surnommée « l’île aux citrons ».
Le jour de Noël, elle est accueillie à la Maison du Lion, un centre de soin palliatif dirigé par une drôle de petite bonne femme qui se fait appeler Madonna. Dans ces derniers moments, Shizuku repense à sa vie, à son enfance heureuse avec son père adoptif, au chagrin d’en avoir été séparée quand il s’est marié. Mais ni ces souvenirs, ni ses douleurs, que la maison s’attache à adoucir le plus possible, ne l’empêchent de profiter de chaque instant de ce qui lui reste de vie, dans une atmosphère baignée de lumière, de beauté et de plaisir.
Dans ce roman sur la fin de vie et sur la mort, déployé à la première personne, c’est surtout de vie qu’il est question. Sans éluder les aspects les plus sombres et les plus triviaux de la maladie, Ito Ogawa décrit avec une infinie délicatesse ce dernier séjour de Shizuku, et à travers le récit de ce temps compté, c’est toute une vie qu’elle fait défiler sous nos yeux.
La musique, les massages, le dessin, mais surtout les plaisirs de la bouche, chers à la romancière ponctuent la vie de ceux dont les jours sont comptés.
Ainsi chaque dimanche, la maison propose un dessert concocté à la demande d'un pensionnaire, "un dessert qui vit dans leurs souvenirs et qu'ils aimeraient manger à nouveau". Le rituel veut que Madonna lise avant la dégustation un texte rédigé par le demandeur, qui raconte ses souvenirs liés à ce dessert. Sont ainsi révélées des tranches de vie, partagées en même temps que le goûter avec les autres pensionnaires de la Maison du Lion.
Les saveurs japonaises sont donc à l’honneur et l'omniprésence de la cuisine nippone souligne l'importance des traditions culinaires comme lien entre le passé et le présent, entre la mémoire et la réalité. Ito Ogawa éclaire subtilement l'essence de la vie à travers les plaisirs gastronomiques.
Il est bon de noter que tout le monde n'a pas la chance de finir ses jours dans un lieu qui ressemble déjà un peu au paradis, et le récit perd parfois en crédibilité tant la fin de vie semble aussi facilement acceptable, mais en imaginant un endroit "idéal" pour quitter le monde, la romancière japonaise nous rappelle combien le désir de vie bat jusqu'au dernier souffle quand la douleur est prise en compte, et soulagée, et nous interroge - de la plus douce des manière - sur la délicate question du traitement des personnes en fin de vie.
Un roman plaisant et réconfortant à lire, mais qui ne dépasse jamais vraiment sa dimension « tranches de vie ». Ito Ogawa fait le choix de chroniquer le désir de vivre jusqu'au dernier souffle lorsque la douleur est reconnue et atténuée, et ouvre ainsi une réflexion profonde sur la manière dont la société devrait traiter la fin de vie avec compassion et humanité.
Un magnifique roman plein de douceur et de poésie qui réconcilie avec la fin de vie. Merveilleux et très doux.
La vie, la mort. Le bien, le mal. Sujet tabou car représenté ou defini comme une déchirure. Itô OGAWA accompagne la jeune Shizuku en fin de vie. Beaucoup d'amour, de douceur s'enchaînent au fil des pages. Meilleure façon d'appréhender l'inéluctable.
« Je savais que ma vie allait s'éteindre bientôt , mais d'ici là j'avais bien l'intention de la savourer »
Et c'est dans un maison de fin de vie,sur une île, à l'écart du monde que Shizuku, jeune femme de 30 ans en phase terminale de cancer, a choisi de vivre, en les savourant, ses deniers moments.
Dans ce centre, pour permettre aux mourants de quitter le monde sereinement, « le sourire aux lèvres »,pour apaiser « les douleurs du corps et de l'âme , leur sont procurés des soins variés tout au long de la journée. Ici, « ici la mort se fond naturellement dans le quotidien ».
Tout ici n'est que bienveillance , délicatesse , respect des envies et des rythmes de chacun.
Thérapies du corps et de l'esprit : doux massages odorants, contacts apaisants avec un chien qui vient se lover comme un enfant contre le corps. Séances de musicothérapie, de dessin. Repas qui sont comme des échos des plaisirs gustatifs de l'enfance. Quand la douleur est trop forte, absorption d'un « vin de morphine » qui procure un engourdissement bienheureux.
Le lecteur suit le quotidien de ce centre au travers des impressions de ShizuKu et l'accompagne dans sa transition vers la mort, quand les ombres du passé viennent la visiter, quand s'estompe insensiblement la frontière entre l'ici et l'ailleurs.
Un beau roman, à la fois grave et léger, doux sans être sirupeux qui prend toute sa dimension quand on accompagne l'un de ses proches vers la mort mais qui peut aussi fortement ébranler celui qui n'a pas pu ou n'a pas su l' aider à mourir dans la sérénité .
Ogawa Ito, jeune auteure japonaise née en 1973, est d’abord connue pour l’écriture de livres pour enfants et d’articles de cuisine. Avec « Le goûter du lion » Ogawa Ito signe son sixième roman traduit en Français. Nous savons peu de choses sur cette auteure si ce n’est que ses thèmes récurrents sont le partage, la bienveillance et la transmission.
Shizuku est une jeune femme de 33 ans atteinte d’un cancer qu’elle sait incurable. Elle décide alors de vivre ses derniers jours à la Maison du Lion sur l’ile aux citrons. Le lieu, à lui seul, semble tout droit sorti d’un dessin animé de Walt Disney. Là elle va découvrir les pensionnaires de l’établissement qui, comme elle, ont fait ce choix d’y attendre la mort, ainsi que Rokka, la petite chienne, qui l’accompagnera jusqu’au bout du chemin. Ce sera sa nouvelle famille.
Il n’est pas question d’imaginer un miracle pour Shizuku, non, l’idée d’un miracle est vite balayée, la fin est inéluctable, elle est connue dès le début. Pourtant l’histoire se suit avec une infinie douceur. Le lieu ressemble à une pension de famille où les pensionnaires vont se découvrir, vont apprendre à se laisser aller aux plaisirs simples. Le dimanche après-midi vient le moment privilégié d’un goûter où chacun devra évoquer le souvenir d’un dessert cher à leur cœur. Ce goûter est aussi un moment de partage, de dégustation. Le gâteau de lait maternel, le vin de Tahichi, le roulé au chocolat, les oursons en gélatine, le parfum d’agrumes, sont autant de gourmandises, de nourritures terrestres qui restent dans le corps comme dans l’esprit et qui font, aussi, aimer la vie.
Ce texte est une succession d’émotions. Il se lit comme une gourmandise, nous renvoie aux douceurs de notre enfance. Shizuku, avec la maladie, va comprendre l’importance d’être en bonne santé, l’importance des valeurs simples de la vie. Ogawa Ito possède probablement une grande générosité, son écriture est tintée de bienveillance, de tendresse, de délicatesse, de poésie. Ce roman se goûte, se déguste, et fait du bien.
Shizuku part mourir dans la Maison du Lion sur l'île aux citrons dans la mer intérieure du Japon alors qu'elle est si jeune encore, à peine trente trois ans. C'est un endroit qui accueille les gens en fin de vie. Cette histoire est pleine de la beauté de la nature et du goût des choses sucrées, de la générosité, de l'attente fébrile du goûter.
C'est rempli de l'amour de la vie autant que de l'acceptation de la mort bien que parfois la révolte contre cette injustice refait surface. J'ai ressenti une frustration de ce qui aurait pu être mais ne serait jamais.
Il y a l'île, la mer, la nature, les sons, la nourriture, tous ces mets qui confinent au divin, quand chaque bouchée est une explosion de sensations gustatives absolument sublimes ! D'ailleurs, le goûter du dimanche est toujours un mets demandé par un des pensionnaires, quelque chose qui lui évoque un souvenir heureux. Et puis il y a Rocca, petite chienne totalement adorable qui devient la compagne des derniers jours de Shizuku. Des gens extrêmement bienveillants peuplent cet endroit pour faire des derniers instants des pensionnaires un moment d'amour et de sérénité. Mais n'est-ce pas plus dur de quitter la vie quand on a enfin trouvé le bonheur ?
À mesure que son corps s'étiole, Shizuku est de plus en plus dans l'introspection et les questions existentielles, des souvenirs remontent et des rêveries prennent place.
Beaucoup d'émotion, une petite larme m'a échappé, et un sentiment de révolte et d'impuissance face au cancer qui condamne bêtement, aveuglément, désespérément. Pourtant c'est une histoire qui fait du bien. À la lecture de ce roman, on se dit qu'on devrait jouir quotidiennement du moment présent, être heureux simplement d'être en vie, de savoir qu'on verra encore et encore le soleil se lever. Par ailleurs, on a l'eau à la bouche avec ce livre, j'ai eu envie de me mettre aux fourneaux et notamment de chercher des recettes de l'okayu tant les descriptions m'ont fait rêver.
J'adore cette autrice, j'avoue que j'ai un petit faible pour "la papeterie Tsubaki" mais ce nouveau roman nous amène vers des réflexions, vers notre propre positionnement face à notre destin à tous. Je trouve que la délicatesse de ses propos et de son écriture nous emmène vers cette poésie des mots qui sont une de ses principales qualités. A chacun de ses récits poétiques la saveur d'un met est toujours mis en avant et œuvre pour rajouter à la douceur que porte son écriture. C'est un japon de tradition, loin du modernisme et de la folie de ce peuple dont on n'imagine ce conflit entre ces deux entités. Le retour des coutumes, de cette part ancestrale enrobe les tourments de la fin de vie, il faut être lion, pour vaincre la peur de s'en aller.
Une lecture que je vous conseille, laissez vous rugir.
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