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Sumire est passionnée par les oiseaux au point de devenir une mère pour l'un d'eux, transmettant cette passion à sa petite fille Hibari. Lorsque l'oiseau apprivoisé s'enfuit, il reste entre elles un lien indéfectible et une connexion à la vie qui ne s'oublie jamais...
L'oiseau est le fil conducteur de ce roman, libre et volatile comme l'air, incarnant les souffrances et les aspirations des hommes. Il apporte une touche de poésie, de douceur, et de réconfort à travers ses envolées pérégrines. Je me suis attachée à l'excentricité de Sumire et à la fraîcheur d'Hibari, si empathique et pure. Elles m'ont transportée dans un rêve éveillé où tout semble possible.
J'ai été touchée par leur relation intergénérationnelle, empreinte de charme, de simplicité, et de mystère. Le thème du deuil est très présent dans ce roman, mais il ne renonce jamais à la lumière, véhiculée par une véritable sagesse.
L'écriture est délicate et sensible, nous faisant voyager à travers un éventail d'émotions. Les pensées s'envolent et s'emmêlent, laissant un goût de décantation et un subtil parfum de connexion et d'éternité.
Par un heureux hasard, « Le Goûter du lion » d’Ito Ogawa a trouvé sa place dans mes lectures lors de la semaine de Noël, alors justement que le récit débute un 25 décembre. Cette amusante coïncidence renforce l’expérience de lecture avec une immersion dans un univers où tradition et saveurs du Japon se mêlent avec cette poésie très caractéristiques de la littérature nippone. C’est avec cette même douceur et délicatesse, que l’auteure aborde le difficile sujet de la fin de vie, en évitant l’écueil d’un roman sombre et plombant.
Shizuku, la trentaine, est atteinte d’un cancer à un stade avancé. Malgré son combat acharné contre la maladie, arrive le moment où les médecins lui annoncent qu’elle est condamnée. La jeune femme, sans famille, décide d’aller passer les derniers moments qui lui restent à vivre sur une petite île de la mer de Seto surnommée « l’île aux citrons ».
Le jour de Noël, elle est accueillie à la Maison du Lion, un centre de soin palliatif dirigé par une drôle de petite bonne femme qui se fait appeler Madonna. Dans ces derniers moments, Shizuku repense à sa vie, à son enfance heureuse avec son père adoptif, au chagrin d’en avoir été séparée quand il s’est marié. Mais ni ces souvenirs, ni ses douleurs, que la maison s’attache à adoucir le plus possible, ne l’empêchent de profiter de chaque instant de ce qui lui reste de vie, dans une atmosphère baignée de lumière, de beauté et de plaisir.
Dans ce roman sur la fin de vie et sur la mort, déployé à la première personne, c’est surtout de vie qu’il est question. Sans éluder les aspects les plus sombres et les plus triviaux de la maladie, Ito Ogawa décrit avec une infinie délicatesse ce dernier séjour de Shizuku, et à travers le récit de ce temps compté, c’est toute une vie qu’elle fait défiler sous nos yeux.
La musique, les massages, le dessin, mais surtout les plaisirs de la bouche, chers à la romancière ponctuent la vie de ceux dont les jours sont comptés.
Ainsi chaque dimanche, la maison propose un dessert concocté à la demande d'un pensionnaire, "un dessert qui vit dans leurs souvenirs et qu'ils aimeraient manger à nouveau". Le rituel veut que Madonna lise avant la dégustation un texte rédigé par le demandeur, qui raconte ses souvenirs liés à ce dessert. Sont ainsi révélées des tranches de vie, partagées en même temps que le goûter avec les autres pensionnaires de la Maison du Lion.
Les saveurs japonaises sont donc à l’honneur et l'omniprésence de la cuisine nippone souligne l'importance des traditions culinaires comme lien entre le passé et le présent, entre la mémoire et la réalité. Ito Ogawa éclaire subtilement l'essence de la vie à travers les plaisirs gastronomiques.
Il est bon de noter que tout le monde n'a pas la chance de finir ses jours dans un lieu qui ressemble déjà un peu au paradis, et le récit perd parfois en crédibilité tant la fin de vie semble aussi facilement acceptable, mais en imaginant un endroit "idéal" pour quitter le monde, la romancière japonaise nous rappelle combien le désir de vie bat jusqu'au dernier souffle quand la douleur est prise en compte, et soulagée, et nous interroge - de la plus douce des manière - sur la délicate question du traitement des personnes en fin de vie.
Un roman plaisant et réconfortant à lire, mais qui ne dépasse jamais vraiment sa dimension « tranches de vie ». Ito Ogawa fait le choix de chroniquer le désir de vivre jusqu'au dernier souffle lorsque la douleur est reconnue et atténuée, et ouvre ainsi une réflexion profonde sur la manière dont la société devrait traiter la fin de vie avec compassion et humanité.
Un magnifique roman plein de douceur et de poésie qui réconcilie avec la fin de vie. Merveilleux et très doux.
« La république du bonheur » d’Ogawa Ito est la suite de « La papeterie Tsubaki ».
On y retrouve Hatoko, toujours écrivain public de talent dans la papeterie Tsubaki et désormais mariée à Mitsurô et mère d’Haru dans sa nouvelle famille recomposée.
L’écriture d’Ogawa Ito est toujours tout en délicatesse et en pudeur et je suis entrée avec gourmandise dans sa république du bonheur.
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