"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Philippe a dix ans lorsqu'il entre dans le monde braillard et rude du collège. II s'y sent étranger. En progressant vers l'âge d'homme, il transforme en exercice méthodique son opposition instinctive aux « barbares » qui veulent le plier à une discipline qu'il n'a pas choisie. C'est cette ascèse, et non pas banalement les incidents biographiques de son héros, que Maurice Barrès se propose de relater dans la trilogie intitulée Le Culte du moi. L'unique préoccupation de Philippe étudiant, puis fonctionnaire des Affaires Etrangères, est de fortifier sa personnalité. « Le moi, voilà la seule réalité », s'écrie-t-il. A trop bien se connaître n'éprouve-t-on pas quelque vertige ? Sous l'oeil des barbares, premier titre de la série, s'achève sur l'appel à un maître. Un Homme libre montre Philippe et son ami Simon renouvelant à deux l'effort d'approfondissement de soi. Mais c'est la Lorraine, puis Venise - la notion de patrie et de poésie - que découvre le héros de ce qu'on a appelé « le plus barrèsien des livres de Barrès ». Libre, il le sera assez pour résister au charme du Jardin de Bérénice. Dans cette oeuvre se dessine l'essentiel d'une pensée dont le surnom de « prince de la jeunesse » donné à Maurice Barrès dit assez l'influence sur ses contemporains.
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