Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
L'absence de sensations. Les inquiétudes irrationnelles. La peur que, soudain, tout s'arrête.
Alors, stupéfier les joies dans le sillon des lendemains incertains. Ne pas s'amouracher d'un tubercule en formation, c'est bien trop ridicule et puis, sait-on jamais, il pourrait.
Mourir.
Je me sens coupable. D'un bonheur qui ne vient pas.
Je me sens coupable. Des larmes insensées alors que je devrais sourire.
Et puis, ce matin-là, j'entends. Entre les quatre murs silencieux qui ne voient pas le désordre alentour, j'entends. Le balbutiement de son coeur.
Le corps d’après, d’après grossesse, d’après accouchement.
L’auteure zappe sur différentes périodes de sa vie, son accouchement, son enfance, sa période porno/internet, sa mère, ses rencontres, le père de son enfant…
Je ne sais que penser de ce livre. Le fait qu’elle parle au nom de toutes les femmes m’a gêné.
Même si son livre est puissant, aborde des problèmes concernant une grande majorité de femmes, j’aurais préféré qu’elle parle d’elle. On s’y serait reconnu ou pas.
C’est un livre qui pousse les femmes à se rebeller et c’est très bien, il y a des choses à changer dans le domaine gynécologique. Mais j’ai trouvé son livre très pessimiste.
Virginie Noar pigiste et travailleuse sociale, a trente-cinq ans. Elle exerce dans un espace de rencontre parents enfants. Le Corps d’après est son premier roman ou plutôt premier livre.
C’est le début.
L’absence de sensations. Les inquiétudes irrationnelles. La peur que, soudain, tout s’arrête. Alors, stupéfier les joies dans le sillon des lendemains incertains. Ne pas s’amouracher d’un tubercule en formation, c’est bien trop ridicule et puis, sait-on jamais, il pourrait. Mourir. Je me sens coupable. D’un bonheur qui ne vient pas. Je me sens coupable. Des larmes insensées alors que je devrais sourire.
Et puis, ce matin-là, j’entends. Entre les quatre murs silencieux qui ne voient pas le désordre alentour, j’entends. Le balbutiement de son cœur.
Le Corps d’après est le récit d’un enfantement et d’une lutte contre les violences faites à la condition féminine, les injonctions, le bonheur factice, le conformisme, les corps asservis. Au bout du chemin, pourtant, jaillit la vie. Celle qu’on s’inventera, pied à pied, coûte que coûte. Pour que, peu à peu, après la naissance de l’enfant, advienne aussi une mère, femme enfin révélée à elle-même.
Virginie Noar a écrit dans une forme d'urgence, elle a souhaité dénoncer cette violence faite à toutes celles qui sont nées femelles. Celles qui sont nées assignées, pesées, mesurées, évaluées. Celles qui sont attendues au rayon des poupons en plastique, qui sont colorées de rose bonbon. Celles qui sont priées de bien se tenir, de s’asseoir comme-ci et de parler comme-ça pour être de vraies petites filles. Celles qui sont vouées à devenir épouse et mère. Parce que la sexualité des femmes est réprimée, salie, acculée quand celle des hommes est glorifiée, normalisée, excusée, parce qu'elle est épuisée d'être sans cesse rappelée à son devoir de séduction, de procréation, d'éducation, de gestion domestique, parce qu'elle n'en peut plus de tous ces magazines féminins qui culpabilisent les lectrices plus qu'ils ne les déculpabilisent, Virginie Noar a accouché de toute cette maltraitance contenue pour en être enfin libérée.
Le corps d'après c'est un cri de colère contre cette société encore trop patriarcale. Cette société qui infantilise les femmes y compris lorsqu'elles s'apprêtent à enfanter. Cette société qui les avilit sous prétexte d'une hypothétique maladie que serait la grossesse. Le corps d'après est un récit qui touche à l'intime tout en étant un manifeste s'adressant aux femmes, les exhortant à s'affranchir, à désobéir, à ne pas se soumettre, à considérer leur corps comme un rempart d'une lutte obligée. Ce livre est un hommage rendu à la femme, au corps féminin d'avant et d'après l'accouchement.
L'écriture de Virginie Noar est volontairement incisive, son style cru, comme pour mieux refléter la violence infligée aux femmes, tout en se transformant néanmoins au fil du livre. Le tout s'apaise à l'approche de la délivrance. Pour mieux s'identifier à elles, la narratrice n'a ni prénom, ni âge, ni origines. Elle a une sexualité et est maman en devenir. Elle, c'est moi, c'est toi, c'est nous, c'est elles.
Le corps d'après est un récit intéressant, nécessaire à toutes celles qui ne s'autorisent pas encore à dire que non, la maternité ce n'est pas que du bonheur. C'est parfois aussi tout l'inverse. Sur ce, mes enfants m'appellent...
https://the-fab-blog.blogspot.com/2020/02/mon-avis-sur-le-corps-dapres-de.html
Donner la vie, c’est rendre la mort possible en même temps. C’est terrifiant et merveilleux.
Je me suis protégée de ce livre en refusant de le lire. Une amie m’avait dit ‘qu’il n’était pas pour moi, pas après ça’. Je l’ai écoutée. Parce que ‘Ça’ m’avait brisée et elle avait raison. Ne pas resombrer dans ces souvenirs douloureux contre lesquels je me bats et tente toujours de trouver des réponses. Peut-être n’y en a-t-il pas finalement. Il faut vivre avec comme disent les gens, faisant de cet évènement une normalité. Mais en quoi ‘Ça’ est-il une chose banale ? Qui l’a décidé ? Qui parle en mon nom ? Alors j’ai eu envie de lire ce texte, peut-être pour me consoler, m’apaiser et comprendre ce Corps d’après.
Un bébé devenu Elle. Elle, se transforme. Elle, me transforme. Elle fait de moi une femme mère. Elle me fabrique corps merveilleux. Elle a besoin de moi comme j’ai besoin d’elle. Elle naîtra seulement lorsque je naîtrais d’être sa mère. Je n’ai rien à faire sinon être là, exister, respirer. Ne pas mourir.
C’est un récit sur le corps de la femme. Cette puissance qui prône en chacune de nous. Virginie Noar explore ce corps sous toutes ses coutures. Celui qui tente et lutte. Celui qui enfante. Celui qui subit les violences obstétricales. Celui qui assouvit les désirs masculins. Celui que l’on tente de s’approprier. Celui qui nous est étranger. Les mots bouillonnent, fusent, parfois cash. Ce corps-objet qui s’adapte, une vie entière, aux éléments de la vie, faisant front, sans cesse, seul.
Il a tout son pouvoir pour naître à la vie si j’accepte de me soumettre à la force des éléments dans la tempête, si je concède à mon corps son pouvoir d’abandon, si je deviens l’alliée de ma douleur. Il a tout en son pouvoir pour faire advenir mon corps de mère. Personne ne pourra dire combien je suis là, à combien de mètres je suis sous les vagues de la naissance, personne ne pourra mesurer la taille de cette transcendance. Personne ne pourra compter la magnitude du tumulte et la force des corps parturients. Eux auront peur, mais moi je serai forte. C’est une évidence.
Le corps d’après est pour moi un texte plein de sincérité. Tout en étant terrible à lire, il m’a fait du bien. Virginie Noar décrit toutes les facettes de la féminité, de ce corps qui change, du rapport qu’on porte à soi-même, des étapes de la vie apportant une certaine maturité, de cette maternité trop souvent idéalisée et qui se brise en un rien. Un premier roman osé. Osant mettre des mots sur la Femme et ses mystères.
Trois millimètres d’une vie fabriquée dans le dedans de mon corps. Trois millimètres de promesses que j’imagine sans retour possible. Mais ce n’est pas imaginable tout ça. Je ne sens rien dans mon corps habité. Mais, sur le petit écran, on le voit bien, que je ne suis plus vide.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2020/01/31/37987438.html
Il parait que les mots sont crus et la parole presque violente. Il parait que le corps s’offre à voir sans pudeur, dans l’acte sexuel comme dans l’acte de vie. Sans doute…Mais ce qui apparaît surtout entre les lignes de ce premier roman, entre les courbes de ce « Corps d’après », c’est tout le talent de Virginie Noar pour décrire la violence de l’impudeur imposée au corps des femmes dans ce moment si précieux d’intimité que représente la mise au monde d’un enfant.
Le corps d’après, c’est le corps d’après l’annonce, le corps d’après le voyage d’un autre corps à l’intérieur de soi, le corps d’après la bataille, d’après la douleur, d’après l’écartèlement ultime. Le corps d’après, c’est le corps vide, le corps épuisé, endolori, devenu étranger à soi-même. C’est celui qu’on cache, celui dont on ne parle pas, celui sur lequel on ne peut plus compter parce qu’on ne le reconnait pas. C’est celui sur lequel, avec beaucoup de franchise, de bienveillance et de délicatesse, Virginie Noar a su poser les mots, les siens et ceux de toutes celles qui n’ont pas pu les trouver ; les siens et ceux de toutes celles qui n’ont pas pu les oublier.
Roman lu dans le cadre des 68ères fois, session d'automne.
Comme d'autres lectrices, la catégorie roman m'a gênée pour ce livre que je ne saurais pas où classer!
Comment les femmes peuvent trouver leur juste place de la maternité dans cette société qui ne les respectent pas toujours quand elles sont le plus vulnérables à savoir enceintes.
On ressent très fortement ce refus du corps médical dans sa brutalité qui rappelle le viol subi pendant l'enfance. Ce corps semble avoir du mal à trouver le bon fonctionnement avec les bouleversements hormonaux de l'adolescence puis de la grossesse.
A l'heure où l'on s'interroge sur la place des femmes dans la société et que les féminicides se comptent déjà presque plus sur une main, tandis que 2020 vient à pein de commencer, ce livre, grâce à son écriture sensible même si parfois très/trop crue pour moi, offre une nouvelle piste de réflexion sur ce qui fait la complexité de la relation qu'une femme entretient avec son corps.
Troublant premier roman lu pour les" 68premieresfois"
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"Le corps d'après est le récit d'un enfantement, et d'une lutte. Contre les injonctions, le bonheur factice, le conformisme, les corps asservis. Au bout du chemin, pourtant, jaillit la vie. Celle qu'on s'invente pied à pied, coûte que coûte."
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Un texte brut, cru sur la douleur d'être mère, femme, la peur, la dépossession de son corps par une société masculine remplie d'obligations et d'injonctions, sur la place de la femme dans cette société, la peur et la difficulté à inventer sa propre voie, à oser se faire confiance.
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En parallèle à ce cheminement, la narratrice dont on ne connait pas le prénom livre des bribes de son enfance, une enfance difficile qui a conditionné la femme qu'elle est devenue, ainsi que sa sexualité.
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Une écriture haletante, hachée, singulière, puissante, dérangeante pour un rapport au corps que j'ai personnellement trouvé surprenant...Des mots durs, brutaux, parfois même excessifs à mon goût et quelques (trop)rares moments de douceur ...
"Certaines femmes disent que le jour de l'accouchement est le plus beau de leur vie… Je me demande à quoi ressemblent les autres jours de leur vie." - Florence Foresti (on a les références qu'on peut !)
"Donner la vie, c’est rendre la mort possible en même temps. C’est terrifiant et merveilleux."
Ce premier roman n’en est pas un. "Le Corps d’après" de Virginie Noar tient plus de l’essai, voire du manifeste dans ses dernières pages ou, plus sûrement, du témoignage de l’intime.
La narratrice anonyme – l’autrice, peut-être ? – rend compte par le menu - toute pudeur bue, et c’est libérateur - des modifications d’un corps, le sien, qui accueille son premier enfant. Un corps qui depuis le plus jeune âge a connu la maltraitance, le viol, la pornographie et qui, pas rancunier, lui a fait connaître en retour le plaisir.
Un corps multiple et complexe, à la fois possession et objet possédé.
La forme narrative choisie est intelligente, jouant l’alternance entre passé et présent, entre des souvenirs issus de l’enfance de la narratrice, ces "années gelées" faites d’un "mélange d’immense tristesse et de joie tendre, une sorte de confusion trouble entre désordres joyeux et misère sociale, coups, humiliation, force fraternelle, grandes folies, corps souffrants, heureuse nostalgie, hurlements, tête baissée, rires d’enfant" et l’évolution de sa grossesse, la préparation à la venue de cet enfant à naître, ce moment où "Il y a des problèmes. Il y a des problèmes partout dans le corps des femmes, surtout quand elles sont fécondées et mues par la mission de maintenir l’humanité en existence valable. Mais les experts en blouse blanche sont là pour les prévenir, les empêcher, les étouffer, tous ces problèmes."
L’écriture est crue, vraiment, pour dire la froideur du milieu médical, l’ignorance et la perplexité anesthésiée de la future mère qui laisse les autres jouer de son corps... à son corps défendant.
Une écriture sans filtre pour exposer les doutes, les interrogations, les craintes,
"J’aime être enceinte. Je me sens pleine, épanouie, exaltée d’une féminité nouvelle. Mais quand tout sera fini, il sera l’heure d’une autre vie. Pas la mienne. La sienne, c’est tout."
la lutte contre les injonctions de la société "c’est que du bonheur", puis l’accouchement, la douleur inapprivoisée parce qu’inapprivoisable au moment de mettre au monde un être à la fois étranger et tellement proche, un presque soi et pourtant autre.
Une écriture délétère qui révèle le corps meurtri, mais soulagé, alors que pointe déjà l’angoisse consubstantielle à toute naissance.
"Je ne ressens rien, juste le soulagement d’en avoir fini avec cette guerre perdue d’avance. Je suis vidée, je suis douleur, je suis un corps amputé."
Ou encore
"Puis-je redevenir un corps vierge d’enfant, revenir en arrière, changer d’avis ? […] il doit bien y avoir des solutions pour régler tous les problèmes des mères incapables."
Et le père, dans tout ça ? Incapable, lui aussi ? On n’en saura rien, ou si peu. Il est évacué en quelques lignes au hasard du récit, exilé dans la marge
"Lui, à côté de nous, contemple dans le silence cet instant arrêté ; il est devenu un papa, et peut-être se dit-il "c’est elle, c’est ma fille", ou peut-être qu’il ne se dit rien parce qu’il est là, c’est tout."
et c’est à ce moment-là que je décroche.
Cette narratrice, en glissant du "je" au "nous", semble vouloir parler au nom de toutes les femmes et, assez contradictoirement j’en conviens (mea culpa), au lieu de m’inclure, elle me met à distance :
"Notre désobéissance est œuvre.
Notre insoumission nécessaire.
Notre corps, le rempart d’une lutte obligée."
La raison, si raison il y a, est à trouver éventuellement dans ma propre expérience. J’ai eu la chance que mes deux grossesses ne soient que du bonheur et je ne me reconnais nullement dans ce témoignage-là, dans ces revendications que je n’ai pas. "Désobéissance", "insoumission", "rempart", "lutte" sont des mots durs, violents, agressifs, tranchants, des mots qui ne me sont pas naturels quand il s'agit de donner la vie, d'accueillir un enfant.
Alors, et c’est bien dommage, ce livre, de prime abord ambitieux et sincère, est devenu crispant ; autant j’aime le témoignage, autant je goûte moins le manifeste.
1er roman,
Lu pour la session automne des #68premieresfois
https://www.calliope-petrichor.fr/2019/11/27/le-corps-d-après-virginie-noar-éditions-françois-bourin/
Un hymne au corps féminin. A celui qui se transforme au fil de la vie et de ce qu’on lui impose.
Le corps d’après, c’est celui d’après la maternité de l’héroïne, celui d’après la violence des témoignages insérés dans l’histoire.
Tous ces corps que l’on oblige, que l’on n’écoute pas, auxquels on ne fait pas confiance.
Un véritable coup de poing que ce livre où l’auteur met le doigt sur tout ce que nous nous infligeons et finalement que nous infligeons à nos enfants.
«Ce matin, nous lui dirons pardon, pardon, petite.
Pardon pour le froid qu’on a laissé entrer, pardon pour la déchirure brutale, la lumière dans les yeux, pardon pour mon corps que je les ai laissés coucher, vaincue, pour te sortir de force, pardon pour l’absence, les cris et l’impatience de ces nuits qui ne finissaient jamais, pardon pour les choses, toutes les choses inutiles achetées, bien rangées à coté de toi qui n’avait besoin que de nous. Pardon pour les pas pressés, le monde entier veut aller vite, très vite, faire naitre les bébés en douze heures maximum, les habiller les laver leur mettre un pyjama et les présenter à ceux qui attendent. Le monde entier est très pressé de voir l’enfant jouer, parler, ouvrir les yeux, manger obéir, se conformer, grandir, étudier, travailler consommer, baiser, enfanter, faire naitre des bébés, fabriquer des petites filles et des petits garçons et aller vite, vite, avant que l’éternité ne se fasse la malle.
Pardon, petite, pardon. »
Retrouver son corps, l’accepter pour le rendre plus fort de tout ce qu’il est capable d’accomplir.
« Notre désobéissance est œuvre.
Notre insoumission nécessaire.
Nos corps, le rempart d’une lutte obligée. »
Se redécouvrir fort malgré les conforts qui nous endorment et nous rendent incapables de ce que les femmes ont toujours su faire.
Bravo pour cet uppercut !
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