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Être mère.
Seule.
Comme un parcours du combattant.
Une offrande.
S’oublier.
Être mère.
Forte.
Comme une Wonder Woman.
Un rôle à jouer.
S’oublier.
« Pareille aux hivers, la nuit des mères est invariable. La pénombre emmure nos espoirs en même temps que s’estompe la lumière. Il ne nous reste alors qu’à constater l’irrémédiable immobilisme de notre ordinaire, celui des ménagères qui ne vivront plus que de rituels inlassables, de vaisselle crasse à récurer le dos courbé, de jouets à ramasser le corps lassé, de lendemain éternels. Il ne nous reste alors qu’à espérer de l’obscurité la possibilité d’anesthésier nos rêves. Il ne nous reste qu’à demeurer dans le silence comme tous les soirs passés, comme tous les soirs à venir. »
Dans ce second roman, Virginie Noar continue d’explorer la maternité, l’amour et l’abandon. Comme dans Le corps d’après, elle ne fait pas dans la dentelle, dit les choses, les vraies. Il n’y a pas de mère parfaite, de rôle à jouer, de clichés à vanter. Cette mère a peur, doute, souffre et ne peut vivre ainsi, seule, avec ses deux enfants. Elle est meurtrie par ce qu’elle est devenue. Alors, elle pense au pire et est en droit de le faire. Aucune échappatoire. L’abandon. Elle aime ses enfants d’un amour fort mais il est destructeur. La société a fait d’elle une mère, juste une mère. Or elle est aussi une femme et c’est cette force qui lui donne le courage de tenir debout.
Un texte bouleversant, engagé comme j’aime. Miroir d’une société « coincée du popotin » !
« Dépression maternelle, burn-out, troubles du post-partum, souffrance périnatale, ce sont des mots comme ceux-là qui pourraient définir ma peine, l’enfermer, la ranger, faire un peu de place dans le désordre. Je voudrais m’en échapper mais les jours déclinent inlassablement avec l’écho de ces mots gris. »
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2022/02/01/39330168.html
Jamais elle n’aurait imaginé vivre cette vie-là. Jamais elle n’aurait admis les pensées qui la traversent parfois, seule face à son désarrois. Jamais elle n’aurait envisagé d’élever ses enfants en mère célibataire. Et pourtant, elle est seule, dans cette maison, dans ce village, dans les draps de son lit froid. Délaissée, abandonnée, isolée, ses jours et ses nuits sont centrées sur ses enfants, leurs larmes, leurs besoins, leurs envies, leurs chagrins… Elle s’efface, doucement, brutalement, inexorablement…
La nuit infinie des mères est un texte poétique, lyrique, sensible sur le quotidien d’une mère. L’amour qu’elle porte à ses enfants, tout comme la lassitude qui la submerge parfois, sont évoqués avec des mots si justes, si purs, qu’ils semblent universels.
L’auteur convoque pour nous cet univers maternel que traversent aussi bien la lumière que l’obscurité. Un matin baigné de soleil et ce bonheur simple d’un café chaud que l’ombre d’un cri, d’un appel impérieux, vient envahir…
Virginie Noar éveille en nous cet abîme qui englouti, et cette force qui relève.
Être mère est une chance, une richesse, une joie et un bonheur immense. La plupart du temps… Être mère s’apprend, se consolide, se joue et s’accepte… Mais c’est aussi un rôle qui peut être angoissant, éreintant et culpabilisant. Les mots de Virginie Noar se posent avec une justesse sidérante sur les maux des mères…
C’est beau, c’est dur, c’est léger et c’est écrasant . C’est toute l’ambivalence de cet amour soudain, entier, infini… C’est une lecture qui prend au cœur et au corps, et qui pose un regard bienveillant sur ce que chaque mère de ce monde peut traverser…
Le corps d’après, d’après grossesse, d’après accouchement.
L’auteure zappe sur différentes périodes de sa vie, son accouchement, son enfance, sa période porno/internet, sa mère, ses rencontres, le père de son enfant…
Je ne sais que penser de ce livre. Le fait qu’elle parle au nom de toutes les femmes m’a gêné.
Même si son livre est puissant, aborde des problèmes concernant une grande majorité de femmes, j’aurais préféré qu’elle parle d’elle. On s’y serait reconnu ou pas.
C’est un livre qui pousse les femmes à se rebeller et c’est très bien, il y a des choses à changer dans le domaine gynécologique. Mais j’ai trouvé son livre très pessimiste.
Virginie Noar pigiste et travailleuse sociale, a trente-cinq ans. Elle exerce dans un espace de rencontre parents enfants. Le Corps d’après est son premier roman ou plutôt premier livre.
C’est le début.
L’absence de sensations. Les inquiétudes irrationnelles. La peur que, soudain, tout s’arrête. Alors, stupéfier les joies dans le sillon des lendemains incertains. Ne pas s’amouracher d’un tubercule en formation, c’est bien trop ridicule et puis, sait-on jamais, il pourrait. Mourir. Je me sens coupable. D’un bonheur qui ne vient pas. Je me sens coupable. Des larmes insensées alors que je devrais sourire.
Et puis, ce matin-là, j’entends. Entre les quatre murs silencieux qui ne voient pas le désordre alentour, j’entends. Le balbutiement de son cœur.
Le Corps d’après est le récit d’un enfantement et d’une lutte contre les violences faites à la condition féminine, les injonctions, le bonheur factice, le conformisme, les corps asservis. Au bout du chemin, pourtant, jaillit la vie. Celle qu’on s’inventera, pied à pied, coûte que coûte. Pour que, peu à peu, après la naissance de l’enfant, advienne aussi une mère, femme enfin révélée à elle-même.
Virginie Noar a écrit dans une forme d'urgence, elle a souhaité dénoncer cette violence faite à toutes celles qui sont nées femelles. Celles qui sont nées assignées, pesées, mesurées, évaluées. Celles qui sont attendues au rayon des poupons en plastique, qui sont colorées de rose bonbon. Celles qui sont priées de bien se tenir, de s’asseoir comme-ci et de parler comme-ça pour être de vraies petites filles. Celles qui sont vouées à devenir épouse et mère. Parce que la sexualité des femmes est réprimée, salie, acculée quand celle des hommes est glorifiée, normalisée, excusée, parce qu'elle est épuisée d'être sans cesse rappelée à son devoir de séduction, de procréation, d'éducation, de gestion domestique, parce qu'elle n'en peut plus de tous ces magazines féminins qui culpabilisent les lectrices plus qu'ils ne les déculpabilisent, Virginie Noar a accouché de toute cette maltraitance contenue pour en être enfin libérée.
Le corps d'après c'est un cri de colère contre cette société encore trop patriarcale. Cette société qui infantilise les femmes y compris lorsqu'elles s'apprêtent à enfanter. Cette société qui les avilit sous prétexte d'une hypothétique maladie que serait la grossesse. Le corps d'après est un récit qui touche à l'intime tout en étant un manifeste s'adressant aux femmes, les exhortant à s'affranchir, à désobéir, à ne pas se soumettre, à considérer leur corps comme un rempart d'une lutte obligée. Ce livre est un hommage rendu à la femme, au corps féminin d'avant et d'après l'accouchement.
L'écriture de Virginie Noar est volontairement incisive, son style cru, comme pour mieux refléter la violence infligée aux femmes, tout en se transformant néanmoins au fil du livre. Le tout s'apaise à l'approche de la délivrance. Pour mieux s'identifier à elles, la narratrice n'a ni prénom, ni âge, ni origines. Elle a une sexualité et est maman en devenir. Elle, c'est moi, c'est toi, c'est nous, c'est elles.
Le corps d'après est un récit intéressant, nécessaire à toutes celles qui ne s'autorisent pas encore à dire que non, la maternité ce n'est pas que du bonheur. C'est parfois aussi tout l'inverse. Sur ce, mes enfants m'appellent...
https://the-fab-blog.blogspot.com/2020/02/mon-avis-sur-le-corps-dapres-de.html
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