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Laissées éparses

Couverture du livre « Laissées éparses » de Joseph-Antoine D' Ornando aux éditions L'inventaire
Résumé:

Dans une pièce qui semble vide, à l'exception d'un tableau, une porte ouvre sur une autre, puis sur d'autres encore, en enfilade. Ainsi le lecteur-spectateur pénètre-t-il, avec un peu de crainte et beaucoup de curiosité, dans l'univers de Joseph-Antoine d'Ornano.

Alors se révèle un paysage... Voir plus

Dans une pièce qui semble vide, à l'exception d'un tableau, une porte ouvre sur une autre, puis sur d'autres encore, en enfilade. Ainsi le lecteur-spectateur pénètre-t-il, avec un peu de crainte et beaucoup de curiosité, dans l'univers de Joseph-Antoine d'Ornano.

Alors se révèle un paysage minéral, entre ciel et terre, un Ailleurs lumineux, fait d'aquarelles, d'encres aquarellées, de fusains, qui attire irrésistiblement.

Est-ce une tache ? Une illusion d'optique ? Ou bien y a-t-il vraiment un escalier ? Existe-t-elle, cette silhouette qui paraît convier à la suivre ?

Mais voici que l'oeil s'adapte, voici qu'il se fait précis comme un objectif d'appareil photographique : ce sont bien de petites silhouettes de dames, une, deux, trois et plus, semées çà et là, à la fois figées dans une contemplation muette et toujours en mouvement : vers quoi ?

Vers ce qui ressemble fort à un salon de musique ou de lecture, à la mer, à des dunes, des falaises, des bateaux, un château, une collégiale, un couvent, une route qui mènerait où ? Allez savoir, elles sont si étranges, les petites dames de Joseph-Antoine d'Ornano, avec leur costume dont on ne saurait dire s'il est suranné ou intemporel ! Peut-on même affirmer qu'elles existent ?

Les questions se bousculent dans l'esprit du lecteur-spectateur. Mais pourquoi se les poser ? Pourquoi ne pas se satisfaire du plaisir vaguement mélancolique de les regarder en catimini, depuis le seuil de leur monde - de toute façon, elles ne vous laisseront pas aller plus loin, ne vous laisseront pas approcher, elles s'enfuiront, légères, s'évanouiront.

À quoi ressemblent-elles, ces petites dames laissées éparses par le peintre ? Aux images projetées par une lanterne magique, comme incline à le croire Jean-Michel Berlogey dans le texte qui accompagne cette promenade à travers l'oeuvre de Joseph-Antoine d'Ornano ? Ou, ainsi que le suggère encore Jean-Michel Berlogey, à " ces clichés photographiques cherchant à porter témoignage d'entités convoquées par les médiums " ?
Elles sont immatérielles, en effet, ces petites dames, à l'instar du monde qu'elles peuplent. Sont-elles une sorte de passé universel, celui de l'enfance, un présent rêvé, un avenir d'au-delà, ou les trois à la fois ? Elles traduisent, en tout cas, une ferveur de la permanence qui fait de l'oeuvre de Joseph-Antoine d'Ornano une célébration de l'éternité.

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