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Une veuve spirituelle et jolie, mais sans un sou, trouve refuge chez son beau-frère, un riche banquier. Est-elle sans scrupules, prête à tout pour faire un beau mariage, ou juste une coquette qui veut s'amuser ? Le jeune Reginald risque de payer cher la réponse à cette question...
Grande dame du roman anglais, Jane Austen trace le portrait très spirituel d'une aventurière, dans la lignée des personnages d'Orgueil et préjugé et de Raison et sentiments.
A trente-cinq ans, la séduisante Lady Susan se retrouve veuve et désargentée. Précédée d’un parfum de scandale alors que sa coquetterie manipulatrice aurait brisé plus d’un ménage, elle s’invite chez son riche beau-frère pour y poursuivre ce que toutes les autres femmes décèlent de ses manigances sans scrupules, mais qui charme tant les hommes que bon nombre se laisseraient volontiers mener jusqu’au mariage.
Aussi intelligente qu’égoïste et amorale, Lady Susan semble partagée entre le plaisir de séduction que lui permet son indépendance, et l’ambition qui la rend prête à tout pour se remarier avantageusement. En tous les cas, elle s’en donne à coeur joie pour manipuler son entourage sans vergogne, mentant et trompant avec le plus grand cynisme, et allant jusqu’à maltraiter cruellement sa fille de seize ans, qui, bien que tenue éloignée, commence à lui faire de l’ombre alors qu’il lui faut songer à la caser elle aussi.
Cette femme dont l’intelligence et la beauté désarmante dissimulent une personnalité narcissique, froide et calculatrice, usant de tous les ressorts de l’hypocrisie et de la manipulation pour jouer avec les sentiments d’autrui sans jamais se départir d’une insensibilité cruelle, a quelque chose de Madame de Merteuil dans Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos. L’air de famille s’impose d’autant plus que, tout comme pour la marquise, c’est un échange épistolaire qui nous dévoile peu à peu le vrai visage de Lady Susan, au travers notamment de ses lettres à son amie et complice, et de la correspondance de l’épouse de son beau-frère avec sa mère, qui toutes deux la détestent.
On se laisse prendre avec délice à cette peinture finement satirique de la bonne société anglaise du XVIIIe siècle, ridiculisée par une aventurière bien décidée à user de ses armes et du mariage, puisque c’est le seul moyen alors pour les femmes de s’assurer statut social et aisance financière. Et si son audace cyniquement opportuniste scandalise tant les épouses tout en séduisant si systématiquement les hommes, n’est-ce pas aussi parce qu’elle s’emploie à mettre en œuvre, ouvertement et librement, ce que chacune a vécu et fera vivre à ses filles dans le strict respect des conventions et des apparences : un mariage arrangé avec un bon parti, entendons par là un homme riche à défaut de tout autre affinité, auprès de qui elles trouveront ennui mais sécurité matérielle, et qui leur fera peut-être la grâce de ne pas les encombrer trop longtemps si, comme souvent, il les devance quelque peu en âge ?
Porté par la plume déjà remarquable d’une Jane Austen alors âgée de dix-huit ans, ce court roman d’une extraordinaire finesse psychologique est une lecture étonnamment réjouissante, tant il brocarde avec esprit la bien-pensante société de son époque.
41 lettres dans lesquelles on découvre tout le cynisme, le machiavélisme du personnage principal : Lady Susan ... Je l'ai avalé d'une traite !!! C'est un excellent roman épistolaire qui me donne envie vraiment de me plonger dans un autre roman de Jane Austen ... Babélio dit de ce livre qu'il est dans la lignée d'orgueil et préjugés ! Voilà, vous connaissez une de mes prochaines lectures
Susan veuve sans le sou, est hébergée ici et là, mais où qu'elle aille, elle sème le trouble.
Roman épistolaire à la langue riche et surannée. Tous ceux qui côtoient cette chère lady Susan ne peuvent rester indifférents à son charme ou à sa perfide, à son intelligence ou à ses mensonges, à sa beauté ou à son égoïsme. Il en découle des lettres assez différentes qui nous permettent d'avoir une image de cette jeune femme qui se construit petit à petit.
Un vrai plaisir de la langue, du rythme et d'écoute.
Roman épistolaire très court, Lady Susan est pour moi une nouvelle vraie réussite de Jane Austen. Après les classiques parmi les classiques orgueil et préjugés et raison et sentiments, cette troisième lecture m'a emportée…
Toujours une qualité d'écriture remarquable et des personnages attachants ou détestables à souhait.
Heureusement qu'il me reste encore quelques œuvres de cette auteure à lire car je ne m'en lasse pas.
Ce très court roman épistolaire possède toute la grâce de la langue du XVIIIème siècle et tout le venin qu'elle est capable d'insidieusement transmettre.
Les revers de fortune de Lady Susan, veuve coquette et séductrice patentée, la contraignent à trouver refuge chez son beau-frère, loin de Londres. Telle une araignée qui tisse sa toile elle élabore des plans, use de son charme, travestit ses pensées, pour donner d'elle une image lisse et conforme à la bienséance.
Mais les lettres qu'elle envoie à son amie Alicia dévoilent ses calculs qui doivent mener sa propre fille à un mariage forcé. Nullement dupe, sa belle-soeur s'emploie dans le même temps à déjouer les machinations de Lady Susan et à révéler la véritable nature de cette femme dénuée de tout sens moral.
Les points de vue se croisent, se contredisent, se complètent, pour raconter la succession des évènements et des intrigues qui se nouent, dessinant ainsi le portrait de Lady Susan aussi bien que celui des différents épistoliers qui la jugent.
Il y a une forme de drôlerie dans l'accumulation d'obstacles qui viennent constamment contrecarrer les projets de la jolie veuve et dans sa manière de toujours tourner les circonstances à son avantage. Les hommes paraissent bien falots et bêtement crédules dans cette guerre en jupons qui oppose une aventurière sans scrupule à toute une société bien pensante.
Un roman exquis !
Adorant les romans épistolaires et le 18e siècle, je ne sais pas pourquoi je n’avais jamais lu ce court roman d’une centaine de pages. Beaucoup de choses m’ont fait penser aux Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos mais en Angleterre. Ecrit par Jane Austen vers dix-sept ans, nous pouvons dire qu’elle avait déjà un talent fantastique. Il s’agit de son premier roman.
L’auteur décrit des personnages via des lettres, nous n’en savons pas beaucoup sur leur physique et peu importe. Il suffit amplement de savoir que Lady Susan est belle malgré son âge, plus jolie même que sa fille. Mais tout réside sur la psychologie de nos protagonistes et sur leurs motivations.
Quel affreux personnage que celui de Lady Susan qui ne pense qu’à elle, à son bien être, à plaire et surtout à se faire plaisir. N’hésitant pas pour cela à duper ses proches, sa famille et ses amis. Nous connaissons tous ces jeux de trahisons via les lettres de plusieurs personnages qui se croisent et qui racontent soit les ragots, soit ce qu’ils manigancent.
Ce roman est intemporel est montre à quel point on peut être dupé facilement. Mais également l’autre côté et à quel point à force de plaire et de mentir ont fini par se mordre la queue à notre jeu. Et tout ce qui nous faisait envie comme le fait de profiter de la vie peut changer rapidement. Une jolie morale qui est moins rude que celle des Liaisons dangereuses mais tout de même.
Une adaptation est prévue courant 2016 sous le titre Love and Friendship.
En bref, un roman court, très bien écrit. Il convient parfaitement pour commencer à lire Jane Austen ou pour se lancer dans la littérature anglaise du 18e siècle en général.
Je peux le dire, je suis amoureuse de l’écriture de Jane Austen.
Lady Susan est une œuvre mineure de Jane Austen mais je l’ai trouvée particulièrement savoureuse. Une chose me chiffonne seulement : C’est bien trop court !! J’en voulais encore !
Il s’agit d’un court roman épistolaire qui m’a un peu fait penser aux Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos (qui lui est un pavé par contre). En plus d’être écrit sur le principe de la correspondance, la marquise de Merteuil et Lady Susan se ressemblent sur bien des aspects.
Lady Susan est une jeune veuve de trente-cinq ans au caractère, on peut le dire, odieux. Elle est tellement manipulatrice que c’en est respectable tant elle retourne tout à son avantage. Le lecteur, au courant de chaque fait pourtant avéré, en viendrait même parfois à douter tant ses arguments font sens en tout point. Elle est sincèrement dénuée de tout scrupule et tellement hypocrite, que j’avoue l’avoir véritablement admirée durant toute ma lecture. Sa duplicité est sans égal.
L’intrigue principale de ce roman se déroule entre Lady Susan et Reginald de Courcy. Ce dernier, frère de Mme Vernon, la femme de M. Vernon, frère du défunt mari de Lady Susan (ça va, vous suivez ?) a une bien piètre opinion de la veuve avant son séjour chez les Vernon. Il sait combien elle est fourbe et se délecte d’avance de la mettre à mal lors de sa visite. Lady Susan, sans un sou, est effectivement également chez les Vernon pour se faire entretenir en quelque sorte.
A partir de là, nous assistons à travers les yeux de Mme Vernon, qui correspond avec sa mère Lady de Courcy, à la transformation de Lady Susan qui cherche à s’attirer les faveurs de Reginald. Elle tient si admirablement son rôle d’honnête dame qu’elle fait plusieurs fois douter Mme Vernon malgré son avis tranché.
J’avoue que la naïveté de Reginald de Courcy m’a insupportée. Prétentieux à souhait avant son arrivée, en raison de ses connaissances sur Lady Susan, il devient vite le benêt de l’histoire en se faisant attraper dans la toile de la veuve. Heureusement que Mme Vernon est présente car je me suis beaucoup attachée à elle, en espérant de tout cœur qu’elle nous apprenne à moi, lectrice, et à sa mère, Lady de Courcy, que la vérité allait enfin triompher.
Un autre personnage m’a particulièrement émue et il s’agit de Frederica, la fille de Lady Susan qu’elle maltraite moralement d’une ignoble façon. La pauvre enfant parait terrifiée à chaque fois qu’elle se trouve en présence de sa mère. Lire cette dernière parler de sa fille comme de la plus idiote de toute est vraiment insupportable et l’on comprend clairement qu’elle ne l’aime pas du tout. Peut-être est-elle jalouse de sa fille dont elle nie l’évidente beauté ainsi que ses compétences…
En bref, Lady Susan est un court –mais dense- texte très prenant qui se focalise sur le personnage éponyme dont le caractère est ahurissant. On se délecte de sa mesquinerie autant qu’elle nous effare. Comme dans Orgueil et Préjugés, le sarcasme, bien mené sous la plume de Jane Austen opère de manière saisissante et c’est avec un immense plaisir que je me languis de lire un autre de ses romans.
https://bruitdepapier.wordpress.com/2015/06/19/lady-susan-jane-austen/
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