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Quel rôle joue exactement Livia, la gouvernante suédoise engagée par Léonard Sézeneau, négociant français établi à Stockholm en cette fin du XIXe siècle, pour seconder sa jeune femme, Hulda, dans l'éducation de leurs quatre enfants ? Quel secret lie l'étrange jeune fille à cette famille qu'elle suivra dans son repli en France, à Meudon, dans cette maison si peu confortable et si loin de la lumière et de l'aisance de Stockholm ? Il semble que cette Livia soit bien plus qu'une domestique, les enfants l'adorent, trouvant auprès d'elle une stabilité qui manque à leur mère, le maître de maison dissimule autant qu'il peut leur complicité, et Hulda, l'épouse aimante, en fait peu à peu une amie, sa seule confidente. Rien ne permet de qualifier le singulier trio qui se forme alors. Que sait Hulda des relations établies entre son mari et la gouvernante ? Ferme-t-elle les yeux pour ne pas voir, ou accepte-t-elle l'étrange dépendance dans la quelle elle semble être tombée vis à vis de Livia ?
Dans ce récit maîtrisé et romanesque, Marie Sizun brosse le portrait tout en nuances de ses ancêtres franco-suédois, s'approchant au plus près du mystère qui les entoure. C'est bien une histoire d'amour et de mort qui va suivre la réussite fulgurante d'une famille, la sienne, trois générations plus tôt. Renouant les fils rompus, interrogeant sans cesse un passé occulté, redonnant vie aux disparus par son talent de romancière, Marie Sizun éclaire avec tendresse et pudeur les secrets de ces étonnants personnages.
Pour moi, Marie Sizun est irrésistible.
Quand je mets le nez dans un de ses bouquins, je perds tous mes moyens.
Hulda, jeune fille de bonne famille, est en extase devant son voisin, Léonard, professeur de français et français d'origine. On ignore ce qu'il fait en Suède. Il a épousé une anglaise mais divorce. La voie est libre et une relation amoureuse commence entre eux. Ils sont finalement obligés de se marier, Hulda étant enceinte. Léonard renonce à son métier qui ne rapporte pas assez aux yeux de sa belle famille. L'argent rentre dans la maison, ce qui permet d'engager domestiques et gouvernante (Hulda ne sait ni tenir sa maison, ni ses enfants). Dès le départ, on sent que certaines choses ne sont pas claires et l'arrivée d'une gouvernante suédoise parlant français couramment, Livia, n'améliore pas vraiment l'ambiance. Hulda tente de s'en faire une amie, mais celle-ci reste froide. Elle a le mérite de savoir se faire obéir des enfants et du personnel. Cela devient dramatique pour Hulda quand ils sont obligés de s'expatrier en France. du début jusque la fin, on a pitié pour ces deux femmes et Léonard reste un mystère.
J'ai adoré ce roman bien écrit dans lequel l'auteure nous apprend finalement qu'il s'agit un peu de l'histoire romancée de sa propre famille.
Hulda, jeune fille de bonne famille, est en extase devant son voisin, Léonard, professeur de français et français d'origine. On ignore ce qu'il fait en Suède. Il a épousé une anglaise mais divorce. La voie est libre et une relation amoureuse commence entre eux. Ils sont finalement obligés de se marier, Hulda étant enceinte. Léonard renonce à son métier qui ne rapporte pas assez aux yeux de sa belle famille. L'argent rentre dans la maison, ce qui permet d'engager domestiques et gouvernante (Hulda ne sait ni tenir sa maison, ni ses enfants). Dès le départ, on sent que certaines choses ne sont pas claires et l'arrivée d'une gouvernante suédoise parlant français couramment, Livia, n'améliore pas vraiment l'ambiance. Hulda tente de s'en faire une amie, mais celle-ci reste froide. Elle a le mérite de savoir se faire obéir des enfants et du personnel. Cela devient dramatique pour Hulda quand ils sont obligés de s'expatrier en France. du début jusque la fin, on a pitié pour ces deux femmes et Léonard reste un mystère.
J'ai adoré ce roman bien écrit dans lequel l'auteure nous apprend finalement qu'il s'agit un peu de l'histoire romancée de sa propre famille.
Quadragénaire, un français arrive en Suède et intègre la bonne société grâce à ses conférences littéraires. On voit peu son épouse, neurasthénique ; d'ailleurs, ils divorceront rapidement.
Il séduit alors une jeune fille de 17 ans qui tombe enceinte ; scandale.
Ils vont se marier et, elle, enchaîner les grossesses. La jeune fille adore ses enfants mais est dépassée par la situation. Une gouvernante Suédoise mais parlant parfaitement le français est embauchée pour soutenir la jeune mère ; elles ont le même âge.
Nous rentrons alors dans l'intimité de cette famille. Une jeune mère malheureuse, une gouvernante froide mais qui prend petit à petit un rôle croissant dans la famille et un père antipathique. Il y aussi des bonnes, des cuisinières et des enfants en bas âge.
Bien sûr, il y a un secret de famille derrière tout cela.
La lecture est facile, légèrement voyeuriste et parfois même un peu déprimante. Ce récit est celui d'une enquête un peu vaine d'une auteure sur ses ancêtres. Le peu d'information dont elle dispose transforme son histoire en un roman atypique.
Marie Suzin, à partir d’un journal secret, de rares photos comble les trous, en réinvente l’histoire de Livia, son arrière grand-mère.
Nous sommes au dix-neuvième siècle. Année 1867.Hulda , fille d’une famille bourgeoise suédoise, épouse, à dix-sept ans, Léonard Sézeneau, quadragénaire, français, divorcé de sa femme anglaise. Rapidement les enfants arrivent. Léonard, souvent absent pour ses affaires de négoce en vins (il faut bien faire vivre la famille), engage Livia pour seconder son épouse. Livia est issue d’une famille de théâtreux. Les enfants s‘attache à cette gouvernante qui, elle-même s’attache à la famille. Elle les suivra dans leur départ précipité en France à Meudon. Léonard est de moins en moins présent, de lus en plus taciturne, l’argent commence à manquer et à Meudon, Hulda s’enfonce dans la mélancolie. Livia devient la colonne vertébrale de la maisonnée.
Ce qui devait arriver arriva, Livia et Léonard deviennent amants. Un enfant, que Livia abandonne, naît de cette union. Le triangle amoureux reste formé. Souvenons-nous que Livia n’est qu’une employée et que les amoures ancillaires ne sont pas tendres pour les femmes. Enceinte de Léonard, elle cache son état à tout le monde, abandonne son enfant à la naissance et retourne s’occuper de Hulda et de ses enfants.
Un livre mélancolique où Marie Suzin dessine des portraits de femmes par petites touches. Elle fait revivre l’atmosphère bizarre de la maison dans l’attente du retour de Léonard. La solitude, le sentiment d’abandon, la mélancolie de Hulda sont très palpables.
Scénario convenu, réaliste, très Flaubertien qui m’aurait rapidement lassée s’il n’y avait l’écriture de Marie Sizun. Une lecture en demi-teinte
Une histoire familiale entre Suède et France que l'auteure nous fait partager. Une très belle histoire, et l'on a bien envie de regarder les photos avec Marie Sizun pour découvrir le visage des personnages .
Je vais attaquer la suite " les sœurs aux yeux bleus" avec grand plaisir.
A la fin du XIXème siècle, Léonard Sézeneau, français de 40 ans vit en Suède.
Il épouse en secondes noces Hulda , une jeune fille de 17 ans qui sort juste du pensionnat.
Quatre enfants plus tard, le couple, installé à Stockholm engage une gouvernante, Livia.
Mais bientôt, ils doivent déménager en France pour les affaires de Léonard et se retrouvent à Meudon
Quelle historie prenante
Que de tendresse et de compassion pour la pauvre petite Hulda, si fragile, si enfantine, si crédule.
Livia, elle, semble à côté de ses sentiments, plutôt froide bien que très proche de Hulda
Quant à Léonard, distant, mystérieux sur ses activités, il ne m’a guère inspiré de sympathie.
Mais j’ai suivi avec passion leurs aventures, et mon admiration a été encore plus grande quand j’ai compris qu’il s’agissait de la famille même de Marie Sizun.
Une histoire familiale qui lui avait été plus ou moins cachée et qu’elle a reconstitué à partir de photos et du journal incomplet de Hulda
Elle sait bien raconter , vraiment bien et c’est toujours un grand plaisir de la lire.
Un prénom jusque là inconnu qui s'intègre brusquement au récit d'une vieille tante et voilà l'enfant qui écoute, qui interroge et découvre un pan secret de l'histoire familiale. Devenue adulte et alors que tous les protagonistes ne sont plus que des noms inscrits sur des pierres tombales, l'enfant continue d'éprouver ce besoin lancinant de tisser entre eux les liens épars qu'elle a pu rassembler ici et là. Parce que c'est de cette histoire qu'elle est née et parce que les racines oubliées, trop longtemps et profondément enfouies, meurent et ne donnent plus de fruits. A partir des bribes qu'elle a pu récolter, photos qu'elle scrute pour leur faire exprimer ce qui n'a jamais été dit, elle se et nous fait le récit de l'histoire familiale en comblant les vides par son interprétation de faits qu'elle ne peut que reconstruire.
Au centre, la figure énigmatique de Léonard Sèzeneau, son arrière-grand-père, fraîchement arrivé en Suède avec une épouse anglaise et Hulda Christiansson, celle qui deviendra son arrière-grand-mère, jeune fille de bonne famille tout juste sortie de pension. Ces deux-là tombent amoureux et font fi des conventions et des différences sociales, culturelles et linguistiques. La jeune fille trouve en Léonard l'incarnation de ses rêves les plus romantiques. Mais la vie d'épouse et de mère malmène son tempérament timide et effacé. Mais les absences de son époux lui font perdre pied et confiance en elle. Isolée, désemparée, elle se raccroche à l'amitié qu'elle porte à Livia, la gouvernante engagée par Léonard pour la seconder. Un triangle passionnel se forme où les sentiments se mélangent et où les rôles s'intervertissent peu à peu. De la Suède à Meudon, où les ont conduits des revers de fortune, Hulda et sa famille semblent se décomposer et ne plus tenir que par la présence de Livia, devenue la mère empêchée d'un petit garçon qui deviendra lui aussi l'un des instruments du destin.
Marie Sizun excelle à raconter des histoires où la cruauté se fait d'autant plus douloureuse qu'elle demeure feutrée, comme tapie dans les méandres d'une généalogie perforée. Chaque personnage garde une sorte de mystère et reflète la densité complexe des êtres et de leurs relations. Comme dans les tableaux de Caillebotte ou de Manet, la précision du trait n'occulte pas la part des ombres, la part de ce qui n'est pas donné à voir mais que l'on perçoit sans pouvoir le définir et qui, finalement, sert de révélateur à l'ensemble de la composition. Il y a une forme de douleur rentrée qui perdure et qui court le long des ramures de la filiation, du passé jusqu'au présent. Ce n'est pas explicitement dit, ce n'est jamais démontré, mais cela sourd du récit comme des larmes venues de loin. C'est cette force latente, presque clandestine, que j'aime tant à retrouver dans les romans de Marie Sizun.
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