La notion de la « fermeture de la porte de l'effort » (ijtihâd) est fondamentale en droit musulman. Celle-ci a exercé une influence tant directe qu'indirecte sur la pensée musulmane. C'est ainsi qu'il s'avère nécessaire de bien saisir les raisons qui ont pu conduire le monde juridique à la développer. Or, la notion même est problématique en soi, et d'aucuns n'hésitent pas à n'y voir qu'un mythe. L'ijtihâd a connu son âge d'or aux IXe et Xe siècles mais joue encore dans la pensée juridique contemporaine. En fait, sa présence en droit musulman est pour autant plus subtile et ne peut, en aucun cas, relever de l'ordre d'un mythe, car ses conséquences sont bien patentes. C'est ainsi que l'esprit de la fermeture de la porte de l'ijtihâd a exercé un contrôle tant sur le développement de la norme en droit musulman que sur sa structuration juridique. L'auteur démontre ici, dans une approche critique, les confusions entourant cette notion qu'il importe de dissiper, afin de renouveler l'intérêt sur ce sujet en vue de porter un appel vers l'impérieuse obligation de la création normative, c'est-à-dire, vers une pratique saine de l'ijtihâd.
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