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Si son fils Carsten s'était un peu soucié d'elle, cette chute dans les escaliers aurait pu être évitée. C'est ce que pense Inge, seule dans sa chambre d'hôpital, le col du fémur fracturé. Carsten n'a d'autre choix que de passer l'été au chevet de sa vieille mère. Il embarque avec lui Lissa, son adolescente de quinze ans. Drôle de colocation, dans ce village de l'ex-Allemagne de l'Est, pour les trois membres de la famille Ruck, qui n'ont guère en commun que leur nom. Inge admet mal les idées de sa petite-fille ; encore moins l'attitude fuyante de Carsten, toujours prêt à partir au quart de tour.
À travers cette comédie sociale et familiale, Katja Schönherr érige le portrait impitoyable, terriblement réaliste, de trois générations en proie au malentendu.
Nous voilà dans un village de l'ex-RDA; Inge, 84 ans, veuve, s'est cassé le col du fémur. Elle ne peut rester seule à son retour de l'hôpital; son fils cadet, Carsten, divorcé, 55 ans, qui travaille à Berlin, vient s'installer avec elle, trois semaines à contrecœur, accompagné de sa fille, Lissa,15 ans. le fils ainé, Jens, vit aux États-Unis et n'a pas l'intention de venir voir sa mère qui l'a rejeté lorsqu'il était enfant et adolescent.
J'ai souhaité connaître un peu mieux cette auteure allemande dont j'avais lu le premier roman "Martha et Arthur" (2021), déprimant et dérangeant, qui donne une image très noire du couple. J'ai voulu savoir si le ton de ce livre était plus positif.
La 4ème de couverture évoque "une comédie sociale et familiale" mais on est bien loin d'un comédie, qui sous-tend légèreté, humour, ironie, espoir. Ici, c'est tout le contraire. Ici, nous assistons à l'affrontement de trois générations qui ne se comprennent pas, qui ne se supportent pas, chacun faisant montre d'égoïsme. Les relations dépourvues d'empathie sont décrites avec un réalisme qui peut paraitre choquant mais qui est la réalité dans certaines familles, le tout teinté d'ironie féroce.
Aucun personnage n'attire la sympathie : Inge est acrimonieuse, exigeante, blessante, Carsten est égoïste et considère sa mère comme un fardeau, Lissa, qui est le seul membre de la famille qui soit un tant soit peu attirante de par sa jeunesse idéaliste, est insolente, provocatrice, excessive.
Plusieurs thèmes importants sont abordés; chaque personnage en incarne un: Inge celui de la vieillesse comme fardeau pour l'entourage et comme désespoir pour ceux qui ne peuvent plus être autonomes, indépendants, Lissa, ceux de l'écologie, du féminisme radical et du wokisme, Carsten, celui de la fuite loin d'un bourg qui se meurt, où il n'y a plus de commerce, où le qu'en dira-t-on tient lieu de lien social, où de vieilles rancunes sont enkystées. Et surtout, le roman pose une question essentielle : est-on redevable de quelque chose vis-à-vis de ses parents?
Nous sommes dans un roman d'atmosphère où il ne se passe pas grand-chose pour ne pas dire rien à part l'élément déclencheur du début (la chute d'Inge); j'ai trouvé cette lecture assez ennuyeuse même si les sujets abordés sont criants de vérité, le rythme est très lent et je me suis assez rapidement enlisée dans cette histoire familiale assez déprimante.
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