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Son livre « Pachinko » a été vendu à plusieurs millions d’exemplaires, adapté en minisérie par Apple+ et recommandé par nul autre que Barack Obama lui-même (qui y voit « une histoire puissante sur la résilience et la compassion »). On comprend que son éditeur en France, les éditions Charleston, décide de surfer sur ce phénomène en publiant son tout premier écrit - « La Famille Han » - dans lequel Min Jin Lee dépeint le quotidien et les épreuves vécues par la famille Han, d’origine coréenne, qui souhaite vivre le rêve américain et qui fait face à une pression de l’ascension sociale permanente.
Fille d’immigrants coréens, Casey Han a été élevée dans le Queens dans le respect des traditions et des valeurs de ses parents. Propriétaires d’un pressing, ils ont travaillé dur pour payer les meilleures études à leur fille qui intègre la prestigieuse université de Princeton, afin lui permettre une belle carrière professionnelle.
En se confrontant à ce monde luxueux qu’elle désire plus que tout mais qu’elle n’avait encore jamais connu, elle va mettre ses relations avec sa famille et ses origines à rude épreuve. De fil en aiguille, elle rentre en totale rupture avec son éducation et ses parents On suit alors sa vie à travers ses choix, ses ambitions, ses doutes et ses déceptions. Entre désillusions et mauvais choix, c’est tout son environnement familial et amical qui se trouve bouleversé.
La condition sociale et l’argent tiennent une grande place dans ce roman. Cela tient notamment du fait que Casey est une fille instable, qui contractera de très grosses dettes, pour pouvoir jouir de la vie, comme elle l’entend. Un peu égoïste, elle ne rêve que d’une vie glamour à Manhattan.
On la suivra, dans ses relations, avec ses parents, sa sœur, ses amies, ses amoureux, son travail, ses problèmes financiers… Au fil des pages on a l’impression de la voir multiplier les erreurs, accepter du bout du petit doigt les mains tendues à force que les gens insistent. Sorte de Rastignac moderne, elle peut vite agacer mais il est important de mesurer toute la dimension culturelle et cette fierté, propre à l’éducation coréenne.
Ce qui peut être déstabilisant, mais qui fait tout l'intérêt de cette lecture, c'est que Min Jin Lee ne dénonce rien frontalement. Elle multiplie les scènes qui font grincer des dents, laisse les scènes toxiques se dérouler sans contrechamp. Elle n'est finalement tendre ni envers son héroïne ni envers son lecteur. Elle est sans concessions car elle écrit les choses telles qu'elles existent, faisant confiance à votre esprit critique. En revanche, fallait-il autant de pages pour le faire ? Rien n’est moins sûr. On notera quelques longueurs malgré un rythme bien maîtrisé, ponctué de plusieurs événements tout au long du récit. En résumé, l’histoire est prenante !
On peut aussi regretter titre choisi pour l'édition française. « La famille Han » sonne comme un appel à retrouver une saga familiale. Mais le titre original « Free food for millionaires » est certainement plus représentatif de son contenu et redonne tout son cynisme et son ironie à la comédie humaine qui nous est offerte ici.
Une lecture intéressante et bien maitrisée qui illustre la complexité de l’identité et de sa construction, des relations intergénérationnelles, mais aussi interculturelles. Malgré quelques longueurs, Min Jin Lee réussit à capter l’attention du lecteur en retranscrivant cette pression qui pèse sur les jeunes asiatiques, et en explorant les mécanismes sociaux et familiaux de l’addiction – qu’il s’agisse du jeu, de l’ambition, de la cigarette, de l’alcool, du sexe...
1993. Casey Han a vingt-deux ans. Immigrée coréenne (chrétienne) depuis ses plus jeunes années, elle a été élevée dans un appartement modeste à Helmhurst (quartier du Queens à New-York) par ses parents (Leah et Joseph) en compagnie de sa cadette de deux ans (Tina).
Cette dernière répond bien plus aux aspirations de son père (elle va entrer en faculté de médecine) un homme rigide qui voit en elle une « vraie » jeune fille coréenne. Casey, de son côté, a préféré choisir des études plus « littéraires » (à Princeton) et a l’habitude de tenir tête à son père. Elle est – au contraire – un pur produit américain, ce que Joseph exècre ! Les sempiternels regrets de son père insupportent Casey : il est vrai que Joseph fait preuve d’une forme de racisme (anti-américain) incompréhensible et rejette totalement l’idée même que sa fille ainée puisse fréquenter un blanc au lieu de se conformer à ses propres désirs : faire des études de droit et épouser un coréen … Leur dernière confrontation sera violente, aussi bien moralement que physiquement : les liens sont rompus …
Sans appartement et sans travail, ayant quitté Jay, son petit ami (infidèle), Casey va connaitre l’angoisse du manque d’argent … Et le symptôme du ventre vide (celui qui empêche de trouver le sommeil …) Il lui faut urgemment dénicher un emploi … Casey la « superficielle », passionnée par la mode, est également une battante : elle tentera vraiment tout pour s’en sortir …
Un (très long !) roman, traitant notamment des aspirations professionnelles – tout autant qu’existentielles – d’une jeune femme d’origine asiatique, dans le New-York « surfait » de la fin du XXème siècle. Une jeune femme volontaire, qui peine à s’y faire la place à laquelle elle estime avoir légitimement droit. Pour cela, elle se servira de ses relations et amis si nécessaire. L’auteure peint (sur quelques années) un tableau de la société de l’époque et nous présente – pour se faire – un bon nombre de protagonistes (Sabine, Isaac, Jay, Ted, Delia, Ella, Unu, Douglas, Virginia, David, Kevin, Hugh, etc, etc …)
Min Jin Lee sait de quoi elle parle : émigrée aux États-Unis (en 1976) à l’âge de sept ans avec sa famille, elle a grandi à Elmhurst (lieu de résidence de sa famille Han …) Et pour l’anecdote : tout comme Casey (son héroïne) elle adore « Middlemarch », le chef-d’oeuvre de George Eliot …
Un récit (qui se déroule principalement dans un milieu américano-coréen) intéressant et agréable à lire (même si je l’ai un peu moins apprécié – je le reconnais – que « Pachinko »)
La famille Han, des coréens immigrés aux Etats-Unis, fait tout pour s’insérer discrètement. Les parents, besogneux, travaillent dur pour permettre aux filles de faire leurs études. C’est sans compter sur les idées « farfelues » à leurs yeux de l’aînée. C’est d’ailleurs elle le fil conducteur de l’histoire.
Partagée entre les traditions ancestrales, familiales et la société de consommation des States elle tâche de trouver sa voie. Hautes études, vêtements de luxe, vie trépidante… prise dans le tourbillon de la vie américaine, Casey se laisse entraîner par un puissant courant.
N'assumant pas toujours cette double culture, elle s’avère parfois distante, égoïste.
Au-delà de l’envie de savoir comment Casey va évoluer, le livre est une belle réflexion sur la double culture. Que de difficultés pour la deuxième génération d’être totalement intégrée, de comprendre ses parents et respecter leurs valeurs. L’auteur a parfaitement mis en avant cette dualité. On navigue constamment entre cette société américaine ou la réussite « à tout prix » est reine et la culture coréenne où chacun se doit discret au possible.
Je ne connaissais pas du tout Min Jee Lee et la présentation du livre m’avait vraiment appâté. Je n’ai pas été déçue. Je regrette juste une fin un peu abrupte.
Quand j’ai vu ce pavé de plus de 800 pages, je me suis dit que le livre avait intérêt à être passionnant, car sinon j’allais rapidement frôler l’indigestion, mais aucun problème, à part son poids, il se lit tout seul.
Je n’ai pas (encore) lu Pachinko, de la même autrice, qui je le sais a eu un beau succès, et je ne vais donc pas pouvoir comparer ces lectures, mais je peux déjà vous dire que celui-ci m’a conquise.
Si le titre nous parle de famille, le roman est plutôt axé sur Casey Han, jeune femme qui oscille entre son désir d’intégration à la société américaine, et les difficultés de s’émanciper des traditions familiales. Casey semble dès le départ avoir un caractère fort, au point qu’elle n’hésite pas, contrairement à sa sœur, à s’opposer à son père et à rompre avec les coutumes coréennes. Pourtant, très rapidement, elle apparaît beaucoup plus indécise qu’elle ne voudrait l’être. Il faut être honnête, certains de ses comportements peuvent rendre le lecteur complétement dingue, comme son addiction aux vêtements de luxe qu’elle assouvit alors qu’elle est déjà surendettée, mais c’est aussi un personnage très attachant, qui ne renonce pas à son envie de trouver sa place dans ce monde. Casey est déroutante et changeante, mais c’est ce qui fait son charme.
La force de l’histoire réside d’ailleurs dans les personnages, et leurs caractères. Nous ne sommes pas face à de simples protagonistes de fiction, mais face à des personnalités complexes, pleines de contradictions, auxquelles on croit vraiment.
Ne vous laissez pas effrayer par sa taille, et plongez sans hésiter dans ce très beau livre.
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