Une intrigue dont il est pratiquement impossible de se détacher ...
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Sunja et sa mère Yangjin tiennent une pension sur une petite île, au large de Séoul. Les temps sont durs pour les deux femmes, dans la Corée des années 30 qui vit sous le joug des Japonais. Mais elles font au mieux pour accueillir les travailleurs et leur pension est réputée pour sa qualité.
Jeune, jolie, et surtout innocente, Sunja se laisse séduire par Hansu, un étranger riche et beau parleur. Quand elle lui annonce qu’elle est enceinte, il lui avoue être déjà marié et père de famille. Le monde s’écroule pour Sunja qui, pour sauver son honneur, accepte d’épouser Isak, un pasteur coréen en route pour le Japon. De santé fragile, l’homme sait qu’il ne vivra pas vieux et qu’il ne pourra pas avoir d’enfant. Il accepte donc de reconnaître celui de Sunja et l’emmène avec lui à Osaka où vit déjà son frère.
Au Japon, les conditions de vie sont rudes. Les Coréens sont des citoyens de seconde zone qui ont peu d’espoir de s’élever dans la société. Contre toute attente, Sunja met au monde un autre enfant, fruit, cette fois, de son mariage.
La vie va suivre son cours, entre naissances et deuils, dans la communauté coréenne où la seule chance de faire fortune est de travailler dans le milieu du jeu du pachinko, mal considéré car contrôlé par les yakuzas.
A la fois saga familiale et fresque historique, Pachinko raconte le destin de Sunja et des siens des années 30 jusqu’à la fin des années 80.
C’est un roman passionnant qui englobe de nombreux sujets : l’exil, le déracinement, le racisme, la condition des femmes, la difficile intégration des Coréens au Japon. Mais il y est aussi question de la famille, l’amour, la solidarité, le mérite.
D’une guerre à l’autre, les Coréens du Japon se sont retrouvés sans patrie après la séparation des deux Corées. Certains ont cru à la révolution populaire du Nord, d’autres sont retournés au Sud et d’autres, encore, ont choisi de trouver leur place dans un Japon peu accueillant mais synonyme d’un nouveau départ.
Pachinko est une histoire triste et émouvante mais illuminée par des personnages forts, courageux, résilients et bienveillants. Une belle leçon de vie riche d’enseignements sur la culture coréenne.
A dévorer !
Son livre « Pachinko » a été vendu à plusieurs millions d’exemplaires, adapté en minisérie par Apple+ et recommandé par nul autre que Barack Obama lui-même (qui y voit « une histoire puissante sur la résilience et la compassion »). On comprend que son éditeur en France, les éditions Charleston, décide de surfer sur ce phénomène en publiant son tout premier écrit - « La Famille Han » - dans lequel Min Jin Lee dépeint le quotidien et les épreuves vécues par la famille Han, d’origine coréenne, qui souhaite vivre le rêve américain et qui fait face à une pression de l’ascension sociale permanente.
Fille d’immigrants coréens, Casey Han a été élevée dans le Queens dans le respect des traditions et des valeurs de ses parents. Propriétaires d’un pressing, ils ont travaillé dur pour payer les meilleures études à leur fille qui intègre la prestigieuse université de Princeton, afin lui permettre une belle carrière professionnelle.
En se confrontant à ce monde luxueux qu’elle désire plus que tout mais qu’elle n’avait encore jamais connu, elle va mettre ses relations avec sa famille et ses origines à rude épreuve. De fil en aiguille, elle rentre en totale rupture avec son éducation et ses parents On suit alors sa vie à travers ses choix, ses ambitions, ses doutes et ses déceptions. Entre désillusions et mauvais choix, c’est tout son environnement familial et amical qui se trouve bouleversé.
La condition sociale et l’argent tiennent une grande place dans ce roman. Cela tient notamment du fait que Casey est une fille instable, qui contractera de très grosses dettes, pour pouvoir jouir de la vie, comme elle l’entend. Un peu égoïste, elle ne rêve que d’une vie glamour à Manhattan.
On la suivra, dans ses relations, avec ses parents, sa sœur, ses amies, ses amoureux, son travail, ses problèmes financiers… Au fil des pages on a l’impression de la voir multiplier les erreurs, accepter du bout du petit doigt les mains tendues à force que les gens insistent. Sorte de Rastignac moderne, elle peut vite agacer mais il est important de mesurer toute la dimension culturelle et cette fierté, propre à l’éducation coréenne.
Ce qui peut être déstabilisant, mais qui fait tout l'intérêt de cette lecture, c'est que Min Jin Lee ne dénonce rien frontalement. Elle multiplie les scènes qui font grincer des dents, laisse les scènes toxiques se dérouler sans contrechamp. Elle n'est finalement tendre ni envers son héroïne ni envers son lecteur. Elle est sans concessions car elle écrit les choses telles qu'elles existent, faisant confiance à votre esprit critique. En revanche, fallait-il autant de pages pour le faire ? Rien n’est moins sûr. On notera quelques longueurs malgré un rythme bien maîtrisé, ponctué de plusieurs événements tout au long du récit. En résumé, l’histoire est prenante !
On peut aussi regretter titre choisi pour l'édition française. « La famille Han » sonne comme un appel à retrouver une saga familiale. Mais le titre original « Free food for millionaires » est certainement plus représentatif de son contenu et redonne tout son cynisme et son ironie à la comédie humaine qui nous est offerte ici.
Une lecture intéressante et bien maitrisée qui illustre la complexité de l’identité et de sa construction, des relations intergénérationnelles, mais aussi interculturelles. Malgré quelques longueurs, Min Jin Lee réussit à capter l’attention du lecteur en retranscrivant cette pression qui pèse sur les jeunes asiatiques, et en explorant les mécanismes sociaux et familiaux de l’addiction – qu’il s’agisse du jeu, de l’ambition, de la cigarette, de l’alcool, du sexe...
Un roman époustouflant sur la destinée d'une famille dans un contexte historique et social riche.
Le rôle des femmes, leur force et sacrifices est la base qui fait que tout le reste est possible. On a aussi le côté culturel et historique entre la Corée et le Japon.
Les mots manquent pour décrire cette lecture mais elle est immersive et on a du mal à en ressortir tant c'est captivant. A lire en urgence pour comprendre en quoi ce roman est un bijou.
1993. Casey Han a vingt-deux ans. Immigrée coréenne (chrétienne) depuis ses plus jeunes années, elle a été élevée dans un appartement modeste à Helmhurst (quartier du Queens à New-York) par ses parents (Leah et Joseph) en compagnie de sa cadette de deux ans (Tina).
Cette dernière répond bien plus aux aspirations de son père (elle va entrer en faculté de médecine) un homme rigide qui voit en elle une « vraie » jeune fille coréenne. Casey, de son côté, a préféré choisir des études plus « littéraires » (à Princeton) et a l’habitude de tenir tête à son père. Elle est – au contraire – un pur produit américain, ce que Joseph exècre ! Les sempiternels regrets de son père insupportent Casey : il est vrai que Joseph fait preuve d’une forme de racisme (anti-américain) incompréhensible et rejette totalement l’idée même que sa fille ainée puisse fréquenter un blanc au lieu de se conformer à ses propres désirs : faire des études de droit et épouser un coréen … Leur dernière confrontation sera violente, aussi bien moralement que physiquement : les liens sont rompus …
Sans appartement et sans travail, ayant quitté Jay, son petit ami (infidèle), Casey va connaitre l’angoisse du manque d’argent … Et le symptôme du ventre vide (celui qui empêche de trouver le sommeil …) Il lui faut urgemment dénicher un emploi … Casey la « superficielle », passionnée par la mode, est également une battante : elle tentera vraiment tout pour s’en sortir …
Un (très long !) roman, traitant notamment des aspirations professionnelles – tout autant qu’existentielles – d’une jeune femme d’origine asiatique, dans le New-York « surfait » de la fin du XXème siècle. Une jeune femme volontaire, qui peine à s’y faire la place à laquelle elle estime avoir légitimement droit. Pour cela, elle se servira de ses relations et amis si nécessaire. L’auteure peint (sur quelques années) un tableau de la société de l’époque et nous présente – pour se faire – un bon nombre de protagonistes (Sabine, Isaac, Jay, Ted, Delia, Ella, Unu, Douglas, Virginia, David, Kevin, Hugh, etc, etc …)
Min Jin Lee sait de quoi elle parle : émigrée aux États-Unis (en 1976) à l’âge de sept ans avec sa famille, elle a grandi à Elmhurst (lieu de résidence de sa famille Han …) Et pour l’anecdote : tout comme Casey (son héroïne) elle adore « Middlemarch », le chef-d’oeuvre de George Eliot …
Un récit (qui se déroule principalement dans un milieu américano-coréen) intéressant et agréable à lire (même si je l’ai un peu moins apprécié – je le reconnais – que « Pachinko »)
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