La cinquième croisade loin d'être différente des premières permet une analyse plus sereine des relations qui liaient l'occident chrétien et orient musulman. En effet, arrivée à maturité après plus d'un siècle d'engagement, le regard des chroniqueurs occidentaux et orientaux est demeuré le même. L'ennemi se trouvait dans l'autre camp. L'on recherchait dans la description de l'autre, les stéréotypes les plus avilissants que pourraient incarner son propre contraire. Mais, loin de constituer une suite de chocs armés ou une description d'accrochages sanglants, la cinquième croisade offre une originalité qui fut à la base du déséquilibre idéologique occidentale. Habitués à combattre idéologiquement, politiquement et militairement l'Islam, les ecclésiastiques de la croisade firent échouer l'entreprise car n'étant pas préparés à une gestion autre que militaire. Ainsi la realpolitik telle que mis en oeuvre par les Ayyubides a offert pour un temps la reprise dans sa totalité du royaume de Jérusalem, but finale de la croisade. Cependant, faute d'interlocuteurs valables, la croisade fut un échec.Mettant ainsi un terme à une entreprise lancée pour corriger les échecs des croisades précédentes.
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