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Dotée d'une carte blanche dans le cadre des résidences « Mineurs d'un autre monde », Maylis de Kerangal prend un vol à destination de Kiruna et nous emmène en Laponie suédoise. Sur le mode du reportage littéraire, elle nous invite à la découverte de l'une des plus grandes exploitations minières encore en activité.
LA VILLE DE KIRUNA Kiruna est une ville de 18 154 habitants. Sa création en 1903 découle directement de la présence d'un gisement de fer issu du bouclier scandinave et reste encore aujourd'hui au fondement de l'économie de la cité.
La société minière LKAB est créée en 1890 pour exploiter le gisement.
1,1 milliard de tonnes de minerai ont été extraits en 110 ans d'exploitation.
En 2004 les résultats d'un diagnostic des sols révèlent que la ville menace de s'effondrer. Une opération débutée en 2009 vise à déplacer la ville minière de 5km...
Maylis de Kerandal raconte son séjour à Kiruna, première grande ville minière au monde.
D'une écriture poétique, elle effleure le froid, la dureté de la vie, les aurores boréales, les jeunes qui reviennent sur la terre de leur enfance ; une sorte de solitude tout au long des pages.
Un texte très court, sec et limpide.
Un moment de lecture qui, pendant une heure, nous emmène dans une contrée rude et lointaine.
Avant même d'entamer un voyage sous la plume de Maylis de Kerangal,vous savez que vous allez vivre des moments extra-ordinaires.Cette auteure m'a toujours amenée sur des chemins surprenants grâce à un style original,imagé,poétique!Le plaisir est d'abord visuel:un petit livre dans un format inhabituel a quelque chose de précieux malgré la modernité de la graphie.Ce troisième texte d'une série "Mineurs d'un autre monde" nous emmène aux confins du Pôle Nord en Laponie suédoise.
"J'ai voulu descendre dans la mine,passer la tête sous la peau de la planète...afin d'entrer dans une autre réalité...J'ai voulu vivre cette expérience,j'ai voulu l'écrire:je suis partie à Kiruna."
Un travail à la fois descriptif et informatif qui aborde Zola comme la nouvelle vie de migrants venus d'Erythrée...un soupçon de sentiments amoureux,de géographie,de culture samie: pas une once d'ennui!
Un reportage littéraire disent les éditeurs(La Contre Allée) ,un bijou d'originalité pour ma part!!!!
Quand j'ai déniché cet ouvrage sur la table des nouveautés de la médiathèque, je l'ai emprunté parce que le titre me disait quelque chose.
Mais ce quelque chose n'était pas en rapport avec l'auteur !
J'ai attendu quelques jours, et c'est quand j'ai croisé le nouveau roman d'Asa Larsson à mon passage suivant à la médiathèque que ça a fait tilt !
Kiruna, c'est la ville où se situe l'action des romans de cette excellente romancière suédoise, et en particulier de La piste noire !
Kiruna, c'est une ville minière à 140 km au nord du cercle polaire en pleine Laponie suédoise. Une mine où on extrait du minerai de fer contenant 80 % de métal, la plus haute concentration au monde.
De mine à ciel ouvert à ses débuts, la mine est devenue souterrraine et envahit les sous-sols environnants au point où il a fallu reconstruire la vilel opur eviter qu'elle ne s'effondre.
Maylis de Kerangal nous en raconte l'histoire, croisée avec celle de certains de ses habitants, nous indiquant que si les femmes aujourd'hui ont accès à tous les emplois, elles n'ont longtemps été que les cuisinières
J'ai bien apprécié ce petit ouvrage très intéressant qui se lit vite et qui rappelle par certains aspects (en fait tout sauf les scènes de beuverie !) le récit du voyage à Norilsk de Caryl Ferey
Un petit livre intense et froid, véritable bréviaire écolo, qui décrit la vie de la mine suédoise dont l'auteure a visité certains sites autorisés.
De ceux qui ont trouvé les premiers minerais aux cantinières, comme on se les représente d'après les westerns, aux émigrés intra-européens qui y viennent car les salaires élevés sont très attirants, ce texte nous emmène pas si loin de chez nous, dans une ville où les gens sont parfois obligés de déménager car la ville peut s'écrouler. Il faut creuser ailleurs, trouver d'autres filons et faire venir les touristes, pour cause d'ice hôtel ou d' aurores boréales. Mais pas les animaux ne peuvent plus transhumer à cause des barrières protectrices de sites prêts à s'affaisser...
Le dernier roman de Maylis de Kerangal Un monde à portée de main m’avait laissée dubitative. Bien sûr, j’avais eu plaisir à retrouver son écriture mais la technicité qu’elle avait réussi à rendre passionnante dans Naissance d'un pont m’était apparue aussi froide que la lecture d'un mode d’emploi.
Avec Kiruna, à mi-chemin entre le carnet de voyages et le reportage littéraire, la magie a de nouveau opéré.
"J’ai cherché une mine comme on cherche un point de passage dans le sous-sol terrestre, un accès aux formes qui le structurent, aux matières qui le composent, aux mouvements qui l’animent, à ce qu’il recèle de trésors et de ténèbres, à ce qu’il suscite comme convoitise et précipite comme invention. Je l’ai cherchée comme on cherche la porte de cet espace inconnu sur quoi s’appuient nos existences, espace dont je ne sais s’il est vide ou plein, s’il est creusé d’alvéoles, de grottes ou de galeries, percé de tunnels ou aménagé de bunkers, s’il est habité, s’il est vivant. J’ai voulu vivre cette expérience, j’ai voulu l’écrire : je suis partie à Kiruna. "
Si Kiruna est une ville de la Laponie suédoise, c'est surtout avant toute chose une mine. La ville est venue se greffer à ce poumon industriel et à sa population de miniers. La mine centenaire est devenue souterraine depuis 1965 et désormais elle peut plus supporter désormais le poids de la ville et de ses infrastructures. Alors un projet aussi fou qu’il puisse apparaître est né, celui de déplacer la ville : " Intimement liés, les destins de la mine et de la ville sont désormais pris dans une même impasse : si la mine continue de s’étendre sans que rien ne bouge, les habitants, menacés, finiront par vider les lieux. Or la mine a besoin des hommes pour fonctionner, et du cadre de vie que leur donne la ville pour les retenir dans cette région des confins, enfouie dans la nuit polaire ou baignée du soleil de minuit."
Dans les entrailles, au cœur de la mine mais aussi à l'extérieur, l'auteure hume l’atmosphère qui y règne, s'en imprègne. De ses rencontres et de l'histoire minière, Maylis de Kerangal ausculte et sonde les lieux. Sans que cela soit indigeste, elle nous restitue les contextes historique et économique par petites touches. En captant les ambiances, elle nous dresse un portrait complet de Kiruna et lui confère une âme, la rendant vivante. Des premières cantinières dans ce milieu masculin à Ing-Marie foreuse de mine, on découvre également des femmes fortes dont certaines sont de véritables pionnières.
Magnétique, charnel et saisissant avec des émotions et un vrai sens de la musicalité, ce livre est tout simplement superbe.
Ce nom Kiruna, je ne l’avais jamais entendu. C’est une ville se trouvant en Laponie Suédoise.
Créée au début du XXème siècle pour pallier le développement de sa mine de gisement de fer.
L’auteur qui dans le cadre d’un programme devant mettre en lumière les « Mineurs d’un autre monde » a choisi Kiruna.
« J’ai voulu descendre dans la mine, passer la tête sous la peau de la planète comme on passe la tête sous la surface de la mer afin d’entrer dans une autre réalité aussi déterminante et invisible que l’est l’intérieur du corps humain. J’ai voulu vivre cette expérience, j’ai voulu l’écrire : je suis partie à Kiruna. »
Ce choix s’explique aussi parce que « la mine est active 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an. Elle ne connait aucun jour de pause, ni les machines qui refroidissent, ni les moteurs qui se rechargent : ici, ça ne s’arrête jamais. C’est un corps vivant. »
La vie on la sent vibrer dans les mots de l’auteur.
La mine fondement de l’économie de la cité se fit souterraine en 1965. Une seule crise grave surgit en 1969 « …mais le conflit, violent, dure 57 jours : les mineurs se déchirent tandis que LKAB refuse de négocier sous la pression. Cette grève historique a brisé l’image lisse, consensuelle de l’organisation du travail en Suède et déclenché un mouvement de solidarité qui aura un impact sur le climat social du pays. »
Maylis de Kerangal compare la mine et la ville à deux sœurs siamoises et c’est ce que l’on ressent, cette fusion de tous les instants et de tous les dangers.
Depuis 2009 la décision de déplacer la ville est prise et ceci se fera sur de nombreuses années. L’église, puis certaines maisons historiques et enfin la construction d’une nouvelle ville, les habitants auront le choix entre troquer leur maison contre une nouvelle dans le centre ou empocher le prix de leur maison au cours du marché plus un bonus de 25%. Cependant il semblerait que vivre à Kiruna soit attractif, emploi bien rémunéré et finalement une qualité de vie offerte par LKAB.
Savoir que chaque jour est extrait de cette mine l’équivalent de la Tour Eiffel, donne le vertige.
Le lecteur retrouve le style charnel de Maylis de Kerangal, cette obsession du mot juste pour que l’image soit la plus parfaite possible, ce qui chez d’autres pourrait donner quelque chose de plat dénué d’émotion. Ici au contraire tout vibre, de la lumière froide qui envahit la piste d’atterrissage aux lueurs de la ville et de la mine la nuit, tout fait sens, corps.
Nous sommes engagés dans cette descente.
De beaux portraits d’hommes et de femmes sont là pour nous servir de passeurs.
Un très beau reportage littéraire que l’auteur fait vivre passionnément lors des rencontres organisées autour de cet ouvrage, si elle vient près de chez vous n’hésitez pas. De plus c’est une très belle édition.
Tout le talent de Maylis de Kerangal est là pour vous faire vivre cette aventure comme si, vous aussi, étiez à Kiruna. Un voyage aussi inouï qu’inoubliable car ici les mots sont des instruments maniés avec virtuosité.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 28 janvier 2019.
A ma grande surprise Maylis avait réussi à m'intéresser à la Naissance d'un pont et cela recommence avec cette ville et sa mine de fer en Laponie...J'ai aimé tous ses livres sauf un qui devait s'appeler Dans les rapides et qui parlait beaucoup de Blondie (que je ne connaissais pas!)
Kiruna vit de sa mine de fer, exploitée à ciel ouvert au début puis il a fallu s'enfoncer de plus en plus profond jusqu'à mettre la ville en péril: il va falloir la déplacer: une translation difficile. Ecologiquement, on aurait pu fermer la mine ou diminuer la production mais cela parait économiquement impossible...La pollution va donc continuer sous le regard courroucé des Samis , premiers habitants de la région.
L'écriture de M. de Kérangal est toujours aussi belle; Elle ne juge pas, elle observe...elle découvre une autre mine que celle qu'elle a connue chez nous: le fac-similé de Lewarde.
Le plaisir de retrouver Maylis de Kerangal dans un exercice différent: le reportage littéraire.
L'auteure nous invite à la découverte de l'une des plus grandes exploitations minières encore en activité.
Kiruna, Suède, la ville la plus au nord du pays, au-delà du cercle polaire, à 17 heures de train de Stockholm. Cette ville a été construite en 1900, fondée par LKBA, l'entreprise qui extrait du minerai de fer dans la mine du même nom. le sous-sol de la région présente en effet une concentration exceptionnelle en fer, l'or noir suédois.
Aujourd'hui, la mine est devenue le plus grand site d'extraction de minerai de fer au monde, produisant 90 % de tout le fer d'Europe, « de quoi construire six Tour Eiffel par jour ! ».
Après cent dix ans d'exploitation, 1,1 milliard de tonnes ont été extraites.
À ciel ouvert jusqu'en 1965, la mine est depuis devenue souterraine.
La ville de Kiruna menace de s'effondrer sous l'effet de l'exploitation de son sous-sol. Mais pas question pour autant de stopper l'activité minière, véritable manne financière. Une solution folle a donc été trouvée: déplacer la ville.
Maylis de Kerangal arpente la mine et la ville, rencontre les habitants et ceux qui travaillent sur le site d'extraction. Elle plonge dans les entrailles de la terre, dans le passé de ce lieu hors norme, dessine les contours de la future Kiruna.
Un récit bref, des chapitres courts mais toujours la même précision dans l'écriture, la même capacité à rendre une atmosphère palpable, le même talent
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