La vengeance est oeuvre de patience, de froide ténacité. Ainsi pour Menkharé qui revient en son Égypte natale après un long exil, avec la motivation de prendre sa revanche sur la reine Hatchepsout qui, au moment de monter sur le trône, a entraîné la chute vertigineuse de toute sa famille. Il en va de même pour Pierre Devilliez qui, pour sa part, n'est pas dans le rôle du chasseur, mais dans celui de la proie. Proie d'hallucinations visuelles et auditives, de ces yeux qui ne le quittent pas et de ces insultes qui résonnent à ses oreilles. Menkharé le comploteur, Pierre la victime : deux êtres placés, par-delà les siècles, sur les versants opposés des représailles. Et pourtant, deux êtres beaucoup plus proches qu'il n'y paraît. Quand l'érudition se met au service d'une intrigue qui touche au surnaturel peuvent éclore des romans tels que "Khéséfou". Flamboyant dans sa reconstitution de l'Égypte pharaonique, habile au niveau d'un scénario qui met en scène une implacable malédiction, ce texte s'impose naturellement comme un thriller à la fois historique et fantastique qui ne ménage ni ses personnages placés sur le fil du rasoir, ni ses lecteurs ensorcelés par une atmosphère de plus en plus mortifère.
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