La psychanalyse est née de la talking cure (la « cure de parole »). Le langage a gardé depuis une place central dans la technique psychanalytique, au point, pour certains, d'en exclure les patients empêchés de l'utiliser, soit du fait de leur pathologie, soit du fait d'un développement linguistique insuffisant, ce qui est le cas de l'enfant jeune. Il importe donc d'examiner de près le rôle et la fonction du langage dans la cure psychanalytique des enfants et des adolescents. Il est considéré ici, non comme une « structure », qui révèlerait du fait même de ses failles et de son implicite, une structure plus profonde, celle de l'Inconscient, mais comme le véhicule privilégié de la communication humaine et l'instrument même de la narrativité. Se raconter soi-même à un interlocuteur attentif et bienveillant suffit-il à éloigner le spectre des désorganisations psychiques et des angoisses ?
N'est-ce que la première étape d'un processus plus complexe ouvrant à l'interprétation des messages transférentiels ? L'enfant sans langage ou trop inhibé pour y recourir, peut-il malgré tout bénéficier d'un traitement psychanal ytique si, au-delà de la narration par le langage oral, on accorde une valeur de communication à ses productions ludiques, graphiques et comportementales ? Telles sont les principales questions soulevées et analysées dans ce volume du Journal de la psychanalyse de l'enfant.
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