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Sur ces feuilles arrachées d'un cahier d'écolier se trouvent des «lignes d'une écriture serrée» qui vont bouleverser les esprits.
Nous sommes dans un paysage rural de l'Est, encore marqué par les traces d'une guerre qui reste dans les esprits. Se pose la question de ces lignes et de ce qu'il convient d'en faire. Et c'est un «nous» qui parle, un «nous» communautaire, la voix des habitants de ce village portée par la voix de l'auteur.
L'indicible de cette «confession» est au coeur d'Incipit, mais ce roman n'est pas qu'une avancée vers une révélation sur ce que contiendrait le texte retrouvé.
Plus largement, c'est la peinture d'un paysage, à travers les portraits des hommes et des femmes qui l'habitent.
Portraits de soldats d'abord, visages d'hommes plus ou moins jeunes, happés par la guerre. Portraits de gestes ancestraux, réminiscences, habitudes, instants précis.
L'écriture de Daniel Bourrion est large. Elle laisse la phrase s'installer dans toute son ampleur, lui donne la place de s'échapper vers un aparté, un ajout qui lui vient à mesure qu'elle se forme, et fait confiance au lecteur qui reprendra le fil. Ce rythme étiré possède une grande puissance évocatrice.
Autour de thèmes comme la mémoire, la filiation, la mort, le récit avance jusqu'à l'arrivée du je, narrateur, rapporteur, témoin.
L'écriture de Daniel Bourrion est singulière, et son souffle rare. À visiter, son atelier en ligne, face-ecran.fr.
Suivi de «En ce soir».
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