Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Toute sa vie la petite soeur a été vieille. Ça avait démarré très tôt. Dès le moment où, au fond de la brousse africaine, on avait commencé à la surnommer la vieille à cause de son drôle de regard, vieillir était devenu plus inéluctable pour elle que pour les autres Hommes.
Ainsi commence cette lettre d'amour d'un grand frère à sa petite soeur, partie trop tôt. Elle est brillante, belle, aimée mais trop intelligente, trop sensible, trop fragile en un mot pour le monde qui l'entoure. Elle a beau être le centre de sa famille, réussir ses études de médecine, sembler être à sa place partout, elle se débat avec de nombreux démons. Il n'y a que dans la nuit parisienne, la fête, qu'elle a l'illusion d'être comme les autres.
La cocaïne qui, au départ, l'aide à s'oublier, à se fondre dans la foule, devient bientôt son fardeau. Elle essaie de s'en sortir, mais la bataille est inégale. De nuits blanches en cures de désintoxication, d'espoirs en rechutes, Antoine Catel raconte la peur, l'impuissance, la culpabilité, mais aussi l'amour immense et la trace indélébile que la petite soeur a laissée.
Un roman de fraternité, d’amour, de deuil, d’espoir.
Antoine Catel évoque sa petite sœur décédée de ce qu’elle a trop aimé, la ligne blanche qui éveille, excite, rassure et tue.
La cocaïne qu’elle a pris inlassablement, un peu, beaucoup à la folie. Pour oublier les deuil de ceux qu’elle aimait tant, le père le grand-père l’oncle et tous les autres.
Pour oublier l’alcoolisme de la mère, son addiction, sa solitude, la difficulté qu’il y a à parler avec cette mère absente qui pourtant aimé sa fille à la folie sans savoir le lui dire ni l’exprimer.
Pour oublier qu’elle est née vieille dans une Afrique aimée qu’il a fallu quitter, à la mort du père, au remariage de la mère, pour oublier le beau-père parti ailleurs lui aussi, pour oublier Paris qui l’a adoptée, où elle a réussi sa scolarité et ses premières années de médecine, mais où elle a sombré dans l’addiction à la drogue.
Le narrateur n’oublie rien quant à lui de ses moments heureux avec la petite sœur pour toujours. Aimée pour toujours mais aujourd’hui disparue pour toujours.
Difficile d’oublier que l’on n’a rien pu faire pour l’aider.
Difficile de ne pas culpabiliser face à des évidences, les cures de désintoxication successives et inutiles, le remord de la dernière soirée, le geste que l’on n’a pas eu, la fatigue qui vous a submergé et vous rend coupable à vie.
Un roman émouvant, une lecture parfois éprouvante, peut être quelques longueurs mais la douleur, le souvenir, la vie dont on se souvient, tout cela est et prend du temps à dire, évoquer, regretter, aimer, savoir, savourer.
L’intimité entre frère et sœur, la compréhension mutuelle, l’amour inconditionnel. Tout est là qui bientôt ne sera plus qu’un souvenir impossible à partager. La petite sœur pour toujours a un prénom, une tombe, une réalité. Belle, intelligente, lumineuse, aimante, fragile, elle avait tout pour réussir mais la maladie et l’addiction seront plus fortes qu’elle.
Avec Incendie blanc, l’amour de son frère pour celle qui n’est plus est éternellement posé sur le papier, et remis entre nos mains.
https://domiclire.wordpress.com/2023/09/23/incendie-blanc-antoine-catel/
L’incendie blanc évoqué par Antoine Catel dans son très beau premier roman est de ceux qui sont les plus sournois, de ceux qui brûlent à petit feu, sans faire d’éclats, de ceux qui dévorent leurs proies à bas bruit. Il naît d’une poudre qui met le feu à l’âme, qui l’hypnotise et lui fait croire au bonheur. D’une poudre jetée aux yeux des affamés d’oubli par des fêtards qui se croient plus forts qu’elle. L’incendie blanc est celui qui fit partir en fumée l’avenir flamboyant de celle qu’il nomme avec tendresse « la petite sœur ».
Mausolée pudique et délicat, écrin magnifique d’un amour fraternel rarement évoqué avec autant de force et de sincérité, ce premier roman semble redonner vie à la profonde mélancolie des poètes romantiques, transcendant par la beauté de leur plume l’injuste douleur des existences fauchées trop tôt, le gâchis insondable de ces vies qui auraient pu, qui auraient dû, être belles et riches mais qui furent détournées de leur trajectoire lumineuse par la noirceur d’une mauvaise rencontre, la violence d’un accident, la cruauté d’une maladie, ou, pire, la banalisation de l’usage de substances toxiques, dissimulant sous un faux nez festif le danger de mort qu’elles contiennent. Incendie blanc laisse au cœur une trace belle et triste, pareille à celle qu’abandonne au ciel redevenu noir et muet le bouquet final d’un feu d’artifice chatoyant.
Lu dans le cadre de la sélection 68premières fois et une belle découverte malgré un sujet difficile, éprouvant. Un beau titre pour parler du fléau de la drogue, pour la personne addicte mais aussi pour son entourage.
Le narrateur adresse une belle lettre d'amour à sa sœur, qui est plus jeune que lui mais qui a été toujours considérée comme une vieille. "Toute sa vie la petite sœur a été vieille. Ça avait démarré très tôt. Dès le moment où, au fond de la brousse africaine, on avait commencé à la surnommer “la vieille” à cause de son drôle de regard, vieillir était devenu plus inéluctable pour elle que pour les autres Hommes."
Un texte qui bouleverse, bouscule, émeut, fait venir les larmes car avec une belle écriture, l'auteur nous raconte la vie de sa jeune sœur, ses espoirs, ses amours, ses addictions, ses tentatives de s'en sortir... L'auteur nous parle sans concession, de l'engrenage de la drogue, de cet incendie blanc qui jaillit quand on se fait une ligne de blanche. Il culpabilise aussi face à ses non réactions face aux appels de sa sœur, appels ou pas d'ailleurs.
Je pense avoir rarement lu un texte qui nous parle si abruptement de la cocaïne.
Et que les paroles d'une chanson de Damien Saez , "je veux qu'on baise sur ma tombe" en exergue et en bande son de ce texte correspond bien.
Un premier roman coup de poing, cri mais aussi un bel hommage à sa petite "vieille" sœur.
Une lecture éprouvante, bouleversante mais aussi un si beau témoignage et hommage de l'amour pour une sœur.
#Incendieblanc #NetGalleyFrance
Lu dans le cadre des 68 premières fois.
Très beau roman dans lequel l’auteur crie son amour inconditionnel pour sa petite sœur partie trop tôt, emportée par cet incendie blanc, cet embrasement que provoque la cocaïne.
Dès le début, on sait que la petite sœur est morte d’une overdose. L’auteur, qui ne l’appelle que petite sœur et ne nous dira son prénom qu’à la fin, nous raconte la vie de cette petite sœur tant aimée ainsi que sa longue descente aux enfers. Elle était belle, douée, faisait des études de médecine mais il raconte aussi les problèmes familiaux, la perte du père, le départ de l’Afrique, les tensions avec la mère.
La petite sœur a essayé de s’en sortir mais la cocaïne l’a toujours rattrapée.
Il y a cette culpabilité toujours présente du grand frère qui n’a pas su protéger sa petite sœur et n’était pas là quand elle est partie.
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2023/01/incendie-blanc-dantoine-catel.html
Antoine Catel nous livre ici l'amour immense qu'il portait à sa petite sœur, belle, aimée, brillante, disparue d'une overdose à 22 ans. Il cherche à comprendre l'énigme de celle qu'il nomme tout au long du texte "La petite sœur" avant de nous révéler son prénom à la toute fin du texte.
A cause de l'intensité de son regard, la petite sœur avait été surnommée "la vieille" par les africains du fond de la brousse où la famille vivait à sa naissance, elle avait "une infinie vieillesse dans le regard " , Dès sa naissance, elle a été différente. "Toute sa vie la petite sœur a été vieille".
Antoine Catel a mis du temps à considérer l'addiction de sa sœur comme une maladie, pendant longtemps, démuni face à sa descente aux enfers, il ne voyait pas qu'elle souffrait le martyre. Il raconte le désarroi de la famille, les comportements inadéquats, sa propre culpabilité d'avoir conforté sa sœur dans le fait que la consommation de cocaïne était quelque chose de normal. Il revient sur le conflit de sa sœur avec leur mère que la jeune femme pensait résoudre avec la cocaïne, sur sa fragilité, sur son enfance massacrée par les problèmes familiaux, sur sa volonté d'arrêter de s'autodétruire et sur son combat contre son addiction avec deux internements quasiment successifs. Il raconte l'incendie blanc, explosion de la cocaïne dans le cerveau.
Le lien entre le narrateur et sa petit sœur au sein de leur fratrie de quatre enfants est d'une absolue beauté, la littérature tient un rôle important dans leur relation avec échange de livres annotés, avec des poèmes écrits par la jeune fille à son grand frère.
L'écriture est absolument remarquable, la construction fait alterner le présent avec des chapitres tous introduits par "la petite sœur pour toujours" et le passé avec des chapitres remontant son histoire. Un cri d'amour d'un grand frère à sa petite sœur particulièrement douloureux et émouvant.
Incendie blanc est un cri d'amour et de chagrin pour un frère à sa petite sœur.
Antoine Catel nous plonge dans la descente aux enfers de la dope et la mort par overdose de sa sœur. Il remonte le temps pour essayer de comprendre comment une jeune fille, belle, douée pour la musique et et les études médicales a pu basculer dans la défonce à la cocaïne.
Avec une plume aussi ciselée que poignante, l'auteur fait vivre et revivre sa sœur .
Aux termes de pourriture, de manque, de déchéance, des mots toujours plus forts habitent chaque page et bousculent notre observation.
Rarement, la déchéance aura été si bien évoquée au travers de la damnation, des sables mouvants, de l'esclavage ou de la condamnation à mort.
Avec une rare émotion, Antoine Catel et le lecteur sont en contact avec la défunte. On s’interroge sur l'impossibilité d’arrêter la maladie qui dévore la tête et le corps.
Nourri de tristesse mais sans pathos, ce livre bouleversant dégage paradoxalement une force de résilience inouïe.
La petite soeur hante ces pages pétries d’amour. Trop tôt disparue, prise en étau au coeur de conflits qui la dépassait, celle dont la maturité transfigurait sa jeunesse s’est perdue, happée par des démons chimiques.
Peu à peu la personnalité de la petite soeur, son histoire mais aussi les remous familiaux sont révélés et l’on comprend au fil des chapitres ce qui a conduit à l’issue fatale.
Les chapitres alternent les récits fondateurs, la naissance, l’enfance, et l’enquête désespérée du frère pour comprendre le destin de sa soeur adorée.
L’amour transpire derrière chaque phrase , chaque tournure, un amour immense, à la mesure de la perte irrémédiable et du chagrin qui en résulte.
Antoine Catel dit l’engrenage et l’enfer de l’addiction, cette recherche douloureuse de l’incendie blanc, cette fulgurance que provoque la cocaïne. Il crie aussi ses regrets, sa culpabilité de ne pas avoir pu empêcher l’inéluctable.
Peu de textes restituent avec une telle intensité la force d’un amour inconditionnel, aussi aveugle que désespéré. Antoine Catel dans ce premier roman parvient à nous faire partager superbement la palette des émotions ressenties par le narrateur.
162 pages Calmann Lévy 4 janvier 2023
#Incendieblanc #NetGalleyFrance
Un texte au scalpel pour décrire l'addiction, Antoine Catel propose avec Incendie Blanc un hommage du narrateur à sa sœur qui s'est perdue, trop jeune, trop fragile et trop entière dans le nuage de la cocaïne.
La couverture de ce premier roman est d'une grande élégance à l'image de ce texte exigeant et émouvant. Roman d'amour dédié à une sœur aimée pour la vie mais brûlée par l'explosion de rails de cocaïne.
Deux cures de désintoxication, deux psychiatres en même temps, et pourtant dans l'appartement de Frédéric, "la petite sœur pour toujours" et overdose s'écrit ensemble ce jour-là.
Alors, le narrateur, frère si proche, si semblable, remonte le temps, décrit les rapports avec "la petite sœur pour toujours", son vécu dans le passé, ses perditions et ses essais pour s'en sortir. La famille est présentée avec ses forces et ses failles : le grand frère Francis, la sœur Sophie, le couple parental avec la mère qui gère son malaise par l'alcool et surtout, l'échec des adultes à protéger l'enfant plus fragile, plus sensible mais aussi plus exclusif, plus demandeur...
Seulement, au cours de la lecture, je me suis trouvée en décalage complet avec Antoine Catel dans l'interprétation du malaise de cette sœur, chère au cœur du narrateur. Car, pour moi, un trouble psychique fonde complètement les symptômes d'addictions et non l'inverse !
Il n'empêche ! Antoine Catel décrit formidablement bien cette descente, naît de la nécessité "de plus" pour se sentir vivre, se sentir libre pour oublier la peur qui attire comme un gouffre qui fait mal. Et, avec des êtres hors normes, c'est à hors normalité, il y a toujours un moment ou à un autre, la culpabilité de l'entourage qui se manifeste.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2023/01/06/antoine-catel-incendie-blanc/
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Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
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