" Cher Oussama ils te veulent mort ou vif pour en finir avec la terreur. Ils offrent vingt-cinq millions de dollars pour ta tête mais en ce qui me concerne je ne veux pas vingt-cinq millions de dollars tout ce que je veux c'est que tu laisses tomber. TU M'ENTENDS ? Je veux être la dernière mère au monde à devoir t'écrire une lettre comme ça. À devoir t'écrire Oussama au sujet de son gamin mort. "
Après la mort de son mari et de son fils, tués au cours d'un attentat dans un stade de football londonien, une jeune femme, une jeune mère issue d'un milieu modeste, écrit une longue lettre à Oussama Ben Laden. Elle y raconte sa vie, décrit les réactions de Londres et de ses habitants après l'attentat, parle de son fils, comme pour le faire revivre. On ne saura jamais son nom.
Un tour de force époustouflant : cette tragédie est aussi, grâce au bagout de l'héroïne, une farce extrêmement drôle et une condamnation percutante de notre société.
La douleur de cette mère est d'une justesse bouleversante ; son humour cinglant fait rire aux moments les plus tragiques, et le déroulement loufoque de l'histoire la rend d'autant plus convaincante. Un grand pari est gagné là : nous impliquer et nous faire réagir à l'horreur.
Cruellement prémonitoire : ce premier roman est paru en Angleterre le 7 juillet dernier, le jour même des attentats meurtriers de Londres.
Encore secoué par l'attaque du 11 septembre 2001 contre les Twin Towers, révolté après l'attentat du 11 mars 2004 à Madrid, Chris Cleave a écrit ce premier roman comme un défi : " J'avais le sentiment que je serais brisé tant que je n'aurais pas écrit sur des personnages qui non seulement traversaient l'horreur, mais qui possédaient aussi des réserves d'amour et d'humour aussi importantes que ces horreurs. Mon histoire est une étude de l'amour : ce que la narratrice d'Incendiaire éprouve pour son fils, c'est ce que j'éprouve pour le mien. "
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